Blog créé grâce à Iblogyou. Créer un blog gratuitement en moins de 5 minutes.

Blog Paris

paris blog

Espagne : trop parfaite pour être honnête Posté le Mercredi 26 Mai 2010 à 00h22

L'Espagne affronte l'Arabie Saoudite, samedi en match amical, à Innsbrück, et il faudra sans doute attendre un peu avant de voir stoppée sa formidable série de victoires. Depuis qu'elle a sorti l'Italie aux tirs au but en quart de finale de l'Euro 2008 (0-0, 4-2 t.a.b.), la Seleccion gagne à peu près tout : quinze victoires consécutives pendant un an (dont l'Euro 2008), à nouveau neuf autres depuis juin 2009, soit 24 victoires en 25 matches, dont un grand chelem en qualifications. Pour paraphraser Gary Lineker, on dira que le football et un sport qui se joue à onze, et où l'Espagne gagne toujours, sans forcément avoir besoin d'attendre la fin, d'ailleurs ; la Roja peut construire ses victoires assez vite, comme l'a montré son triomphe modeste de mars au Stade de France (2-0). La seule imperfection, c'est cette demi-finale de Coupe des confédérations perdue le 24 juin à Bloemfontein contre les Etats-Unis (0-2). Une lueur d'espoir offerte aux trente-et-une autres équipes de la Coupe du Monde. La preuve qu'avec de l'impact physique, de la cohésion et de la réussite, la parfaite machine de Vicente Del Bosque pouvait finir par buguer. "Si tout va bien, ils sont injouables, nous a résumé Robert Pires. Des passes et du mouvement, tout ce que j'aime en football. Il y a toujours une solution pour le partenaire. Quand tu es en face, tu te sens impuissant." Sans parler du clash potentiel contre le Brésil, le Portugal ou la Côte d'Ivoire qui l'attend en huitième de finale, l'Espagne, archi favori du tournoi, si belle et si parfaite, mérite bien qu'on lui cherche la petite bête...

 

1. Physiquement, de lourdes interrogations.

 

Les joueurs-clef de l'Espagne, notamment ceux du Barça, ont enchaîné une saison 2007-2008 courant jusqu'à la mi-juillet, une saison 2008-2009 harassante comprenant une Coupe des confédérations en Afrique du Sud et une Ligue des champions jouée jusqu'au bout, puis une saison 2009-2010 à peine plus courte, marquée par un déplacement au Japon pour la Coupe du monde des clubs en décembre dernier. Les Espagnols portent déjà en eux ce manque de fraîcheur. Fernando Torres a été opéré du genou droit le 18 avril et n'est même pas certain d'être opérationnel pour le premier match le 16 juin contre la Suisse. Cesc Fabregas, victime d'une fracture du tibia le 31 mars, ne sera pas non plus à 100%. Iniesta, qui a manqué au Barça en Ligue des champions, a enchaîné les blessures musculaires, la dernière à la cuisse droite mi-avril. Sans parler de l'épisode Xavi qui a "joué blessé" (Guardiola) à un mollet, ce printemps. Que tout le monde soit à 100% aux moments-clefs ressemblerait à une bénédiction.

2. Pression plus forte que jamais

 

En ramenant le trophée européen au pays, les Espagnols avaient parlé d'un doublé Euro -Coupe du monde dans l'euphorie des célébrations, il y a deux ans. Depuis, le monde leur accole l'étiquette de favoris et ils sont obligés de considérer ce statut avec beaucoup de sérieux. La victoire finale ressemble à une mission. Un fardeau ? Presque. "Tout le monde attend énormément de nous. Cette pression n'est pas toujours bonne pour un joueur, a reconnu Torres cette saison. On n'a souvent qu'une seule occasion de pouvoir gagner un Mondial et c'est sûrement notre meilleure chance. Si on la laisse passer, il est possible qu'il n'y en ait pas d'autre". Robert Pires confirme : "La nouveauté pour eux, c'est la pression. Savoir comment ils vont la gérer est une interrogation. Les Espagnols n'ont jamais été confrontés à ça. Tout le monde les donne favoris. On a beau dire, ça te fait perdre de l'influx avant le match, tu te fais des scénarios dans la tête, tu perds de la lucidité. Et ça c'est incontrôlable." L'Espagne qui cale en Coupe du monde sous le poids des espérances, ce ne serait pas un schéma si inhabituel, d'ailleurs. En 1998, après un sans faute en qualifications, elle avait disparu dès le premier tour, victime du Paraguay et du Nigéria. Le grand favori qui échoue, c'est aussi quasiment une règle de l'histoire de la compétition, applicable au Brésil de 2006, la France de 2002, au Brésil des années 80, aux Pays-Bas de 1974, à la Hongrie de 1954 ou encore au Brésil de 1950.

 

3. Real - Barça : tout est-il réglé ?

 

L'émergence de joueurs de Valence, Villarreal ou Séville avaient étouffé le poids en sélection de cette ancestrale querelle Barça - Real, à l'origine, selon les mauvaises langues, de l'incapacité de l'Espagne à vivre ensemble pendant toute une compétition. Mais tout n'avait pas disparu, nous disaient les suiveurs les plus avisés de la Seleccion. Vicente Del Bosque, c'est un fait, maintient depuis deux ans un savant équilibre entre joueurs du Real et joueurs du Barça. La seule raison objective qui pouvait expliquer l'absence de Victor Valdes, c'était l'application de cette règle non écrite, disait-on en Catalogne. Or, ce fut une petite surprise, le sélectionneur ibérique a retenu cinq joueurs du Real et huit du Barça pour le Mondial. Le choix de Valdes comme troisième gardien a été perçu comme un possible élément de déstabilisation pour Iker Casillas, le numéro un, doté d'une aura exceptionnelle, mais qui sort d'une saison très moyenne. Il est de notoriété publique que Reina et Valdes ont de très mauvaises relations depuis leur formation commune au FC Barcelone. Le formidable équilibre d'équipe de l'Espagne pourrait-il souffrir d'un groupe moins uni qu'en Autriche ? Ses adversaires sont bien obligés de se raccrocher à quelque chose...

0 commentaire - Permalien - Partager
Commentaires