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ledito

quelques pensées, humeur

La culture en danger !!! Publié le Mardi 15 Juillet 2008 à 17:13:57

Mars 2008 :

 

ça y est ! Après de maintes attaques dans différents domaines et acquis sociaux : la protection santé, les retraites,... le gouvernement de Sarkozy premier s'attaque au monde culturel. Cela n'est pas nouveau, après les intermitents du spectacle entre autre, cette fois c'est la création qui est remise en cause: diminution des crédits et subventions. A demi mot, on nous dit qu'il y a trop d'élitisme dans cette dîte création et que cela ne touche pas assez de personnes. Car c'est bien connu, la qualité de tel ou tel spectacle se mesure au nombre de personnes qui l'a vu. On pourrait penser et à tord, que le monde de la culture et de l'éducation était protégé du libéralisme économique. Eh bien non!!! Notre naïveté en prend un coup. Il faut que les créations soient rentables, que l'argent investi est un retour sur investissement.

 

Des créateurs, des metteurs en scène, des directeurs de salles de spectacles ou de centres culturels, des comédiens,... réagissent. Mais cela ne suffit pas. C'est à l'ensemble de la population de "vomir" ces diminutions de budget et surtout les raisons qui poussent à ces baisses. Certes le budget national est dans le rouge, mais diminuer les moyens éducatifs et culturels, c'est un choix politique voulu et non contraint. Le choix est clair : faire place au populisme, à la toute puissance de TF1 et des grosses machines de production. La mort des Directions Départementales des Affaires Culturelles (DRAC) est en cours dans l'indifférence générale. Elles permettaient une diversité culturelle et un soutien publique fort. Car la Culture est une affaire d'état, donc de tous. L'Etat se désengage au profit de multinationales, grosses machines à produire, qui ne produisent seulement des spectacles qui vont potentiellement attirer du spectateur, donc raporter de l'argent. Le spectacle vivant est en train de mourir à côté ; les différentes créations vont mourir avec.

Regarder les programmations des centres culturels actuellement : il y a du théâtre classique, contemporain, de la danse de différents courants, de la musique de tout ordre, des expositions de peinture, de sculpture, de la photo et j'en passe et des meilleurs, qui ont permis et permettent à des jeunes créateurs de percer, se faire connaître, d'enrichir leur travail, ainsi d'enrichir la diversité culturelle, donc de faire grandir la Culture fraçaise et celle de ses citoyens. Tout cela est appelé à disparaître.

Un exemple concret : le regretté Maurice Béjart n'avait qu'une vingtaine de personnes à la représentation de son premier spectacle. Mais à force de persévérance, de créations diverses, soutenu par des fonds publiques, des professionnels du milieu culturel, il est devenu la référence qu'on connaît. Nous ne sommes pas obligé d'apprécier ses spectacles, mais nous pouvons reconnaître collectivement que son oeuvre a eu une influence indégnable sur la danse contemporaine et sur ses différents créateurs.

Les subventions publiques permettent pleins de choses : soutien à la création, à la diversité des spectacles, existence de centres culturels, de salles de spectacles, de musées, de salles d'exposition, et surtout elles permettent de réduire le coût des places de spectacles. Même si le prix d'une place est non négligeable, essayer de la comparer avec celle de spectacle de grosse production ou de chanteurs connus. Plus il y a de monde, plus la place est chère. N'y a t'il pas un paradoxe ?

 

Cela m'évoque une pensée plus globale : quand un pouvoir politique s'attaque à la diversité culturelle, au profit d'une uniformatisation, c'est qu'on a envie d'avoir la main mise sur la pensée de son peuple, afin qu'il ait une pensée unique, ainsi faire disparaître son sens critique, et le contre pouvoir. Le pouvoir de l'argent est en train de gagner sur le pouvoir de la pensée. Attention danger !!! C'est comme cela que naisse les dictatures. On étouffe la création, on tue le spectacle vivant, bientôt on interdira certains livres, certains journaux, pour annihiler le contre pouvoir intellectuel et culturel. On nous dicte ce que l'on doit manger, consommer, acheter, bientôt on nous dictera ce que l'on doit aller voir, lire, regarder, donc penser. La liberté ne prend son sens que dans la contrainte de ses règles. C'est ce que l'on appelle les droits et les devoirs. Liberté et contrainte ne trouve leur équilibre que dans le pouvoir de réguler les lois, donc au pouvoir au peuple de la faire. Pour cela, il faut avoir une pensée construite, critique, et c'est grâce à l'éducation et à la culture que l'on construit des citoyens, donc des hommes libres. C'est une gage d'efficacité de former de véritables citoyens et non des moutons de panurge. Le libéralisme  est un bon vecteur insidueux d'alliénation et nous propose un paradoxe : laisser faire aux gens ce qu'ils veulent (et surtout leur faire croire), dans un cadre imposé et unique.

 

Mais alors quel pouvoir avons-nous ? ... Celui d'aller voir des spectacles diversifiés, différents pour se faire plaisir, s'évader, rêver, mais aussi découvrir de nouvelles choses, un nouveau langage culturel qui nous est inconnu, soutenir des auteurs, des acteurs, des chorégraphes, des peintres, des sculpteurs, des photographes, des danseurs, des techniciens, des directeurs, des animateurs,...

Mais surtout, nous avons le pouvoir de la parole, car même si l'on veut nous imposer un dictat culturel, à chacun d'exprimer son désaccord, d'en parler autour de lui, afin que chacun puisse faire son opinion, ainsi enrichir sa pensée et son sens critique. La liberté ne prend son sens que si on sent sert.

 

Vive la culture populaire et diversifié, accessible à tous, à bas la culture populiste.

 

Nicolas Chabroux

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