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Le masochisme, S. Nacht (2) Posté le Mercredi 2 Juin 2010 à 11h14

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Le masochisme moral :

"Le masochisme moral se distingue du masochisme corporel, érogène, principalement par deux traits : d'une part, il ne semble pas, à première vue, être en rapport avec les fonctions sexuelles; d'autre part, il n'est pas un phénomène conscient pour celui qui en est atteint. Le masochisme moral ne sait pas qu'il est masochiste, il ignore que ses souffrances sont créées par lui, et plus encore, qu'elles peuvent constituer des moyens propres à satisfaire les besoins d'une libido entravée." Le masochisme, S. Nacht, p93

Le caractère masochiste :

"Voici les traits typique qui se retrouvent généralement à la base de ce caractère, comme une "toile de fond". Subjectivement : un sentiment constant de peine, de souffrance plus ou moins indéfinie, de tension affective et surtout d'insatisfaction; un besoin de se plaindre, de se montrer malheureux, incapable, écrasé par la vie ; une tendance à trouver compliqués et insolubles les problèmes les plus simples de l'existence, à exagérer les moindres difficultés, à s'en faire un tourment et, parallèlement, une impossibilité à saisir les joies de la vie. Objectivement ; comportement "maladroit", inadapté, manquant de souplesse, frappant davantage puisqu'il s'agit d'un sujet dont l'intelligence est normal ; attirant l'animosité de l'entourage, ce sujet se mettant, toujours dans les situations les plus désagréables, ne sachant jamais éviter la "tuile", au contraire la recherchant : "Dès qu'il y a un coup à recevoir, le masochiste tend sa joue" (Freud). Bref, un comportement traduisant un besoin inconscient de se faire souffrir, de se diminuer en se présentant sous le jour le plus défavorable et d'échouer partout." Le masochisme, S. Nacht, p97

"Ce sont des êtres qui ne se pardonnent pas de réussir ; ils sont protés inconsciemment à trouver toutes sortes de raisons de se sentir malheureux. ce n'est qu'ainsi qu'ils peuvent avoir la "conscience tranquille". Mais il y a aussi celui qui n'a pas à payer la réussite par des tourments injustifiés, pour la bonne raison qu'li n'a jamais pu vaincre la barrière échafaudée par ce besoin d'échec et que, de ce fait, il a toujours été vaincu d'avance." Le masochisme, S. Nacht, p99

"Freud fait catégoriquement du besoin de punition le trait essentiel du masochisme moral et le considère comme l'expression du sentiment de culpabilité. [...] "Dans la conscience d'être coupable, dit Freud, nous avons reconnu l'expression d'une tension entre le moi et le surmoi. Quand le moi vient à constater qu'il n'a pas atteint cet idéal que le surmoi exigeait de lui, c'est par des sentiments d'angoisse qu'il réagit." Le masochisme, S. Nacht, p100

"C'est dans cette partie infantile, irrationnelle, de la conscience morale représentée ici par un surmoi plus exigeant qui juge sévèrement ces aspirations sexuelles et agressives qu'il faut voir la principale source du masochisme." Le masochisme, S. Nacht, p101

"Ce surmoi sera d'autant plus sévère et cruel que l'enfant aura réagit avec plus d'agressivité envers des parents qui faisaient obstacle à la réalisation de son désir. C'est précisément ce qui a lieu chez le masochiste qui a retourné contre lui-même, par l'intermédiaire du surmoi, son agressivité infantile." Le masochisme, S. Nacht, p101

"Tout sep asse, chez le masochiste comme si les punitions qu'il s'inflige par l'intermédiaire du surmoi (son besoin de souffrir) avaient pour but de le préserver de la crainte infantile (inconsciente) de la castration." Le masochisme, S. Nacht, p102

"Par la souffrance qu'il prend soin inconsciemment de s'infliger, le masochiste vise à écarter le danger fantasmatique de la castration. C'est comme s'il voulait payer ainsi le droit d'accès à la vie sexuelle." Le masochisme, S. Nacht, p102

"[...] le besoin de souffrir est utilisé comme un moyen permettant, tout en évitant le danger de la castration, les satisfactions sexuelles." Le masochisme, S. Nacht, p103

"Les souffrances que la masochiste s'attire par son comportement, les coups du destin dont il se plaint mais qu'il semble appeler, sont assimilés par l'inconscient à ces coups reçus par le père (conf, un enfant est battu, Freud)". Le masochisme, S. Nacht, p104

"La souffrance permet dans ce cas de garder l'objet qui lui vaut la punition, c'est à dire la fixation sexuelle infantile (incestueuse)." Le masochisme, S. Nacht, p104

"L'autopunition est une manifestation masochiste, mais elle n'est pas tout le masochisme. Il y a dans ce phénomène une couche plus profonde, donc plus proche des forces instinctuelles primaires, qui ne nous est accessible que par une analyse approfondie des phases évolutives précédant le complexe d'Oedipe. Nous avons eu parfois l'impression, d'ailleurs, que celui-cci, dans certains cas, ne fait que précipiter dans le sens masochiste une évolution ainsi orientée par ce qui s'était passé dans les phases prégénitales." Le masochisme, S. Nacht, p106

"Il existe pourtant un élément bien caractéristique chez le masochiste et qui se traduit par un des traits typiques de son comportement : le masochiste est un être qui se rend malheureux mais qui ne cesse de provoquer ceux qui l'entourent à la rendre plus malheureux encore. Tout son comportement sollicite le déclenchement du sadisme d'autrui; il ne semble à sa place que lorsqu'il est victime." Le masochisme, S. Nacht, p107

"Le masochiste n'a jamais pu surmonter les premières déceptions de la vie infantile; il en est resté inconsolable, d'où son besoin constant et plus intense que chez n'importe qui de se faire aimer, mais chez lui ce besoin d'amour se confond avec un besoin de souffrance. L'amour sans souffrance, il le rejette, ou bien il le transforme en souffrance. Marqué par la déception, il la provoquera et la fera renaître toujours. Pourquoi ? Parce que cette déception renouvelée lui permet, comme jadis, de vivre l'amour dans la haine, mais une haine cette fois infléchie sur lui-même. Les relations humaines sont toujours faites de haine et d'amour entremêlés à des degrés variables selon les êtres. Cet alliage est susceptible de se modifier selon les circonstances réelles, objectives, de la vie. Mais, pour le masochiste, il en est tout autrement. Il semble uqe chez lui le lien libidinal avec l'objet d'amour (et par extension tous les liens affectifs) soient fait surtout de haine, mais d'une haine qui prend toujours le même chemin : contre lui-même. Au fond, le ou les objets d'amour le conduisent à s'aimer en se haïssant." Le masochisme, S. Nacht, p119

 Le masochisme chez la femme:

"Cette petite fille peut aussi s'acharner à nier ce qu'elle vient de constater : l'absence chez elle d'un organe sexuel semblable à celui d'un garçon. Elle ne voudra jamais s'admettre dépourvue de ce qui lui apparaît comme un avantage. Ceci l'amènera progressivement à développer des tendances caractéristiques du complexe de virilité chez la femme. Toutes ses forces seront mobilisées pour développer un caractère et un comportement virils et nier sa féminité. L'analyse montrerait sans doute que chez elle le complexe d'Oedipe n'a pas été affronté normalement." Le masochisme, S. Nacht, p142

"Elles voudront toujorus supplanter le mâle, "avoir le dessus", mais seront souvent amenées à l'échec par une crainte inconsciente de réussir et d'encourir alors le danger d'une vengeance sous forme de castration." Le masochisme, S. Nacht, p143

"Ces femmes réagiront dans la vie à l'instar des hommes masochistes, craignant pour leur virilité : elles développeront des réactions autopunitives masochistes, masquées souvent par un comportement apparemment viril et agressif, afin d'éloigner le danger d'une castration illusoire. Dans d'autres cas, il arrive que la petite fille imagine que puisqu'elle n'a pas de pénis, c'es qu'on le lui a coupé, qu'elle a été chatrée. Elle s'imaginera cette castration comme un châtiment mérité, généralement par des pratiques masturbatoires, quelquefois par les premières tendances oedipiennes inversées, à peine ébauchées." Le masochisme, S. Nacht, p144

"[...] le complexe inconscient de culpabilité ne s'éfface jamias par la punition - quelle qu'elle soit-, bien au contraire. C'est ce qui explique le masochisme chez ce type de femme que la castration imaginaire et inconsciente acceptée comme punition ne préserve cependant pas de toute la série des réactions autopunitives destinés à appeler la souffrance." Le masochisme, S. Nacht, p145

"Ce développement nous paraît s'étayer sur la passivité de la nature féminine. Mais si la passivité peut incliner au masochisme, elle ne le constitue pas. C'est l'appoint des forces agressives infléchies qui, sur ce fond de passivité, crée le masochisme de la femme, de la même manière que chez l'homme. Les éléments évolutifs particuliers à la petite fille, découlant de la différence anatomique des sexes, et son orientation nettement et naturellement plus passive que celle du petit garçon, facilitent l'installation du masochisme chez la femme, mais ne le créent pas. La petite fille n'ayant pas à sa disposition les "moyens" organiques d'exercer sexuellement une partie tout au moins de son agressivité, liée tout comme chez le garçon à certaines phases de son développement libidinal, l'infléchira encore plus violemment sur elle-même. Mais toutes les données qui favorisent la transformation des forces actives-agressives du garçon en masochisme, s'appliquent mutatis mutandis à la petite fille. Le complexe de culpabilité et le besoin de punition par les réactions autopunitives viennent amplifier et nourrir le masochisme chez la femme tout comme chez l'homme." Le masochisme, S. Nacht, p148

"[...] le monstre ou la brute qui viole -sont des expressions autopunitives ou dévalorisantes de l'objet sexuel. Ils ont pour but de permettre, dans une certaine mesure, des satisfactions sexuelles interdites. Ils expriment le désir d'être forcé de recevoir une satisfaction sexuelle défendue à la phase du complexe d'Oedipe. Cette défense fut alors acceptée, introjectée et continue d'exister dans l'inconscient, en tant que surmoi chez la malade qui ne peut trouver de satisfaction sexuelles qu'en imaginant une mise en scène où le viol lui étant imposé, elle n'est, par conséquent, pas coupable." Le masochisme, S. Nacht, p150

"Les manifestations masochistes que nous venons de décrire ne sont pas spécifiquement féminines : le caractère masochiste féminin ne diffère pas cliniquement de celui de l'homme. On y retrouve la même superposition ou le même mélange de réactions d'échec, d'autopunition, le même besoin de souffrance se mêlant ou se substituant au besoin d'amour." Le masochisme, S. Nacht, p150

Rôle du masochisme dans les t roubles de la puissance sexuelle chez l'homme :

"[...] un des caractères marquants du masochisme moral : satisfaire le surmoi. Ce n'est là que le prolongement de l'inquiétude infantile : mériter ou garder coûte que coûte l'amour des parents. Leur masochisme est souvent au service de ce besoin." Le masochisme, S. Nacht, p155

Le masochisme dans l'homosexualité masculine:

"[...] le caractère masochiste peut non seulement dériver d'un orientation homosexuelle latente et s'y confondre, mais y trouver aussi un soutien libidinal." Le masochisme, S. Nacht, p157

"[...] l'une des causes les plus courantes susceptibles de mener un individu à l'homosexualités est la peur de l'homme, image paternelle, entraînant la fuite dans l'identification féminine passive à la mère, pour échapper à l'agression redoutée. Or, ce même mécanisme peut conduire également, ainsi que nous l'avons vu, au masochisme, plus particulièrement sous forme de caractère masochiste. Pour Freud, c'est même là l'unique ressort du masochisme moral." Le masochisme, S. Nacht, p157

Le masochisme dans la névrose obsessionnelle:

"La théorie psychanalytique a définitivement et unanimement fixé aujourd'hui les éléments psychogènes caractéristiques de la névrose obsessionnelle. 1) Un surmoi franchement cruel, dont les forces sadiques sont alimentées par une forte agressivité infléchie, par son intermédiaire, sur le sujet. 2) L'ambivalence affective résultant d'une désintrication typique des pulsions agressives et libidinales. 3) Une satisfaction libidinale régressive, généralement agressive, doublée de sa propre punition, signification réelle du symptôme obsédant (et son bénéfice économique)." Le masochisme, S. Nacht, p164

"Cette théorie fait de la névrose obsessionnelle un névrose essentillement sadomasochiste. Elle montre que la vie d'un obsédé, son "économie affective", est dominée par une agressivité intense constamment retournée contre lui-même par un surmoi dont le rôle punitif et la cruauté sont précisément alimentés par cet excès d'agressivité. Les réactions du surmoi en face des pulsions agressives qui, dans les symptômes obsédants, trouvent un semblant de satisfaction substitutive, expliquent donc le deuxième aspect de ce drame intériorisé que représente la névrose :: acte propitiatoires, cérémonial d'annulation, etc." Le masochisme, S. Nacht, p166

 Le masochisme dans la mélancolie :

"[...] dans les psychoses, l'investissement de la libido dans le monde objectal est minime et parfois même nul, d'où l'impossibilité de voir s'établir un transfert, levier principal de la technique psychanalytique." Le masochisme, S. Nacht, p174

"C'est à Karl Abraham que nous devons les premiers travaux sur les états mélancoliques. Il y montre le rôle important de l'ambivalence à l'égard de l'objet puis du sujet lui-même, celui du sadisme devenu masochisme en se tournant contre le sujet, enfin celui des fixations prégénitales, surtout orales." Le masochisme, S. Nacht, p176

"[...] le malade se confond avec l'objet perdu. Les plaintes, le dénigrement, les reproches, les accusations, la véritable cruauté avec laquelle il se traite, le mal qu'il se fait ou qu'il veut se faire (suicide), tout cela s'adresse à l'objet perdu. Rien ne mécontente autant un mélancolique qu'essayer de le contredire lorsqu'il s'accuse des pires méfaits, ou l'empêcher de se faire du mal. C'est qu'il éprouve un terrible besoin de déverser cette agressivité, véritable vengeance contre l'objet d'amour perdu : ce retour de l'agressivité découle chez lui de l'identification de l'objet avec le sujet." Le masochisme, S. Nacht, p179

"Mais il va plus loin dans sa régression, jusqu'au stade primaire sadique-oral. Aussi, son identification à l'objet se fait-elle inconsciemment sur le mode archaïque de l'incorporation orale, cannibale. Nous avons vu dans l'étude générale du masochisme comment, à cette phase de l'évolution, l'agressivité primaire, libérée à la suite d'une frustration, se dirige avec d'autant plus de violence contre le sujet que celui-ci se confont avec l'objet introjecté." Le masochisme, S. Nacht, p180

 "En résumé, il se produit  chez le mélancolique : 1) Un investissement narcissique de l'objet. 2) De ce fait, la perte de l'objet est ressentie par le sujet comme une perte cruelle de lui-même. 3) Il réagit contre cette perte en s'identifiant à l'objet pour le garder en lui. 4) Mais cette identification, en raison des fortes fixations prégénitales orales ayant marqué le sujet, se fait régressivement sur le mode oral d'incorporation de l'objet. 5) A ce stade oral la composante agressive est particulièrement intense ; le mélancolique fait donc une régression orale-sadique. Ce dernier  point est particulièrement important, non seulement du point de vu du masochisme auquel nous nous plaçon ici, mais aussi parce qu'il donne la clef du problème le plus impressionnant posé par la mélancolie : celui de l'autodestruction poussée à son extrême, le suicide. La régression particulière qui caractérise la mélancolie libère l'agressivité primaire spécifiquement orale. Auparavant, cette agressivité était masquée et retenue par l'ambivalence à l'égard de l'objet, si évidente chez le mélancolique." Le masochisme, S. Nacht, p181

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