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Projet Shogi

Mon journal

Seki 17 Turyon : peu à peu dans le rythme Posté le Dimanche 17 Septembre 2006 à 16h00
        Terrador et Seki passèrent très lentement : en effet, la première semaine à l'Académie m'avait tellement plu que je voulais déjà y retourner ; ainsi, bien que je ne fus que deux jours chez moi, ils me parurent interminables, même si j'étais heureux de retrouver mes affaires personnelles et mes effets que j'ai trop peu l'habitude de délaisser ainsi pendant cinq jours. Rien ne sert donc de raconter ici ces deux jours à la maison, puisque s'étant déroulés dans l'attente du retour à l'Académie, étaient éperdument ennuyeux, ou du par rapport à la semaine passée et future.
Puis vint enfin le matin du retour sur ce qui était désormais mes terres. Après mon installation dans la chambre, la nouvelle ne tarda pas à tomber ; ce personnage que j'admirais déjà alors que je ne le connaissais même pas depuis une semaine, ce petit homme à la barbe et aux cheveux longs appréciant ma toison, ne serait pas mon parrain, alors que lui même me l'avait annoncé la semaine passée... Et mon parrain serait un ami de mon frère depuis sa plus tendre enfance, le major de la classe. J'aurais quand même préféré un parrain un peu moins sérieux et qui me donnerait un peu mieux l'exemple de ce qu'il ne faut pas faire. Toujours est-il que ma semaine commençait sur une profonde désillusion. Puis au détour d'un couloir voilà que je tombe sur Luna... La Luna de mon rêve ? Vraisemblablement. J'avais sublimé tous mes désirs d'une manière plus ou moins consciente, mais voilà que la voir dans le monde réel me déstabilisait profondément. Ainsi l'avais-je vraiment connue... Cette personne idéale que j'avais rêvée n'était donc pas une perfection issue de mon imaginaire le plus artistique et créatif, mais existait bel et bien sous une forme réelle et absolument désirable. Je répondis sans la moindre hésitation oui à sa requête, de la même manière que j'aurais dit oui à tout ce qu'elle m'aurait proposé tant que ma réponse me permettrait de la revoir. Songeur, rêveur, tentant de retrouver où se situe la frontière du réel et de l'imaginaire, de savoir si celle-ci s'était déplacée avec ma chute de cheval qui a causé mon amnésie partielle, de tout simplement savoir qui avait été Luna pour moi, pour qu'elle se soit ainsi retrouvée élevée au rang de déesse dans mon esprit et que je me rende compte qu'elle est pourtant incarnée, mais peut-être pas pour autant moins divine, je me rendis à mon premier cours de la semaine, trois heures de magie élementaire pratique, heures que j'attendais depuis si longtemps !
Cassandra, puisque c'est ainsi que s'appelait notre professeur, nous attendait déjà dans une salle petite mais avec un plafond très haut, située dans l'une des tours de l'Académie. Bien entendu, nous avertit-elle, ces heures ont beau être dites de pratique, nous ne ferons tout de même pas beaucoup de magie en cette première séance. Je fus d'emblée choqué par cette expression "faire de la magie", je pensais que venant d'une personne si douée, si diplômée en magie, nous aurions droit à du vocabulaire un peu plus élaboré, un peu plus savant. Mais non. Apparemment la rigueur n'était pas de mise : certains de mes camarades, ne mesurant vraisemblablement pas la chance qu'ils avaient d'être ici, et étant encore moins conscients que la place qu'ils occupaient dans cette classe avait été désirée par au moins cinq autres qui ont dû poursuivre leurs études dans une Académie beaucoup moins prestigieuse, entrèrent dans la salle en chahutant, balançant leurs affaires à leur place sans se soucier du matériel qui eût pu se trouver là. Et Cassandra qui ne dit rien. Les bonnes habitudes sont à prendre dès le début de l'année. Et pourtant Cassandra ne se gêne pas pour descendre gentiment tout ce qui peut l'être durant les cours théoriques. Pour ces trois premières heures, il s'agissait simplement d'une première approche du chakra, cette force magique qui circule en nous et qu'il faut à tout prix maîtriser car c'est la matière première de la magie. Il fallait donc attirer une plume dans notre main en concentrant notre chakra dans la main, puis en le concentrant dans la paume, puis dans les doigts. Cet exercice ne fut pas si facile pour la plupart, et il leur fallut bien les trois heures entières pour parevenir à attirer la plume avec la paume. Ceux qui avaient le plus de facilité (dont moi) ont fini par tenter d'attirer la plume avec seul l'index... Ce fut ardu. Je parvins à le faire mais quand Cassandra corsa l'exercice en me demandant d'attirer la plume à mon index en plaçant celui à dix centimètres au-dessus de la table, la demi-heure restante ne me suffit pas à réussir. J'étais cependant content de moi, de ma manipulation du chakra. La journée se pousuivit calmement, sans rien de notable.
Le lendemain, Elidan, notre professeur de magie fondamentale, commença l'année par une série de quatre chapitres qui devraient nous occuper trois semaines ; le problème est que ce premier thème est ennuyeux : il s'agit d'étudier l'origine des flux de chakra, leur trajectoire en fonction de notre forme physique, de notre niveau d'entraînement ou de la position de notre corps. Passionnant... Donc voilà trois semaines de magie qui s'annonçaient fort intéressantes... Heureusement que notre professeur nous divertissait malgré lui : cet homme est l'allégorie de la classe. Dans sa posture, sa façon de parler, son style vestimentaire, son humour, Elidan respire, transpire la classe. Et étudier sa façon d'être nous enseigne et nous divertit beaucoup. Mais cela suffira-t-il vraiment à rendre les trois semaines sur ce thème définitivement nul intéressantes ? J'ai des doutes.
Mizenor après-midi, nous, c'est-à-dire moi et six de mes camarades, affrontâmes nos aînés de la classe spécialisée en techniques traditionnelles à ce jeu plébiscité par tous ceux capables de magie. Dans les grandes lignes, il s'agit de pénétrer la zone adverse et d'y poser le ballon par  terre. Tous les coups sont permis, et en particulier tous les sorts sont permis. Bien sûr, nous nous fîmes écraser ne connaissant ou ne maîtrisant aucun sort. Mais ce fut une partie bien agréable qui permit de se défouler et de sympathiser un peu plus avec nos aînés et celui qui ne sera jamais mon parrain.
Puis vint la fin de la semaine. Pour la soirée d'Ekynor, il fallait un déguisement. Et en tant qu'interne, mes possibilités étaient assez limitées. Je ne trouvai rien ; mais je pensais qu'aucun des internes n'en aurait. Hormis ce léger tracas, Amarok se passa très bien, et fut même une journée bien agréable : le cours de sciences commençait à devenir intéressant, et même les deux heures de techniques traditionnelles s'avérèrent divertissantes, puisque Rodrigue parsema son cours d'humour et d'allusions. Comme il le dit si bien, voili voilou ; et cette belle journée d'Amarok s'acheva sur une après-midi Cassandra, bien agréable elle aussi. Puis la fameuse soirée d'Ekynor arriva. Mon parrain m'avait donné rendez-vous un peu avant le grand rassemblement de notre classe et des anciens de celle-ci. Après une attente d'une demi-heure, je rentrai dans ma chambre, dépité. Cette soirée commençait bien... Et je découvris que tous les internes étaient parvenus à se déguiser malgré tout. J'étais donc abandonné par mon parrain, le seul non déguisé et par dessus tout j'étais affamé, et je n'avais pu manger avec les autres puisque j'attendais alors mon parrain... Heureusement, lorsque nous nous réunîmes tous, je pus dégoter un déguisement à la dernière minute. Ouf. Après plusieurs péripéties en plein Kemen, fort amusantes et mémorables, nous nous rendîmes dans un cachot loué par nos aînés, où la soirée devait se dérouler. Et je n'avais toujours pas mangé. Et j'appris que la fortune que nous avions dû dépenser pour cette soirée n'avait pas servi à acheter de quoi se restaurer, puisque les frais de location, du personnel et des boissons s'étaient avérés un peu plus élevés que prévu. Décidant de rentabiliser un minimum tout cet argent déboursé, je me rendis assez vite dans un coin encore plus sombre que le reste du cachot, et engageai la discussion avec un enchanteur louche.
Je courais dans un champ, et bien qu'il faisait nuit on aurait pu se croire en plein jour tant la lune était lumineuse. Je poursuivais un groupe de créatures difformes qui poussaient des grognements tout en allant se réfugier au plus vite dans le bois. Je ne les rattraperai jamais à temps : je gagne du terrain mais nous ne sommes plus très loin des arbres. Et je vais les perdre dans l'obscurité. J'entrepris donc de les compter pour élaborer une stratégie précise au plus vite. Un, trois, six, huit et le neuvième qui court en tête. Supposons que c'est le chef. Une flèche pour celui-ci pour désorganiser la troupe. Un sort de feu pour en blesser un maximum, puis une grosse poussée d'énergie pour faire tomber les survivants. Et je les finis à la hache. Bon plan. Mais si jamais rien qu'un seul atteint le bois, je vais devoir employer les grands moyens. Personne ne doit s'échapper. Sinon c'en est fini pour moi. Finies les tergiversations, je bande mon arc, et décoche la première flèche, qui frôle la tête du premier. Je suis repéré. J'avais réussi jusque là à me dissimuler avec une basique technique de camouflage. Mais c'est fini, j'ai loupé le chef. Tout va se dérouler
(Jethro?)
autrement que je l'ai prévu, place à l'improvisation. Je dois absolument paralyser tout le groupe, je n'ai pas le droit à l'erreur, si j'en rate rien qu'un seul, il s'enfuira et donnera l'alerte. Une technique d'illusion me semble être un choix judicieux. Je vais leur faire croire qu'ils s'enfonçent dans des sables mouvants pour tous les paralyser. Sans succès... Ce genre de technique semble inefficace contre des êtres de cette espèce. Je ne veux pas perdre plus de temps à tenter une technique de magie élementaire, qui pourrait être tout aussi inefficace, alors je dégaine ma
(Jethro?!)
hache et je charge le premier monstre, la lui plantant au beau milieu du dos et ne me laissant plus que huit adversaires. Un poignard qui se trouvait à un certain instant à ma ceinture et à l'instant suivant dans la gorge d'un autre adversaire porta leur nombre à sept. Et déjà deux s'enfuyaient. Je ne m'en sortirai
(Jethro!)
(je crois qu'il ne nous entend même pas, il est totalement inconscient)
jamais.
Une violente claque me fit reprendre une partie de mes esprits. J'étais assis contre un mur devant l'internat, mon père et Mme K étaient penchés sur moi.
 
Je me réveillai à nouveau dans mon lit. De ma maison de Vilverin. Qu'avait-il  bien pu se passer ? Renseignements pris, et surtout réprimandes passées, j'appris que l'enchanteur avait abusé de moi, m'ayant drogué et hypnothisé. Personne ne savait ce qu'il m'avait réellement fait ; toujours est-il que j'étais totalement insconcient toute la soirée. Kelthas et Kratos m'avaient ramené à l'Académie, où, voyant mon état, Mme K avait fait savoir à mon père que j'étais hors d'état de passer la nuit à l'internat et qu'il valait mieux me ramener chez moi. Je crus comprendre qu'Anaryon et un autre de mes camarades se trouvaient dans le même état que moi et avaient aussi été reconduits chez eux. Ils avaient aussi été victimes de leur naïveté et de l'enchanteur, dont on ne retrouva d'ailleurs la moindre trace, et je crois bien que revenir totalement inconscient à l'internat est absolument prohibé. Nous devrons nous attendre à une sévère sanction de César. En attendant, malgré ce regrettable incident, je suis de retour à la maison pour deux jours, à moi d'en profiter. Cependant, avec mon départ un peu anticipé et précipité de l'internat, toutes mes affaires y sont restées. Pas de travail possible durant le week-end. Oisiveté me voilà, en attendant d'affronter et de subir les conséquences de mes actes la semaine prochaine.

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