La prière du clown
Seigneur,
Je suis un pauvre type mais je t’aime.
Je
t’aime terriblement, à la folie :
Je ne sais t’aimer que comme
ça
Parce que je ne suis qu’un clown !
Il y a déjà
bien des années que tu m’as façonné de tes mains,
Bientôt peut-être
arrivera le jour où je retournerai vers Toi…
Ma besace est vide, mes
fleurs fanées et décolorées,
Seul mon cœur est intact.
Ma pauvreté
m’effraye
Mais ta tendresse me console.
Je suis devant toi
comme un vase cassé,
Mais même avec les morceaux tu peux en faire un
autre qui te plaise …
Seigneur,
qu’est-ce que je te dirai
quand tu me demanderas des
comptes ?
Je te dirai que ma vie, humainement, a été un
échec,
Que j’ai volé très bas.
Seigneur ! accepte l’offrande de ce crépuscule…
Ma vie
comme une flûte, est pleine de trous…
Mais prends-la dans tes mains
divines.
Que ta musique passe à travers moi
Et parvienne
jusqu’à mes frères les hommes,
Qu’elle soit pour eux rythme et
mélodie
Qui accompagnent leur route,
Qu’elle soit simple,
pure et douce pour leurs pas fatigués.
===============================================
Prier avec humour
Seigneur,
excusez-moi si je vous dérange… il m’est venu tout à l’heure à l’idée,
que vous aviez besoin d’un saint… Alors je suis venu pour la place. Je ferai
très bien l’affaire.
Quoi qu’on en
dise, le monde est rempli de gens parfaits.
Il y en a qui vous offrent
tant de sacrifices, que pour que vous ne vous trompiez pas
en les
comptant, ils les marquent avec une petite croix sur un carnet !
Moi, je n’aime
pas faire des sacrifices. Ça m’ennuie énormément.
Ce que je vous ai
donné, Seigneur, Vous savez bien que vous l’avez pris sans permission.
Tout ce que j’ai pu faire, c’est de ne pas rouspéter.
Il y a aussi
des gens qui se corrigent d’un défaut par semaine.
Ils sont forcément
parfaits au bout d’un trimestre.
Moi,
je n’ai pas assez confiance en vous pour faire ça.
Qui sait si je
vivrais encore au bout de la première semaine ?
Vous êtes si
imprévisible, si impulsif, mon Dieu !
Alors, j’aime autant garder
mes défauts…. en m’en servant le moins possible.
Les gens
parfaits ont tant de qualités qu’il n’y a plus de place en leur âme pour autre
chose.
Ils n’arriveront jamais à être des saints.
D’ailleurs, ils n’en ont pas envie, de peur de manquer à leur
humilité.
Mais, Seigneur,
un Saint, c’est un vase vide, que vous remplissez de votre grâce,
qui
déborde de votre Amour, de la Sainteté des Trois !
Or, Seigneur,
je suis un vase vide avec un peu de boue au fond.
Ce n’est pas propre,
je le sais bien.
Mais
vous devez bien avoir là-haut quelque céleste poudre à récurer…
Et à
quoi servirait l’eau de votre côté, sinon à nous laver avant l’usage
… ?
Si vous ne
voulez pas de moi non plus, Seigneur, je n’insisterai pas.
Réfléchissez pourtant à ma proposition : elle est sérieuse.
Quand vous irez
dans votre cellier, puiser le vin de votre Amour,
Rappelez-vous que
vous avez quelque part, sur la terre,
une petite cruche à votre
disposition.