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LES SACADES... OU...

Symptômes Avérés des CAdres DésenchantES

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DE QUOI S'AGIT IL ?

 

Derrière l'appellation générique « Cadres » se trouve la réalité organisationnelle suivante : il s'agit de l'élément qui relit le sommet « stratégique » de la pyramide entreprise (les top dirigeants) à la base « productive » de cette pyramide (les ouvriers / employés).

Certes, cette définition ne reflète pas la situation générale, puisque aujourd'hui de nombreux cadres n'encadrent ni rien ni personne mais occupent des fonctions dites expertes ou support dans l'entreprise (ex : marketing par exemple). Mais celle-ci reste valable pour une majorité de personnes occupant une fonction de « cadres » au sens historique du terme.

 

 

Donc pour ces cadres, la mission principale consiste bien souvent à jouer le rôle d'une courroie de transmission dans l'entreprise et ainsi à y faire cohabiter aussi harmonieusement que possible des visions a priori divergentes : 

° D'un côté recherche de la maximisation du profit dégagé (côté top management, que ce soit les actionnaires en tant que tels ou leurs représentants : conseils d'administration, DG, etc.),

° De l'autre côté recherche de la maximisation de la rémunération obtenue pour le travail effectué (côté base productive)…

° De son côté le cadre est lui bien souvent à la recherche de ces 2 éléments en même temps :

Il a pleinement conscience que seule la profitabilité de l'entreprise peut assurer sa pérennité

Il souhaite comme chacun tirer la meilleure rémunération de son travail

Mais également, et souvent avant tout le reste, il recherche une forme d'épanouissement personnel à travers son travail

Le cadre est donc aujourd'hui dans sa tête un peu comme notre bon François Bayrou et son Modem : il est en permanence partagé, voire torturé, entre ses différentes aspirations, et il ne cesse donc d'osciller comme un pendule (ou comme un culbuto si vous n'êtes pas trop fan de François du Béarn)…

 

 

Le problème actuel, c'est qu'en une dizaine d'années le fossé s'est considérablement creusé entre les 2 mondes que les cadres sont chargés de réconcilier au quotidien :

Dans de très nombreux groupes les top management se sont mis à fonctionner selon un mode de gouvernance que l'on pourrait qualifier de « dictature du cours de bourse » : la vision industrielle et commerciale à moyen et long terme est reléguée au second plan, c'est désormais la rentabilité des capitaux à court terme qui est le facteur n°1 pour la prise de décision.

L'aspiration de la base productive à bénéficier de rémunérations qui permettent de mieux vivre au quotidien n'a de son côté pas changé, mais elle s'est considérablement renforcée en raison de changements externes à l'entreprise : loi sur les 35h qui au final ne sera vécue comme un vrai plus que par les cadres, passage à l'euro associé à un ressenti d'inflation cachée, hyper médiatisation du développement économique de certaines autres zones du monde (Chine) qui attise la peur du lendemain et ressuscite le concept de péril jaune, etc.

Tout ceci aboutissant au bout du compte au fameux sentiment de dégradation des conditions de vie… Sentiment qu'exploitera habilement un élu de Neuilly sur Seine afin d'obtenir un logement avec un bail de 5 ans dans le 8e arrondissement de Paris...

 

 

Donc au final les cadres se retrouvent confrontés à une difficulté beaucoup plus grande à relayer le message du top management de l'entreprise (celui-ci ayant parfois perdu toute notion stratégique, et se limitant à « faut que la rentabilité progresse ») et en même temps à un mécontentement du « bas » de l'entreprise, à cause de problèmes qui ne sont pas nés dans l'entreprise et qui ne peuvent en aucun cas se solutionner uniquement dans l'entreprise.

 

Résultat : A force de tendre les courroies de transmission, certaines sont au bord de la rupture...

... Il serait toutefois bon de ne pas oublier une règle de base de la mécanique : lorsqu'une courroie casse, le reste du moteur en sort rarement indemne.

 

 

 

EN PRATIQUE :

 

Vous arrivez le matin au boulot et vous n'avez pas fini de démarrer votre PC que votre boss vous tombe dessus :

« On a reçu le tasking du contrôle de gestion central suite au dernier forecast : au vu du retard vs budget en operating profit sur le 1er trimestre qu'il faut qu'on gagne 6 people dans ta BU et qu'on gèle toutes les AI qui étaient initialement prévues. Réfléchis y et on en reparle cet après midi ».

Pensée n°1 de la journée : visiblement certains pensent que vous avez trop de monde dans vos équipes, et qu'en plus il sont suffisament payés

 

Votre PC est maintenant allumé, vous lancez Lotus Notes (comptez a peu près 3 minutes, le temps de charger les 30 mails arrivés depuis votre connexion d'hier soir) et déjà un membre de votre équipe vient vous demander s'il peut vous voir dans la journée : il ne s'en sort plus depuis le changement de système informatique et voudrait savoir si on ne peut pas prendre 2 intérimaires pour rattraper le retard accumulé. Et au passage il voudrait aussi aborder le sujet de son salaire qui n'a pas évolué depuis 4 ans en dehors des augmentations générales.

Pensée n°2 de la journée : la pensée n°1 ne semble pas faire l'unanimité

 

D'où l'intérêt de savoir faire le grand écart... au moins mentalement...

 

 

Pensée n°3 de la journée : qu'est ce que c'est que tous ces mails... Ils ont vraiment que ça a foutre au siège...

 

 

 

A suivre…

 

 

 

3 commentaires. Dernier par torn le 10-09-2013 à 20h19 - Permalien - Partager
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