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Projet Shogi

Mon journal

Seki 16 Turyon : rentrée Posté le Dimanche 16 Septembre 2007 à 20h11
        Voilà déjà deux semaines que je suis rentré à l'Académie. Je n'ai pas trouvé le temps plus tôt de raconter ces premiers jours, c'est dire à quel point la masse de travail exigée est importante. Je reprends chronologiquement : retour à l'internat tout d'abord, avec son lot de déceptions. La chambre est spacieuse, et au premier étage le couloir est calme : les conditions de travail sont optimales ; je retrouve Anaryon, mon unique camarade de chambrée cette année, Kratos, Makkoun. Mais, un nouvel interne fait son apparation : Driveul. Unanimement haï et exclu par ses camarades l'an passé dans l'autre classe spécialisée en magie fondamentale et élémentaire, cet être hautain, collant, et vraisemblablement inconscient de ses tares, à l'accent insupportable, se retrouve à loger dans une chambre trop proche de la mienne. Puis la nouvelle la plus désastreuse qui soit tomba : Makkoun nous apprit que ma chère muse est partie poursuivre ses études à la capitale, là où le niveau est plus relevé... Maudite soit elle, quid de la concurrence désormais ?
       Le lendemain fut le jour de la rentrée : notre classe est d'un très faible effectif, vingt-cinq, puisqu'il n'y avait que 7 récidivistes (on appelle ainsi ceux qui, ayant échoué l'année précédente aux concours, refont leur deuxième année pour retenter leur chance), alors qu'une classe de deuxième année en compte habituellement  une bonne douzaine. Nos professeurs nous sont alors présentés, une vieille femme en sciences, un humoriste en magie élémentaire, un dieu en magie fondamentale. L'emploi du temps n'est pas si mal pensé, et de bonnes bases étaient donc d'ores et déjà posées. Les cours de magie élémentaire, qui ont commencé par des considérations assez compliquées de magie fondamentale, ne présentaient absolument aucune structure, ce qui peut s'avérer un peu handicapant pour les concours ; certes le professeur est très plaisant, agréable, mais il manque de matière pour un préparation sérieuse, c'est pourquoi j'ai acheté le nécessaire pour compléter les exposés de ce maître de la pratique, que la théorie rebute quelque peu. La première semaine se déroulant sur un rythme supportable même pour nos corps déshabitués depuis deux mois au travail, nos soirées se finirent souvent deux étages plus haut, là où nous résidions l'année passée, pour rendre visite à nos bizuts. Ces derniers sont fort sympathiques et une fois que nous montions leur rendre visite, nous y restions systématiquement pour une bonne heure. Nous nous sommes répartis les bizuts à la fin de la première semaine (puisque la tradition veut que chaque bizut soit parrainé par un deuxième année) suite à un questionnaire nous permettant de chercher des affinités. Le mien, Mojia, vient de la capitale, où il émigra en provenance des antipodes.
        La deuxième semaine, le rythme devient légèrement plus soutenu, et nous n'en attendions pas moins. Le cours de magie fondamental ressemblait étrangement aux cours de technique traditionnel que nous fuyions l'an passé, mais puisque les connaissances nous sont dispensées par un dieu, l'apprentissage semble agréable. En sciences, le rythme est lent, très très lent. Même sur des nouvelles notions l'ennui se fait ressentir. Est-ce dû au programme ou à l'enseignante ? La réponse se situe indiscutablement du côté de celle qui l'année dernière enseignait dans l'autre classe de deuxième année, au niveau moindre. Elle semble oublier notre capacité de compréhension un peu meilleure, et surtout notre volonté et notre ambition. De plus, un autre scandale éclaté (je fus en fait le seul à m'en plaindre) : les exhibitions ne commenceraient pas après deux semaines de cours cette année, mais après trois semaines. Où trouverai-je la motivation pour travailler à fond dès le début ? Du calme me dis-je, cela viendra assez vite, et puis il convient de ne pas m'enfermer trop vite dans un autisme intellectuel : nous ne sortons de notre isolement que pour les déjeuners que nous prenons du côté de l'Université. Ces transhumances pour s'aliment se sont rapidement transformées en expéditions pour chercher les nouveaux talents ; la recherche n'est bien évidemment pas vaine, mais cependant bien laborieuse. Mais la quête d'une silhouette sublime, d'un sourire ravissant n'en est que plus intéressante. D'ailleurs, l'isolement est d'autant plus marqué que la plupart de mes connaissances de l'an passé se trouvaient en dernière année de leur cursus universitaire, et n'étudient donc plus cette année dans les environs. L'avantage est un gain de temps, qui était passé avant à discuter avec ces connaissances ; l'inconvénient est évident : encore moins de contacts, une tendance à l'isolement. D'un point de vue pécuniaire par contre, cette rentrée restera gravée dans mes annales : j'ai réussi, par un contact que je remercie au passage, à me faire engager officieusement comme substitut de professeur en sciences ; j'aide ainsi plusieurs universitaires par semaine, moyennant une bourse pleine de piècettes. Que faire de tant d'argent ? Une partie part dans ma consommation de cervoise ; l'autre est mise de côté pour emmener ma dulcinée (siège actuellement laissé vacant, puisque celle dont je parlais ci-dessous ne semble pas vouloir s'y asseoir) en voyage ou en expéditions potentiellement inoubliables. La semaine s'est exceptionnellement achevée le soir d'Ekynor, puisque nous avons déplacé les deux heures de sciences du matin de Terrador à l'après-midi d'Ekynor. Cette manipulation a été opérée puisque Ekynor était le jour de la soirée d'intégration. J'avais décidé, selon le conseil de mes parents, de ne plus avoir recours à un enchanteur cette année pour me faire exclure de l'internat. La soirée se déroula donc sagement : énorme bataille contre la classe rivale, où sorts fusèrent dans tous les sens, ainsi que projectiles propulsés par nos camarades des techniques traditionnelles, parmi lesquels Kelthas et le vénérable Baryte, restés à l'arrière pour manipuler leurs énormes engins offensifs ; après notre écrasante victoire, un parcours dans Kemen destiné à faire découvrir la ville aux bizuts nous amena à la taverne, où la cervoise ne coula pas à flots : l'ambiance n'incitait guère à la consommation, et seule une retraite en un groupe restreint de sept nous mit dans l'ambiance agréable nécessaire pour savourer ce si bon spiritueux.
       Hidëor, jour de la rentrée, alors que mes cours du jour étaient finis en début d'après-midi, je retournai dans ma chambre et observai les allées et venues des étudiants (puisque la fenêtre de ma chambre donne sur une des allées menant à l'entrée principale). Après quelques minutes d'observation, mon regard fut brusquement pris en otage par une somptueuse créature qui s'éloignait, inscousciante et légère. Le premier nom qui me vint à l'esprit : Luna ; mais c'est impossible, Luna n'existe que dans ma tête, qui donc est cette jeune fille ? Mes investigations me menèrent à son prénom, Khira, et à la rencontrer dès la fin de semaine. C'est une fille simple, jolie, ravissante et séduisante ; je ne peux m'empêcher de la comparer à Luna, leur ressemblance est frappante. Mais Khira est réelle, n'est pas couverte de défauts présumés. Luna est une idée, une image ; Khira semble être l'incarnation de tout ce que je cherche chez l'âme soeur. La timidité n'était pas pour une fois au rendez-vous, ce qui me permit d'inviter Khira en milieu de semaine dans une auberge, dont elle et moi apprécions énormément la cuisine. L'après repas fut très bref à mon goût car elle dût assez vite rentrer, mais j'ai passé quelques heures magiques. J'ai l'impression d'avoir fini de courir après une ombre, de m'éprendre d'un corps et d'une âme réels. Elle me paraît accessible, de même nature que moi, alors que Luna m'apparaissait divine. Il semble donc que j'ai rencontré la version humaine de mon ancien désir ardent, et j'ai parfois l'impression de lui plaire. Tout n'est qu'impression et sentiment, je mise probablement trop d'espoirs sur une relation fraîchement née ; mais, tout en évitant le dramatique amour, je suis très attiré par elle et la désire plus que tout. Khira, ouvre moi ton coeur (c'est niais, mais puisque c'est ce que je ressens,  j'accepte de l'être).

Un commentaire. Dernier par Thibault le 16-09-2007 à 23h00 - Permalien - Partager
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