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Eclats de rires éclats de voix

Sarah dans tous ses états

Impressions fugitives d'Irak Posté le Lundi 19 Juillet 2010 à 18h28

Dans l’avion, je suis la seule étrangère.Quand on se pose un peu brutalement, les passagers applaudissent à tout rompre. Si le pilote avait fait un atterrissage parfait, il aurait probablement eu droit à une ovation! smiley


Quelques instants après, je monte dans le bus. Je me sens déjà chez moi. En plein milieu de la nuit, je m’installe et laisse faire le chaos des valises qui tombent et qu’on lance ici ou là.


On passe une musique arabe entrainante. Toujours les mêmes paroles : « je t’aime trop, et même  trop, ce n’est pas assez… je t’en supplie accorde-moi un seul regard, un seul instant!!! »


Le lendemain, on parle de la condition des femmes iraquiennes. Un million de veuves. Pas assez d’hommes pour trop de femmes. Les mères reproduisent souvent les inégalités dont elles ont souffert. Le nombre d’analphabètes progresse. Les violences conjugales sont en hausse. On compte 3 divorces pour 4 mariages. Des mariages d’une heure. Au-delà de la question du mariage, je vois une immense frustration physique et morale d’un peuple pris en otage.


 

Pour entrer au Kurdistan, je n’ai pas eu besoin de visa. Je marche tranquillement dans les rues, je visite la citadelle, je vais au centre commercial.  Pourtant Baghdad n'est qu' à 350 km et Mossoul à 80km. Mais je n'ai pas le droit d'y aller. A chaque nouvelle d’attentat dans la capitale, mes collègues appellent leurs familles.


On parle la même langue, on mange les mêmes plats, on a le même humour. C’est si facile. Un peu comme un retour au pays après une longue absence. Toute la famille vous accueille en riant.


On vous présente aux plus petits avec des phrases ponctuées de « tu habites ou, encore ? », « quel est ton métier, au juste ? », « mais dis, quand est-ce que tu reviens t’installer ici ? » et pour finir « c’est la fille de ton oncle! ».


Le vendredi et le samedi, les familles de Baghdâd viennent piqueniquer et se baigner a la rivière dans les montagnes du Kurdistan. Il y fait plus frais. Cela permet de fuir la chaleur harassante de la capitale. On oublie un peu la peur de chaque jour à laquelle on ne s’habitue pas. On se détend. On déconnecte.

 

A peine arrivée, il est déjà temps de repartir. Je prends la route d’Erbil pour Suleimaniya. J’aspire maintenant à retrouver une vie moins lointaine mais tout aussi trépidante.


smiley


C’est la fin d’une série de 3 voyages. Sur la route, j’ai croisé des personnes qui valaient le détour. Comme me l’a rappelé une amie, on a tous des failles et des fractures dans lesquelles la lumière peut descendre.

 

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