le congo que je connais

jeudi 30 juillet 2009

Les élections sont passées. Elles se sont déroulées dans le calme parfait. Et c’est là qu’intervient cette envie de montrer une autre image du Congo, une image différente de ce que nous voyons dans les journaux télévisés. Quand on parle du Congo on parle de ces guerres passées, de ces gabegies financières, et j’en passe des autres mots. Pour l’extérieur le Congo est un malade  agonisant, couché, qu’il faut sauver, certains même disent que le Congo est un scandale à lui tout seul, une histoire de fou. C’est une image aujourd’hui qui m’est insupportable, et j’ai envie de témoigner, non pas de l’état financier ou politique de ce pays, je veux témoigner de ces gens qu’on oublie trop souvent dans les débats ou des soi disant grand spécialistes des questions africaines débattent dans le vide sans vraiment poser de vrais actes. Je veux témoigner du peuple congolais, qui était, qui est et qui sera toujours .

Mon témoignage commence par cette élection. Peu importe le vainqueur, peu importe ce que les hommes politiques ont fait ou n’ont pas fait, les élections se sont bien passées. Le jour du vote, ceux qui voulaient voter ont voté et les autres étaient tranquilles chez eux. Je n’ai pas entendu de coup de feux, je n’ai pas vu de manifestations. J’étais seule chez moi, mon compagnon était à l’intérieur du pays, je n’ai pas eu peur, ma mère m’encourageait à rejoindre les membres de ma famille en un même lieu. Ce que je ne fis pas. Je n’ai pas eu peur comme ces gens qui sont à l’étranger et qui n’ont que la presse internationale pour témoigner de ce qui se passe chez moi. Mais cette presse internationale sait dramatiser. Pour la premier fois de ma vie j’ai perdu confiance en ces fameux médias…soi disant il y avait des manifestants et la police les avait matraqués, blessant un au passage. Quel mensonge grotesque venant d’un média suivi dans le monde entier !!!!!!!!!!!!!! je suis sortis vers 16h, je voulais tâter le pouls de la ville. Je n’étais pas déçue, la ville était calme, j’étais à pied comme nombre d’habitants n’aillant pas d’autorisation de circulation pour les véhicules. Ils y avait des barrages à certains endroits, et les militaires s’y tenant étaient décontractés, pas du tout sur la défensive, l’arme pendue au bras. Les rares voitures qui circulaient fonçaient à toute allure dans les rues dégagées. Je circulais dans les petites ruelles, des quartiers, du plateau à ouenzé les enfants avaient envahi l’asphalte d’habitude réservée aux voitures, ils y avaient improvisé des matchs de foot, certains faisaient un peu de vélo. Non je n’ai rien vu de ce que cette chaine française, ayant statut de chaine internationale disait. D’ailleurs pas de photos, ou de vidéos, juste un correspondant par téléphone.  Oui après cela j’ai décidé de témoigner de ce peuple qui vit comme tout le monde sur cette terre, avec ses joies et ses peines, ses attentes et ses désillusions

Le jour de la proclamation, aucun problème, c’était un jour ordinaire, un jour de semaine la population vaquait à ses occupations. Les rues étaient peuplées, comme toujours. Ceux qui travaillaient étaient au travail, ce qui vendaient étaient dans leurs étales, ceux qui s’attroupaient comme d’habitude pour causer, étaient à leur emplacement habituel. Dans mon quartier il ya une boutique tenue par un étranger, devant laquelle il ya un banc ou s’attroupe à toute heure de la journée des gens du quartier, des jeunes sont emplois, les gardiens des résidences voisines, des retraités. Le jour de la proclamation au moment ou les résultats passaient à la télévision nationale, ils étaient à leur endroit habituel, devant cette boutique, en train de causer de tout et de rien. C’était fascinant, pour eux le monde n’allait pas s’arrêté de tourner, j’étais vraiment fascinée par cette quiétude dans la population, la vie suivait son court.