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Projet Shogi

Mon journal

Hidëor 22 Oréan : histoire d'un troll Posté le Mardi 22 Août 2006 à 20h04
        Un jour, m'ennuyant quelque peu chez moi puisque tellement ma tête était remplie de runes Honfu que je ne pouvais en apprendre une de plus et ne pouvais plus me livrer à la moindre activité intellectuelle, je me rendis comme tous les après-midis à la taverne pour y rencontrer des amis et y discuter. Là je trouvai mon ami Anaryon, entouré de quelques personnes tout ouïes, à la manière dont on écoutait les conteurs autrefois. Et effectivement, il s'apprêtait à raconter une histoire que voici dans son intégralité :

"Il était un temps et je dirais même un sale temps, dans un monde ravagé par les guerres, où le mal vivait dans le Nord. Les êtres qui y vivaient honoraient des dieux maudits, du genre : pitié, ne me faites pas de mal ! , non comme ce qu'ils étaient, ils ne pouvaient pas deviner qu'ils étaient manipulés par la puissance du divin business, mais comme des êtres au comportement quelquefois humain, de nature très prévisible : moi grand dieu qui te pète la gueule !
Ces dieux, si on veut appeler ça comme ça, étaient souvent source de flambée de violences (ah, ce complexe de supériorité, c'est terrible) dans les cités des contrées environnantes, et ils encourageaient les personnes les plus sages à devenir de dangereux délinquants, lesquels accomplissaient des actes frisants la folie, ben ouais, ils volent des frites à des vieilles dames,  rien que pour bien se faire voir par leur dieu respectif (sales fayots !). Bref, pour toutes les grandes cités, ces dieux étaient un malheur (comme quoi, les hippies n'ont rien inventé).
C'est  dans ce cadre propice à la méditation, notamment sur la place et le sens qu'occupent les choses dans ce bas monde et surtout sur la question que chacun se pose à son réveil (qui j'vais buter pour le p'tit déj ?) que se balade le héros de notre histoire. Il s'appelle JF (comme jeune fillette) et c'est vraiment pas de chance pour cette fillette, euh… pardon ce féroce barbare (cette malheureuse erreur de ses parents l'a conduit à payer de nombreuses heures de psychanalyse à la suite de constantes humiliations de ses camarades : ça revient cher la facture pour quelques lettres débiles ! ).
Bref, c'est ainsi que se promène JF le long du Tâ dans la morne vallée du Tyrfieth. La démarche lente, pesante, cet être aux épaules massives, doté de membres non moins massifs ( il faut replacer les choses dans leur contexte, ce sont tout de même ses instruments de survie) et d'une tête non moins vide (de cela il n'en a guère l'usage), se déplace avec force, grognements et ahanements, ses pieds énormes frappant le sol en cadence avec toute la violence dont il est capable, c'est à dire très violemment.

Image
JF troll

Lorsque soudain on l'interpelle d'une voix criarde et désagréable :  « Oh toi, le bourrin ! Arrête un peu de taper des pieds comme ça, tu me fais rebondir sur le sol… » . Notre héros s'arrête, un peu de bave lui coulant le long du menton (il a l'air un peu stupide ainsi, je l'avoue mais bon il est fait de cette manière), fait grincer ses vertèbres cervicales pour regarder qui lui parle, se retrouve face-à-face avec un nabot d'un mètre cinquante (JF mesure plus de deux mètres vingt) qui lui fait son plus beau sourire (avec une réussite douteuse car il lui manque une demi-douzaine de dents et la plupart de celles qu'il lui reste ne sont pas vraiment en très bon état – plutôt pourries en fait) et après que le grincement de ses pauvres vertèbres se soit tu, Bambi tente de réfléchir mais, n'y arrivant pas, il se contente de regarder stupidement le nain.
«  Waw t'as pas l'air très fut-fut, je dirais même plus que t'es plutôt long à la détente, renchérit le nain en l'examinant. Comment te nommes-tu ? Brutor la limace baveuse ? ». (Première erreur) JF ne réagit pas.  Comme l'a dit le nain, Bambi est plutôt long à la détente. «  Hé ho, Paul appelle la Terre ! je repète, pardon je répète, comment que tu t'appelles ? » Le nain persiste et signe dans sa première erreur. Soudain JF réagit, sort de son hébétude, cligne deux fois des yeux comme s'il venait de comprendre la théorie de la Relativité et se met à articuler péniblement en bavant de la manière la plus horrible qui soit , si possible sur le nain.
«
JJJJJJJJ (JF a un peu de mal avec les consonnes labiales) JF ! 
-
Jquoi ?…
- JF ! Woahahahahahaha » .
Le nain n'en peut plus et continue de
glousser bêtement jusqu' à ce qu'il n'ait plus de souffle. (Deuxième erreur et deux fois, c'est le nombre maximum d'erreurs que l'on peut se permettre avec une brute telle que JF). JF, le voyant rire, se met lui aussi à rigoler stupidement, jusqu'à ce qu'il se rende compte que c'est de lui que le nain se moque. Le nain continue à rire (troisième et fatale erreur, une personne sensée se serait arrêtée au stade 2). JF commence à s'énerver . Groumpf ! Nain méchant, Paul je vais te tuer (sic)! Il se mit alors à réfléchir de la meilleure façon pour punir le méchant nain. Devant l'insuccès de cette opération, il préféra s'asseoir. Cependant, Paul, craignant une mauvaise réaction de JF devant ses tentatives d'humour (douteuses il est vrai), s'était placé derrière notre brute féroce. JF s'assit lourdement : le bruit que produisit le nain lorsqu'il se fit aplatir par JF ressemblait étrangement à celui d'un pet foireux. Et meeeeerde ! Notre gros bourrin de JF avait de nouveau tâché son pantalon, qui n'était de toute façon pas très propre. Alors une tache de plus ou de moins…
Après ce petit intermède, dans tous les sens du terme, JF continua sa route de pauvre brute sans cervelle alors que des débris de Paul marquaient son passage en se détachant de son postérieur. De telle manière qu'en fait, on aurait pu croire que JF chiait du Paul, parfois un œil ou un petit morceau de crâne. Bref, c'était dégoûtant. La nuit cependant tombait, rythmée par les chocs sourds des pieds de JF alors qu'il pénétrait dans une forêt sombre et inquiétante. C'est alors qu'une plainte lugubre résonna à travers l'impénétrable forêt, dominant tous les habituels bruits nocturnes d'une forêt : JF avait faim, très faim, trop faim peut-être pour la population animale de notre forêt ! Ils allaient souffrir ce soir, les pauvres !"

Comme souvent dans ce genre de récit, il est bien difficile de discerner l'authentique de l'inventé. Pourtant, si l'on part du principe que cette histoire est créée de toutes pièces, quels seraient son but, sa portée ? Je crains bien qu'on ne puisse voir ce récit comme une fable moralisatrice. Alors je pense qu'il convient simplement de lui rendre sa fonction première : divertir. Je reste néanmoins persuadé qu'un tel réalisme ne peut être né d'un esprit humain, aussi créatif soit-il, et en conclus donc que cette histoire est inspirée de faits réels. Anaryon s'est juré de ne rien révéler sur ses sources d'inspiration. J'en profite au passage pour le remercier de m'avoir dicté cette belle histoire.

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