J'ai voulu changer
Sans y arriver
Depuis quand la terre
Peut changer de peau
Sans verser des larmes
Amères et salées
Le coeur blessé
Mais toujours battant
Refrain:
Je ne sais pas
Plaire à tout le monde
Mais je me plais
Oui je me plais
Quand je suis
Un peu rebelle
Tendre et revêche
Douce et dure
A la fois
J'en ai aimé
Bien d'autres que toi
Mais toi je t'aime
De la pointe de mes cheveux
Au creux de mes reins
Du bout des pieds
A la pointe des seins
Refrain
(thème impro)
Et quand je danse
Et quand je danse
Je te veux
Je ne m'en veux plus
Et la terre tourne
Tout autour de moi
Et la terre tourne
Ah! Le carroussel!
Et la vie tourne
Avec ou malgré moi
Et la terre tourne
Et m'emmène loin de toi
(reprise thème)
Je ne sais pas
Vraiment oû je vais
J'ai même assez peur
De ces vents qui me portent
Et je suis
Un peu rebelle
Tendre et revêche
Avec ou sans toi
Refrain
Toi le vent (bis)
Qui me fait changer
Qui me fait chanter
Danser et tourner
En me laissant fidèle
A mes amours premières
Toi le vent
Je suis à toi
Emporte-moi
Refrain
T'as besoin d'rien faire pour que je t'aime
Pas besoin de grands discours
Pas même besoin de mots d'amour
Ton silence, ton absence me suffit
Cette distance qui me tue
Ta peur de moi, ton amitié
Et cette façon de m'adorer
Sans pour autant jamais m'aimer
Refrain:
Moi, tu vois, c'est marrant
T'as besoin d'rien faire pour que je t'aime
J'ai besoin de rien
Juste peut-être un peu
Un peu un grand besoin de toi
Ca fait des années que ça dure
Je t'aurai jamais à l'usure
T'es plus têtu qu'une armure
Un mur, un miroir, une fêlure
Y en a qui pensent que t'es trop dur
Que tu me blesses, que tu veux ma peau
Si au moins c'était vrai
Ca serait déjà ça de gagné
Refrain
Y'en as qui pensent que t'es idiot
Que t'es un vrai enfant d'salaud
Si je pouvais un peu les croire
Ca m'aiderait peut-être à t'oublier
Y'en a qui disent qu'c'est moi qui flanche
Que je suis folle, que je suis faible
Je leur ferai pas un procès
Je sais bien que je le perdrais
Refrain
Pour te quitter
Je n'ai pas besoin de ta permission
Pour m'en aller
Je n'ai pas besoin de toi
Je prendrai juste la clef des champs
Je m'en irai légère
Sans peur
Avec tout mon amour
En te laissant tout le reste
Tu peux tout garder
Je ne veux rien partager
Tout te laisser
Et m'en aller gaiement
La vie est douce
Comme un fil de lumière
La vie est belle
Comme ma grand-mère
Endormie pour toujours
Et pourtant si présente
A chaque instant
La vie est large
Comme un firmament
Elle est généreuse
Comme un filet d'eau
Pour te quitter mon amour
Pas de remords
Juste quelques regrets
Vite enterrés
Avec tendresse
Et mon désir
De me donner au jour qui se lève
Toute entière
Vibrante comme au premier jour
Je n'ai plus peur
Je me suis trouvée
Mon amour fou
M'a montré la voie
Ne t'en fais pas
Je resterai toujours moi
Tu m'as tant aimée
Je le sais maintenant
Tu me l'as bien caché
Pourtant
Même effet qu’après l’Ethiopie, difficile de tourner la page. Même si je suis à nouveau en Europe, je suis toujours là-bas. Mes pieds sont posés sur le sol mais ils flottent. Mon esprit pense comme ici mais il est traversé de pensées lointaines. Grand vide autour de moi. Là-bas, je recherchais la solitude. Ici, je n’en profite plus vraiment. Pas encore… Il me faut un peu de temps. Repousser le moment de mettre mes impressions sur papier pour qu’elles restent encore vibrantes et vivantes. Pourtant on ne peut pas échapper au mouvement. La vie m’entraîne vers d’autres chemins et je dois les prendre mais le cœur n’y est pas. Pas encore… La vie allait si vite. Là-bas. Elle était si différente. Plus chargée. Plus forte. Plus vraie. Des moments faits d’absolu et de simplicité.
Je me suis chargée de dizaines de vêtements, de pâtisseries, de colliers. J’ai maintenant de quoi non seulement décorer tout mon appartement d’objets d’Asie du Sud et même des tenues de fêtes avec mes saris bleu et noir et leurs parures assorties. Je voulais prendre un peu de ce continent avec moi. Ne pas le quitter tout à fait. Ce soleil qui se lève, est-ce bien le même qu’ici ? Au réveil, je me souviens d’une boule rouge au-dessus des sommets gris encore endormis. Les nuages se posaient discrètement sur les montagnes. Etions-nous plus proches du ciel ou bien le ciel lui-même se rapprochait-il de nous ?
Il y a bien entendu des rencontres qui ne s’oublient pas. Munier, Zulkhan, Waqas, Rabia, Rehanna, Sultan, Rafiq, Saïd, Riyaz. J’en reverrai peut-être certains, d’autres pas. Mais nos rencontres ont été belles. Elles ont eu le mérite d’exister, de nous inspirer, de nous marquer, de nous faire avancer, de nous faire grandir. Il a aussi des paroles qui ne s’oublient pas : « Tu fais partie de nous », « Tu es ici chez toi », « Moi aussi je t’appellerai par ton nom africain, Sarah Thiam, j’aime bien ce nom et son histoire. » Rire et plaisanter avec des hommes et des femmes dont je ne connais ni la langue, ni l’histoire, ni même parfois le nom. Se sentir parfois si proches. Vivre tous ensemble au quotidien et former une famille.
Un soir, nous avons formé un grand cercle. Chacun s’est levé à son tour pour réciter un poème, faire un sketch, danser, chanter ou raconter une blague. Quand la poésie devenait trop belle, on s’exclamait : « Ahhh ! » « Moukarar ! » (Encore !). On applaudissait. A mon tour, j’ai été invitée à venir au milieu. J’ai chanté une chanson devant un parterre d’hommes et de femmes attentifs qui écoutaient sans comprendre les paroles en arabe. « Chouf tek marra » (un jour, je t’ai vu). Puis Rafiq nous a joué de la guitare et nous avons tous chanté en cœur avec lui. Je vivais un moment unique. J’étais entrée dans un cercle qui n’accueille pas sur carte de membre ou sur paiement de cotisation. Un cercle humain qui est le fruit d’une histoire, d’un voyage et de circonstances improbables. Un cercle qui unit et qui rassemble tout en laissant chacun libre de partir et de reprendre sa route vers ailleurs. Un cercle qui unit mais qui n’attache pas. Qui rassemble mais qui ne lie pas.
Il y avait aussi les plaisanteries au quotidien. Nos délires collectifs. Comme celui du « Club des Djidji » car bon nombre d’hommes mariés reçoivent sans arrêt des coups de fil de leur femme et répondent « Dji. Dji » (oui, oui). Il y avait un Président élu au suffrage universel, des membres d’honneurs et quelques membres secrets. Quand on se présentait aux autres, on donnait sa fonction mais on mentionnait souvent son appartenance à ce club d’élite. Je suis bien évidemment entrée dans le jeu en tant qu’aspirante en chef au Club select des « Dji Dji ».
L’improvisation loufoque continuant, deux de mes collègues ont commencé à m’appeler « Professeur Sarah », puis l’imagination aidant « Princesse Sarah » et pour finir « Queen Sarah ». Comme je n’avais pas reçu mon autorisation pour aller au Cachemire, ils m’expliquaient avec le plus grand sérieux que les autorités avaient jugé que ma présence était éminemment plus nécessaire dans la région du nord ouest, d’où leur refus de me laisser aller au Kashmir afin de bénéficier de ma visite dans une autre région. Quand nous étions arrêtés par les innombrable check-points sur la route, ils soutenaient sans blêmir que l’armée avait entendu parler de ma visite et que le protocole exigeait tous les honneurs dont le tapis rouge et une vérification de chaque kilomètre de route parcouru. Le trajet paraissait moins long et l’aventure de la vie encore plus extraordinaire.
Un soir, pour aller à une réception, un collègue a lancé l’idée que je serai sa deuxième femme pour la soirée. Je n’avais pas d’invitation et sa femme résidait au Soudan car depuis peu, le Pakistan ne permet plus aux familles d’expatriés d’y résider. Nous avons passé une soirée magique dans un cadre digne des mille et unes nuits. Le décor était de style arabo-andalou. Un pianiste jouait de la musique classique sur un long piano noir. Nous buvions le thé. Il m’a raconté sa vie et sa rencontre avec sa femme. Il me disait : « Rien que de lui parler au téléphone, mon cœur est saturé ; il n’y a jamais eu la place pour une autre depuis que je l’ai rencontrée. » Et il ajoutait : « If you really love someone, set him free. (Si tu aimes vraiment quelqu’un, laisse-le libre.) Moi, tout ce qui m’importait, c’était son bonheur à elle. »
Le Pakistan m’a fait sentir que je revenais chez moi, même si j’y étais pour la première fois et que tant de coutumes me semblaient d’un autre âge, comme les mariages fréquents de jeunes filles de 14 ou 15 ans avec des hommes de 40 ans. Un pays aux cents visages. Celui des deux épouses mères de 7 et 8 enfants d’un même mari. Celui du grand Nazim si puissant qui avait quitté sa maison durant les affrontements dans la région de Buner pour se réfugier à Mardan avec ses femmes et ses 15 enfants. Celui des deux sœurs institutrices qui vivaient dans la maison de leur père avec leurs 5 frères. Une maison comme à l’ancien temps qui respirait le propre et la fraicheur dans une lumière douce et chaleureuse. Le visage très maquillé des travestis qui poussent subitement la porte du magasin et reçoivent de l’argent.
Spéciale dédicace aux hommes belges
J’ai appris toutes les langues étrangères, celle du silence qui se brise
Du regard qui tue et des sourires moqueurs
Je suis tombée de cheval, J’ai fait des tonneaux
J’ai dansé sous la pluie et lu toutes sortes d’encyclopédies,
J’ai prié dans des mausolées au milieu de la nuit,
J’ai nagé dans la baie du Bengale et escaladé des minarets en ruine
J’ai vu le soleil se coucher sur l’Inde
Mais rien mais alors rien
Ne pouvait me préparer
A ma rencontre
Avec l’homme belge
Car l’homme belge gagne à être connu
Et reconnu
L’homme belge est unique
Il nous trouble et nous déroute
Il est totalement imprévisible
Quand il dit : « J’ai envie de dire »
Certaines pensent : « Oui, oui, dit-le !!! »
Alors que c’est la fin de sa phrase
Quand il lance un « Et pourtant »
C’est pour commencer une nouvelle phrase
Mais le charme du belge ne s’arrête pas là
Le rire discret qui se casse
La voix enrouée
Les « Oh, non ! »
Les « Eh, eh… »
Les « Mais non ! »
Les « Dites-moi »
Les « non peut être » pour dire oui
Les « oui sans doute » pour dire non
Contre toute apparence
La Belgique est donc un pays dangereux
Oublié par les médias
On pourrait au moins
Installer des panneaux de signalisation !
Mais on n’est jamais vraiment préparé
Aux imprévus
Alors j’aimerais bien moi aussi
Gagner à vous connaître,
Et vous vanter un peu
Sans vous enlever une once
De votre modestie
JOYEUSE ST VALENTIN A TOUS ET A TOUTES!