Blog créé grâce à Iblogyou. Créer un blog gratuitement en moins de 5 minutes.

CHART'S

La Lettre des Prévisions Boursières

Baby come back Posté le Vendredi 16 Janvier 2009 à 14h22

ImageUne relance généralisée de l'inflation s'organise pour sortir de la crise.

"Un seul être vous manque et tout est dépeuplé", disait Lamartine dans son poème. Considérée comme l'ennemi public numéro un depuis les années 80, l'inflation est aujourd'hui terrassée. Et après tout, les banques centrales, notamment en Europe, n'ont fait là que leur travail.

Pourtant, ce ne sont pas des cris de victoire qui accompagnent sa disparition mais bien de vives inquiétudes. Car, ironie du sort, c'est désormais son pendant, la déflation (baisse des prix), qui nous menace. Un mal encore plus terrible, qui a fait vivre au Japon l'une des pires crises de son histoire, et dont le souvenir devrait faire frémir n'importe quel banquier central aux commandes d'une politique monétaire aujourd'hui.

C'est le scénario à éviter à tout prix, quitte à faire ressurgir nos vieux démons inflationnistes du placard. Ainsi, les instances monétaires sont-elles en train de baisser pavillon les unes après les autres. Les Etats-Unis ont entamé une politique monétaire à taux zéro et le Royaume-Uni en prend le chemin. L'objectif est de réagir vite avant que l'inflation ne devienne effectivement négative. En zone euro, la politique monétaire est à l'image de la croissance économique : sans excès. La Banque centrale européenne (BCE) reste pour l'instant à la traîne au sein de ce mouvement généralisé.

Certes, après avoir combattu ce fléau pendant tant d'années, il y a quelque chose de troublant à souhaiter aujourd'hui son retour. Et pourtant, l'inflation est le compagnon de route idéal pour sortir d'une crise de la dette. Et compte tenu des plans de sauvetage gigantesques qui sont à l'œuvre actuellement, les Etats devraient au final absorber une grosse partie de l'endettement des ménages et des banques, faisant ainsi croître fortement les déficits publics dans les années qui viennent. La relance de l'inflation, qui rend moins onéreux le financement de ces déficits par les gouvernements, qui démonétise aussi le stock des dettes, pourrait alors constituer un remède de premier choix.

En matière de politique économique, les vérités d'hier ne sont pas celles de demain. Ainsi, l'inflation pourrait devenir rapidement notre meilleure alliée face à la crise et vraisemblablement la seule issue de secours face aux dangers plus grands encore qui nous menacent. A condition toutefois de parvenir à relancer la machine économique et financière, donc inflationniste. C'est l'enjeu du moment.

Edito CHART'S N°708

Prochain édito : vendredi 23 janvier

0 commentaire - Permalien - Partager
Commentaires