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voyages en camping-car

qui veut voyager loin, ménage sa monture

VOYAGE AU MAROC 2011-2012 Publié le Mercredi 14 Décembre 2011 à 19:24:06

VOYAGE AU MAROC 2011-2012

Avant, j’avais des maitres c’était plutôt « métro, boulot, dodo », une sortie le matin et une autre le soir.

Mais avec Pépé Jean-Mi et Thérèse, c’est une autre histoire. Ils ont la bougeotte !

J’avais bien vu qu’il y avait anguille sous roche ; et il se couche sous le camion pour accrocher de la ferraille et il fait des allers et retours avec puis annonce : « 3300 kg et il n’y a encore rien dedans ! », ce qui nous donne des sorties d’affaires du camion vers la remorque et vice versa.

Puis un beau jour, le camping-car et la remorque sont alignés à la porte de la maison ; et les allers retours continuent entre la maison et le camion. Moi, je monte la garde à sa porte, au cas ou ils partiraient sans moi.

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Mercredi 23/11/2011 Puybrun 78249 km

Un beau matin nous voilà tous partis sur les chemins. Je pensais revoir Créteil comme d’habitude, mais non. Nous voilà arrivés chez leurs copains du camping de Rochefort. Je suis à peine descendu du camion que tous leurs chiens sont autour de moi à me faire des bisous, même le petit Gao « qu’est ce qu’il m’énerve » et puis une joli demoiselle Labrador prénommée Vanille qui vient me faire des papouilles. D’ailleurs j’ai fini par la trouver collante parce que j’y avais droit à chaque rencontre. Ceci dit, je marque mon indépendance et je reste dehors dans mon coin. Bon ! C’est vrai, pas le soir. De plus Luc nous fait la cuisine et nous donne la becqué à tour de rôle puis nous fait la distribution de croquettes au sous-sol tous ensemble et c’est un bon moment. Pépé, lui, me promène matin et soir. Nous allons jusqu’à la boulangerie ; c’est plein de bonnes odeurs !!!

Vendredi 25/11/2011

Nous reprenons la route dans le brouillard. Où va-t-on cette fois ? On se retrouve au bord de la mer à Anglet. Nous y faisons des super promenades sur la plage, sur la digue et dans le bois. Presque tous les restos et boutiques sont déjà fermés mais il y a quand même du monde et il fait beau. Le matin, nous sommes réveillés par le boulanger qui vient livrer du pain sur l’aire de service gratuite ou nous sommes. Nous restons là deux jours.

Dimanche 27/11/2011 Départ d’Anglet 78729 km

Il fait encore noir, il y a du brouillard et nous reprenons la route vers le sud. Un petit morceau d’autopista  (10.34 euros) puis tout autovia. Nous roulons 659 kilomètres en 8 heures dont 600 dans la brume. Il n’y a pas beaucoup de circulation. Je passe la journée sous la table. Il y a quand même plusieurs arrêts où je peux me dégourdir les papates. L’étape est au camping de Plasencia. Sur internet c’est 14 euros mais on nous demande 20 euros, invérifiables car le tarif n’est pas affiché. Du coup, pépé et Thérèse prennent une douche le soir et le matin car elles sont excellentes. Le lundi matin, ils n’ont pas trainé car il y avait de la glace sur la bâche de la remorque. Par contre lorsque nous sommes arrivés le dimanche, il faisait beau et j’ai eu droit à la séance cinéma et photos ; ils ont même photographié un chêne liège complètement mort ?

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Le camping de Plasencia

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Le vieux chêne !!!

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Les Autres !!!

 

Lundi 28/11/2011  Départ de Plasencia 79388 km

Nous avons toujours du brouillard jusqu’à Cacéres à 70 kilomètres. Puis il fait beau et la nature est belle, vallonnée, couvertes de chêne liège, d’oliviers et d’eucalyptus. Après Séville, nous prenons l’autopista (6.10 euros) pour gagner 50 kilomètres. Nous arrivons à Algésiras sur le parking de Lidl. Ils font le plein de bière et autre denrée, mais Thérèse grogne, il n’y a pas de Ricard nulle part et elle n’en a pas pris d’avance. Chez Gutteirez, les billets open sont à 180 euros, remorque comprise. Aujourd’hui, j’ai fait 450 kilomètres sous la table puis une longue balade sur les parkings de grand magasin.

Mardi 29/11/2011 départ 79921 km

Nous décollons  à 8 heures et un quart d’heures après nous sommes à l’embarcadère pour prendre le bateau de 10 heures ! Nous sommes pourtant environ dixième dans la file d’attente. Le bateau part à peu prêt à l’heure. Il est presque vide et très gros. Mes maîtres me laissent dans le camion. Ca bouge, c’est bruyant et je suis dans le noir  et ça dure une heure et demie. Il  parait pourtant que la mer et calme. Puis ils reviennent et Thérèse est contente. Sur le bateau,  il y a un magasin détaxé et elle a trouvé du Ricard à 10.40 euros le litre et Pépé du Chivas à 20 euros le litre. Le bateau accoste à Tanger Med. Là c’est le grand bazar. Il y a un autre bateau en même temps que le notre. Les marocains sont légions avec leurs voitures HLM. Les douaniers font du zèle et fouillent les véhicules. Au bout de deux heures, il y a un début de concert de klaxon. Nous, nous passons sans incident mais après deux heures d’attente. Nous prenons l’autoroute directement à la sortie du port, et après 25 kilomètres nous faisons le plein dans une station à 0.73 dh le litre. J’en profite comme à chaque fois pour le dégourdir les papates. Pépé continue sur l’autoroute jusqu’à l’aire de service de Berrechi au dessus des lumières de Casablanca. Nous avons fait 350 kilomètres et la journée a été dure. Il y a un gardien sur le parking et des petits restos marocains typiques. Une allemande seule dans son camping-car avec ses deux chiens, vient se mettre à côté de nous. Pendant la nuit, Pépé sort avec son bâton pour chasser les chiens sauvages qui aboient tout autour, puis nous redormons tranquillement.

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L'embarquement à Algésira

Mercredi 30/11/2011 départ vers Immourane

Nous continuons sur l’autoroute jusqu’à Essaouira. Au total, il nous aura coûté 362 dh pour 903 kilomètres. Juste avant Essaouira, nous prenons la route des arganiers. Ca tourne dans tous les sens et je trouve le temps long, bloqué depuis plusieurs jours sous ma table. Je m’installe d’autorité devant les genoux de Thérèse, le nez collé à la vitre et je regarde le paysage. Depuis Puybrun, nous avons fait 2600 kilomètres et ils ont beau dire que je suis sage, j’en ai plein les papates !!! Au camping d’Immourane, nous nous installons confortablement et il fait super beau temps.

Jeudi 1/12/2011 Immourane

Pépé transfert de la remorque vers la soute du camion car il n’y a plus de problème de pesée. Il achète un tapis de sol pour mettre devant la porte du camion. Moi, je préfère me mettre sur les graviers, ça les fait râler !!!

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Vendredi 2/12/2011

Farnienté et balade au soleil. Nous essayons de récupérer le décalage horaire car quand Pépé envoie ses mails à 18 heures, en France il est 20 heures.

Samedi 3/12/2011

RAS sauf le teckel qui est venu me chercher des noises sur notre parcelle et à qui j’ai mis une volée. C’est un hollandais pas sympa ; il n’y a que ça tout autour et des allemands et des suédois et des anglais, et même des finlandais !!! Ici, il faut quand même que je vous dise qu’il y a des trucs bizarres. Les hommes montent sur les ânes et il y a des drôles de bestioles sur la plage, hautes sur pattes, le regard idiot et une bosse sur le dos. Je n’en reviens pas !!!

Dimanche 4/12/2011

Aujourd’hui, nous sommes allés faire un tour à pied dans le patelin un peu plus loin. Une circulation !!! Un bazar !!! Et des ordures partout. Moi, ça ne m’embête pas, mais Pépé et Thérèse, ça les rebute quand même.

Lundi 5/12/2011

Toujours en balade ; ce matin sur la plage, et cet après-midi dans le village au dessus. Dans la mer, il y a plein de personnes sur des planches qui glissent sur les vagues. En rentrant au camping, nous avons discuté avec des 47. Nous allons surement les revoir à Aglou. Je crois les avoir entendus dire qu’ils allaient y partir plus vite que prévu. Le temps est brumeux mais il fait doux.

Mercredi 7/12/2011 AGLOU

Hier soir, j’ai bien vu qu’ils rangeaient toutes les affaires dans la remorque. Ce matin on redémarre mais nous nous arrêtons peu de temps après sur le parking d’un magasin Marjane. Ils reviennent avec un tas de paquets et tout est déposé dans le couloir puis on redémarre. Le parcours est plus long jusqu’à Tiznit. Là, ça recommence les courses et Pépé se fait déplomber un téléphone dans le souk et poser une puce marocaine. Il le recharge pour 200 dh, et grappille en promotion 200 autres dh plus 300 dh de bonification et ensuite 60 dh de cadeau de bienvenue : ça c’est le téléphone arabe !!! En consommation, cela lui coûte cinq dh la minute. Son numéro de téléphone est le 06-11-42-88-46. Nous reprenons la route pour Aglou et enfin nous retrouvons la mer et un camping.

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Jeudi 8/12/2011

Nous nous installons visiblement pour un moment et c’est tant mieux ! Après avoir vainement essayé de capter avec son antenne « soucoupe volante », Pépé fait installer pour 700 dh une parabole sur pied pour la télé. Le pied télescopique coûte à lui seul 450 dh, le reste est moins cher qu’en France.

Mardi 13/12/2011

Un coup de patte et je reprends ma plume. D’abord, je dors dans le camion. Entre sept et huit heures du matin, je me manifeste et Pépé me mets dehors. Là je les entends faire leur café, le prendre au chaud dans leur lit sous l’édredon en regardant télé-matin. Puis Pépé, me sort et là c’est galère. Ici c’est caillasse, buissons épineux, touffes de thym sauvage, sable et c’est tout. Moi je vous le dit,  pour le popo, ce n’est pas évident !!! Il achète la baguette en passant (12 dh) et déjeune. Puis, c’est vaisselle, toilette et j’en passe. Enfin dans la matinée, première grande promenade. Les environs et la plage sont propres par rapport au précédent camping. Il y a aussi beaucoup moins de chiens errants. Pépé me lâche donc, dés que nous sommes tranquilles et je peux courir en toute liberté. La fois où je me suis précipité sur un chameau en aboyant, de toutes  mes forces, heureusement, j’étais en laisse. Le marocain horodateur*  qui se trouvait plus loin criait : « chameau méchant, chameau méchant ». Depuis, je me suis habitué à ces bêtes là, je les regarde et c’est tout. Je me suis quand même payé le chien du chamelier ; il est venu me chercher la bagarre et je ne l’ai pas loupé. Je l’avais attrapé par le cou et je le secouais comme une serpillière. Heureusement pour lui que Pépé était là. Le chamelier, lui, il rigolait. Mais j’ai aussi des copines : une miss de ma taille, style braque. Sa maitresse est anglaise. Pépé dit que quand elle parle, elle lui rappelle Pétula Clark, âge tendre et tête de bois, le twist, le jerk, et les boums. Oui ben, doucement Pépé !!! Une autre fois, j’ai trouvé bizarre aussi un petit âne qui passait au trot sur la route « clip clop, clip clop » avec derrière lui une grande charrette avec un homme dessus. Je me suis arrêté et je les ai regardés jusqu’à ce qu’ils disparaissent au détour du chemin. Nous avons aussi croisé trois femmes qui avançaient avec un énorme sac de moules au dessus de la tête !!! J’ai trouvé ça vraiment surprenant. Nous allons souvent vers les rochers vers ce que Pépé appelle « La maison de la petite sirène ». En rentrant, comme je cours dans l’eau de mer et que j’y goûte je meurs de soif. C’est repos, repas du midi et quelques croûtes de fromages. Hum !!! Les maîtres font ensuite la sieste, ensuite thé et petits gâteaux, hum !, et nous remettons çà : en route vers la plage. Dimanche après midi, il y avait plein de monde. Les femmes marocaines ont le droit de sortir et sont à la plage avec leurs enfants.  Nous nous sommes arrêtés sur un banc. Au loin, il y avait une femme vêtue d’une longue robe et une petite fille qui marchaient les pieds dans l’eau au bord de la mer. Je ne pouvais pas les quitter des yeux. Des souvenirs remontaient dans ma petite  tête de toutou. Pépé s’en est aperçu et m’a caressé doucement derrière les oreilles avec des petits  mots gentils. Il m’adore (curieusement, çà lui fait penser à quelqu’un d’autre !!!). Retour au camion et c’est un nouveau passage par la case farniente jusqu’au souper, et là, j’ai une bonne gamelle mitonnée. Ensuite,  ils regardent la télé et Pépé me sort après le film qui finit une heure plus tôt qu’en France et hop, dodo dans le camion. Voila notre journée type, nous ne voyons pas le temps passer.

(* muni d’un gilet fluorescent pour faire officiel, il taxe de quelques dh les automobilistes qui se garent sur le parking)

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Mardi 20 décembre 2011

Sale journée pour moi aujourd’hui ! Départ le matin pour Tiznit avec le camion. Pépé fait 2 garages pour faire sa vidange pendant que maitresse me promène. Puis nous allons dans l’un des souks. Nous nous frayons un chemin entre les gens qui passent dans tous les sens. Certains ont peur quand ils me voient au dernier moment ; je rigole dans mes moustaches ! je fait un gros popo devant la gendarmerie pendant que le planton n’est pas là ! Pépé trouve le magasin pour recharger son ordinateur avec la clé 3G. Puis nous revenons au camion. Devant les remparts, quelques Marocains tournent en rond en musique et en scandant des slogans pour l’anniversaire mensuel des manifestations du 20 février. Plus loin, des jeunes font une queue énorme devant un bâtiment avec leurs diplômes à la main pour avoir du travail. Je passe le reste de la journée dans le camion. Eux se payent le restaurant ! Ils font tous les commerces et reviennent régulièrement rapporter leurs paquets, fruits, légumes, poisson et gâteaux. Maitresse va chez un ophtalmo pour acheter des nouvelles lunettes. Je suis bien content de retrouver le camping en fin d’après-midi !

Samedi 24 décembre 2011

 

 

Ils sont encore partis boire l’apéro chez un 17. Pépé se sert bien de son téléphone. Il y a un certain nombre de marocains qui ont son n° pour lui proposer des trucs : poisson, crustacés, vol en parapente etc. Ce soir c’est réveillon. Il y aura du foi gras, du canard et des gâteaux marocains.

 

 

Dimanche 25 décembre 2011

 

Wouhh ! Ca continue ! Champagne, foie gras etc. Et moi, j’ai mes « petites bouchés ». Pépé a  acheté un homard maousse. J’en aurai, sûrement un petit morceau ! Ce sera demain pour le rebond.

 

Dimanche 1er janvier 2012

Ils ont remis çà. C’était simple, mais j’en ai aussi profité, sauf le champagne bien entendu.

Vendredi 6 janvier 2012

Aujourd’hui,  pépé est allé voir un médecin car il a du mal à marcher.

Vendredi 13 janvier 2012

Wouha !!! La belle vie !!! Le matin, je les surveille. Dés que Pépé et maitresse échangent une parole, je me manifeste et pépé m’ouvre la porte. Après je les entends faire leur café et regarder Télé-matin. A huit heures, pépé m’emmène en dehors du camping pour mon popo. Le reste de la matinée se passe pour eux en petites corvées, préparation du repas, discussions avec les voisins, et ma grande balade du matin. Puis je lézarde. Une fois au soleil, une fois à l’ombre. Vient ensuite l’heure du repas. Du coin de l’œil, je les surveille. Je les bluffe à chaque fois ! Dès qu’ils sortent le fromage, même en catimini, j’accours. J’ai droit à mes  « petites bouchées », y compris un petit morceau de datte ou de pâtisserie à l’heure du café. L’après midi, il y a également promenade mais il faut rentrer avant le coucher du soleil car la température descend brutalement. Ils se réfugient dans le camion, et moi, je reste dehors. Mais à sept heures pile, je pleure à la porte pour avoir ma gamelle. A ce moment là, je reste avec eux. Ils soupent, puis regardent la télé dans leur lit. Après le film, pépé me sort une dernière fois, puis tout le monde s’endort gentiment jusqu’au lendemain matin.

Samedi 14 janvier 2012

Nous avons nos copains tout autour. Moi, c’est l’allemand du bout et son petit chien. Tous les jours en passant il me donne un petit biscuit. En face, il y a des nouveaux avec une jolie femelle golden retriever qui me fait de mamours. Pépé et maitresse, eux, ce sont les camping-caristes du 17, Henri et Gaby, Jean Pierre et Christiane, puis Jeannine et Robert du 38 et enfin Denise et Louis du 47 qu’ils avaient déjà rencontrés à Immourane. C’est l’apéritif une fois par semaine le samedi.

Mercredi 18 janvier 2012

Pépé a de  nouveau du mal à marcher et il se plaint aussi de ses épaules et de ses bras. Il n’arrive même plus à soulever le couvercle de la remorque ! Il discute avec maitresse et envisage de repartir en France, car il ne veut pas suivre les conseils du médecin de Tiznit qui veut l’envoyer à Agadir faire un scanner. La situation me dépasse et à partir de maintenant, c’est pépé qui va continuer le récit de notre voyage au Maroc.

  

PEPE

Jeudi 19 janvier 2012

Il est clair que mon état ne s’améliore pas et que nous allons devoir remonter. Je ne dors plus, je perds du poids et les douleurs continuent malgré le la prise du solde du traitement que le toubib m’avait donné. La décision est prise, et je préviens les organisateurs de la sortie de Sidi-Abed que nous ne serons pas là et nous commençons à ranger le camion.

Mardi 24 janvier 2012

Depuis deux jours, comme je vais faire de la route et que j’ai déjà des douleurs dans les mollets,  je prends du préviscan à titre préventif. Je me suis limité à un cachet jour, considérant qu’au moment de ma phlébite, il m’en fallait un plus un quart. Cela m’attirera les foudres des médecins en France « ce n’est pas des bonbons ».  Nous quittons Aglou. Les copains m’ont aidé à atteler la remorque. Pour une première petite étape, nous irons à Imsouane. Nous y arriverons en fin d’après midi après bien des haltes pour me dérouiller les jambes. L’accueil est sympathique, mais il flotte une odeur de bouc sur tout le camping. J’ai du mal à manœuvrer pour me mettre en marche arrière dans un emplacement, car je ne veux pas dételer.

Mercredi 25 janvier 2012

Par petits sauts de puces, nous progressons jusqu’à Oualidia. A la place de l’ancien camping, la municipalité a réalisé un magnifique parking déjà plein de camping-cars lorsque nous arrivons le soir. Nous y retrouvons Béchir, le gardien du petit parking d’en haut avec qui nous avions fait connaissance l’an passé. Nous sommes fatigués, et nous décidons d’aller manger un poisson à « l’araignée gourmande ». Après une cassolette de tellines, on nous apporte quatre belles soles grillées. Les serveurs sont sympathiques, et après les soles, je demande  l’addition que je règle avec un bon pourboire. Ils nous apportent néanmoins une coupe pleine de fruit. Arrive alors le patron ! Il nous demande si une autre petite sole nous ferait plaisir et comme Thérèse aime le poisson, elle accepte. La coupe disparait, remplacée par une nouvelle portion de soles. Il revient un peu plus tard avec deux tartelettes aux fraises puis nous apporte le thé. Croyez-moi, un accueil aussi chaleureux fait chaud au cœur !!!

Jeudi 26 janvier 2012

Comme je dors mal, nous démarrons de bonne heure le matin pour rattraper au plus vite l’autoroute. Là, je solliciterai moins ma jambe et j’aurai moins souvent à changer les vitesses. Si tout va bien, nous espérons nous arrêter à Asilah pour faire des courses et changer les DH que nous avons en trop. Mais rien ne marche comme prévu. Il y a des travaux sur l’autoroute au niveau de la sortie qui est fermée. Je continue avec l’espoir de pouvoir revenir en arrière, mais peine perdue, et je continue jusqu’à la station service située en face de l’usine Renault de Tanger, à trente kilomètres de la douane. Je fais le plein et je demande au pompiste si nous pouvons dormir dans un endroit tranquille. Il m’indique un petit parking derrière le restaurant. A huit heures, nous avons déjà cassé la croûte. Thérèse sort Smoky. Dehors, elle est accueillie par les aboiements d’un fauve attaché à une citerne nous loin du camion. Le personnel de la station s’est occupé à sa façon de notre sécurité ! A neuf  heures nous sommes couchés et nous nous endormons tout de suite malgré les chiens errants qui tournent autour de nous.

Vendredi 27 janvier 2012

 A une heure du matin, je suis déjà réveillé. Allongé sur mon lit je commence à réfléchir car quelque chose me turlupine. Nous sommes absolument seuls sur les parkings immenses et pas un seul chauffeur de camion ne si est arrêté pour se reposer. Nous ne sommes qu’à trente kilomètres de la frontière ! Les clandestins ! La drogue ! Cette pensée m’arrive brutalement et je me dis que nous avons pris des risques ! Entre temps, Thérèse s’est réveillée. Il y a un bateau à cinq heures et nous décidons de le prendre. Après un petit déjeuner rapide, nous sortons examiner le camion et la remorque. Il y a du givre sur la bâche et aucune trace malveillante. Pour le camion, je suis incapable de me mettre à genoux, donc nous faisons confiance à notre cerbère attaché à sa citerne et qui aboie de toutes ses forces. Nous arrivons rapidement au premier rond-point du terminal de Tanger-Med. Vers les quatre heures du matin, nous sommes devant une guérite. Il n’y a aucune indication, je descends voir les deux hommes assis dans le bureau. Ils m’annoncent qu’ils ouvrent l’accès à quatre heures trente ! Pour le bateau à cinq heures, cela me parait un peu serré comme délais mais tant pis ! A quatre heures trente ils ouvrent, me demande mon billet de bateau, m’annoncent que je dois le faire valider dans le bâtiment devant lequel j’étais stationné. Demi-tour, validation et nouvelle présentation ! Dans la demi-obscurité, ils m’indiquent un bureau à une centaine de mètres où il me faudra faire les formalités de police. Dans le bureau en question, il n’y a personne et je me dis que pour le bateau de cinq heures !!! Enfin, un fonctionnaire arrive, me tamponne les passeports après être allé vérifier dans son ordinateur et m’indique le bureau suivant, pour les formalités concernant le camion. Pour une fois il y a quelqu’un et le reste est vite réglé. Cette fois ci, on me dirige vers le scanner. C’est un camion équipe de matériel de radiographie et d’un bras capable d’entourer n’importe quel véhicule pour en analyser l’intérieur. Arrivé au bon endroit, tout est allumé mais il n’y a pas un chien et personne ne répond à mes appels. Je me barre !!! Et  je continue dans le labyrinthe de Tanger-Med. Nous demandons notre chemin à un petit bonhomme dans une guérite sur un rond-point. Et zut de zut, il nous demande si nous sommes passés au scanner !!! Nous lui répondons qu’il n’y avait personne. « Ah bon ! Inch  allah, quai n° 3, c’est par là » En réalité, notre bateau est au quai n°8,  mais nous ne pouvons pas le manquer, il est énorme dans la nuit et entouré de lumière. Les véhicules débarquent seulement de ses entrailles. Nous avons droit au chien renifleur autour de notre attelage. J’ai droit au petit salut amical du maitre-chien quand je descends promener un peu Smoky. Après un dernier contrôle de passeport, nous embarquons dans le monstre. Nous ne sommes qu’une dizaine de véhicules ! Il est sept heures et la traversée commence. Nous ne verrons rien, car à peine installés, Thérèse et moi nous piquons un roupillon jusqu’à Algésiras. Pour la deuxième fois, je prépare mon trousseau de clefs, mais à la douane espagnole, on nous fait signe de passer, Olé !! Je rebranche Elodie et programme l’antre de Guttérriez. Nous changeons nos DH (c’est moins bon) et nous faisons quelques courses au supermarché. Je me repose un peu et je me dérouille les jambes avant de prendre la route de Cacérés. En prenant la deuxième sortie, on ne traverse pratiquement pas la ville. Comme d’habitude, l’aire est pleine et nous nous mettons sur le parking des bus. Je tombe sur un belge, qui me signale que je risque un PV en Espagne, ce qui lui est arrivé, car je n’ai pas de plaque « long  véhicule ». Mais il conduit  un camping-car poids lourd avec derrière une remorque porte voiture !!! Moi, à côté, je suis tout petit.

Samedi 28 janvier 2012

Forcément réveillé de bonne heure, nous reprenons l’autoroute. J’ajoute un deuxième coussin sous mes fesses. Mes mains commencent à gonfler et bien que nous soyons sur l’autovia, mes jambes me font mal et je dois changer sans arrêt la position de mon pied sur l’accélérateur. Pour passer le moins de temps possible sur la route, je roule à fond et je dois pulvériser mon record de consommation. J’avais prévu de m’arrêter avant la frontière, mais de la neige est annoncée sur les Pyrénées. Je ne me vois pas du tout commencer à monter mes chaines. Je m’accroche et le soir nous sommes côté français.

Dimanche 29 janvier 2012

J’avais du mal à bouger dans mon lit, mais maintenant c’est pire ! Je paye comptant mon étape d’hier. Nos amis de Mondonville nous attendent, depuis avant même notre départ du Maroc. Nous sommes toujours restés en contact par téléphone ou par skype. Les derniers kilomètres sont une vraie torture. J’ai du mal à tourner mon volant vers la gauche, et Thérèse a quelques frayeurs dans les virages serrés et sur les ronds-points. Nous arrivons finalement chez Luc et Marilou. J’ai du mal à m’extirper du camion. Comme me dit gentiment Christiane, « j’ai l’air d’un petit vieux ». Et c’est un grand moment d’émotion. Thérèse se jette en pleurant dans les bras de Marilou et Luc me regarde abasourdi de me voir dans cet état. Pour me dérouiller les muscles et articulation, ils me font couler un bain chaud. Je suis incapable de rentrer et sortir seul de la baignoire et c’est Luc qui doit m’aider.

 

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Lundi 30 janvier 2012

La clinique « les Cèdres » est à 500 mètres de chez nos amis. A peine arrivé aux urgences, je suis pris en priorité et cinq minutes après je suis sur une civière et perfusé aux antalgiques. Pendant les cinq jours suivant, j’ai droit à une série d’examens (IRM, scintigraphie, prises de sang, doppler veineux, électromyographie etc). Chacun de notre côté, Thérèse et moi-même, nous avions échafaudé des hypothèses qui heureusement se révèleront fausses. Je n’ai rien au niveau du système nerveux, et les médecins me dirigent vers la rhumatologie d’abord dans la clinique, puis vers Brive lorsque nous aurons rejoint la maison. Thérèse est chez Luc et Marilou et ils viennent me voir tous les jours. Dehors il fait froid et il neige. Nous sommes rentrés en France au pire moment de l’hiver. Smoky a retrouvé ses copains, et il s’en donne à cœur joie dans la neige accompagné par le petit Gao.

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Dimanche 12 Février 2012

Nous sommes rentrés chez nous. Mon pote Jacky est venu me couper du bois car j’en avais peu d’avance. Notre retour était prévu fin mars !

Jeudi 15 mars 2012

J’espère que c’est la dernière prise de sang programmée. Le rhumatologue me parle de pseudo polyarthrite rhumatoïde. Il parait que cela se soigne. Il faudra deux années.

 

Epilogue :

Le printemps revient en même temps que mes douleurs diminuent. Les arbres sont en fleurs et Thérèse a planté mes échalotes et oignons. Cette année le jardin sera plus petit. Les petits soucis que nous avons ont le pouvoir de remettre les choses de la vie à leur juste valeur. L’année prochaine sera différente, nous retournerons au Maroc !!!

J’ai une pensée amicale pour les potes d’Aglou et du forum qui ont pris de mes nouvelles.

Mais nous pensons surtout et avec beaucoup d’affection à Luc et Marilou, véritables amis et camping-cariste de Mondonville. Nous les remercions. Ils sont rentrés dans notre cœur.

 

 

 

 

 

 

 

Afficher le commentaire. Dernier par Doudous / peluches pour nourisson le 25-07-2013 à 10h06 - Permalien - Partager