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Parce que le roseau plie...

... mais ne rompt pas

Et ce qui devait arriver... Posté le Vendredi 20 Mars 2009 à 11h47

arriva...

 

Sais tu que mercredi après midi ta mère est arrivée en urgence à l'hopital d'argenteuil... overdose médicamenteuse. Barbituriques (quésaco ca ?), anti dépresseurs, anxiolityques, anti inflammatoires... bref on peut dire qu'elle a prit la dose. Moi, quand ton père m'a appelé pour me prévenir, elle était en réanimation. J'ai téléphoné au médecin (entre deux autres choses puisque vois tu, j'ai une vie, accessoirement, et j'étais au stage), il m'a dit sans rentrer dans de grands détails, qu'un lavage d'estomac avait été fait, mais que beaucoup de substance était passée dans le sang, et qu'il était possible qu'elle ne s'en sorte pas, qu'il fallait attendre... super... (et maintenant, Sandrine, essaie de te raccrocher un mini sourir sur le visage, allez fais un effort, tu es pas toute seule chez toi, il y a des gens !)

 

Les heures tournent, les jours aussi. Dans la nuit de mercredi à jeudi, son coeur a laché. Ta mère n'a jamais été une force de la nature concernant le médical (le reste aussi d'ailleur mais bon, on est comme on est). Elle n'a pas fait long feu. Ton père me prévient jeudi matin. Imagines tu dans quel état il est ? Il vient de perdre sa fille, et maintenant sa femme ! Je vais lui tenir compagnie et tout ca, mais qu'est  ce que tu veux que je lui dise ? Comment je peux apaiser ca, moi ? Je ne suis que...moi. Et en plus, tu m'as quand même  mit un grand coup dans la gueule avec ton départ, alors, je fais ce que je peux, merde !

 

Bref, jeudi soir, je vais chez toi, pour "diner" (si tenté qu'on puisse avaler quoi que ce soit l'un et l'autre), j'ai fait ton plat préféré (avoues que t'es dégoutée de pas pouvoir en manger ;) ).

Je rentre par le sous sol comme d'habitude. C'est fou ce que cette maison me semble vide maintenant. Mes pas résonnent, il me semble même entendre de l'écho lorsque j'appelle ton père. Je monte les escaliers, après tout, c'est vrai qu'il est difficile de s'entendre d'un étage à l'autre chez toi. En passant la porte de communication, et en rentrant dans le salon, je me trouve nez à nez avec des pieds qui pendouillent. Le pire, c'est que j'ai même pas comprit tout de suite. En fait, si j'ai comprit, je crois, mais je ne voulais pas lever les yeux, non, je ne voulais pas, je ne savais que trop ce que j'allais voir. Et pendant quelques minutes, j'ai eu peur de ne pas y survivre si je levais les yeux. Je finis par le faire, parce qu'il le faut bien. Et voilà. Pas très joli à voir (cela dit, plus que toi quand même, pour faire pire, il aurait fallu y mettre du sien). Sur la petite table, un petit mot : ma femme et ma fille ont peut être quitté ce monde, mais c'est toujours ma famille, ma place est avec elle. Donc, j'appelle direct la police (hey maintenant, je sais faire ! je passe pro du "je suis à coté d'un corps, c'est un suicide, j'habite à...dépêchez vous, s'il vous plais"). En attendant, je monte sur une chaise avec des cisailles, je lutte pour couper, il tombe. Je crois que c'est un bruit inimitable qui n'existe que dans ce cas là, avec une hauteur précise et un poid précis.

 

Qu'est ce qu'il était cool ton père, il m'a toujours considéré comme sa fille. Il ne faisait pas de différence entre nous, il se montrait papa gâteux avec moi, plus que mon père. Il me courait après dans le jardin, il m'a construit une cabane, et quand j'ai grandit, il m'écoutait parlé des garçon, et des misères qu'ils me faisaient, et il les maudissait... c'était un as du barbecue aussi et un buveur de champagne hors pair !

 

Je n'arrive pas à croire que j'ai tout perdu. Toute ta famille, Toute la famille que j'ai adopté. Mon petit havre de paix. tu es fière de toi ? Tu te rend compte que tu as tué tes parents ! Et que tu m'as enlevé les personnes qui sont le plus proche de ma douleur ? Je suis vraiment seule maintenant (peut être que tout cela n'était qu'un rêve, et que j'ai toujours été seule en fait ?!).

 

Enfin, voilà. on t'as enterré vendredi dernier, et pour tes parents...il va falloir que je m'en occupe, parce qu'il n'y a plus de famille pour s'occuper d'eux, si ce n'est moi. Mais comment on fait ca ? comment on enterre les gens ? Parce qu'il faut choisir des vêtements, des cerceuils, prévenir l'église, et le cimetière, faire des fleurs, enfin tout ca... je suis perdue. Vous allez réussir à me démolir tous autant que vous êtes ! Je vous déteste ! Je suis solide ok, mais j'ai des limites, et je vais finir par craquer. Non, je ne suis pas Superwoman !

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