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Afriqueavenir

Le Pyromane

FRANCAFRIQUE Paul BIYA va-t-il reprendre le flambeau ? Posté le Mercredi 15 Juillet 2009 à 12h05

FRANCAFRIQUE

Paul BIYA va-t-il reprendre le flambeau ?

 

 

            La présence du président camerounais Paul Biya aux obsèques de son homologue et ami Omar Bongo, le rôle central que lui ont dévolu les acteurs de la transition – entretien successifs avec la présidente par intérim, le premier ministre Eyeghe Ndong ; candidat déclaré à la succession, Pascaline et Ali Bongo…- témoignent de l’espoir que la classe politique gabonaise place en lui pour une transition réussie. A ce niveau, M. Biya dont la grande discrétion politique a inspiré l’ouvrage « Le Code Biya » de l’écrivain et journaliste français Claude Mattei peut véritablement se dévouer et favoriser une alternance pacifique et impartiale au Gabon.

            Toutefois, le président camerounais est aussi interpellé sur un autre plan. La mort du président Bongo laisse orpheline la plus grande organisation de crime économique encore en activité dans le monde : la Françafrique. Créée aux lendemains des indépendances africaines par le Général de Gaule, avec la complicité active de certains Chefs d’Etats africains plus préoccupés par leur maintien au pouvoir que par le destin des jeunes Etats et des peuples dont ils prenaient la charge, la Françafrique devait permettre à la France de conserver ce pré carré sans lequel elle ne pouvait tenir son rang de grande puissance ; de constituer une zone économique privilégiée, protégée de la concurrence internationale…

Houphouët Boigny fut naturellement choisit pour aider M. Jacques Foccart à favoriser l’implantation de cette mafia. Evidemment, l’installation de l’affaire ne pouvait se faire sans entraîner des dommages collatéraux. C’est ainsi que beaucoup d’anciens chefs d’Etats furent assassinés dans des conditions exécrables : Gata Tombalbaye au Tchad, Thomas Sankara en Haute-volta… Au Gabon, le débarquement des parachutistes français remet Léon M’Ba au pouvoir après un coup d’Etat orchestré par des officiers de l’armée nationale. A la mort de Houphouët Boigny, le président Bongo qui avait profité des largesses de ladite organisation pour succéder à Léon M’Ba en devient le parrain.

Sur le plan économique, le journaliste du New York Times Howard French soutien dans A Continent For The Taking que « des pays comme le Gabon et la République du Congo ainsi que la Côte-d’Ivoire ont gaspillé des décennies de richesse en grande partie à cause de la Françafrique ». Toutefois, les désastres économiques de la Françafrique vont largement au-delà d’un article de presse comme celui-ci ou même d’un roman. La réalité est que des millions de jeunes gabonais, ivoiriens, congolais, camerounais, sénégalais… vivent aujourd’hui dans des conditions d’extrême misère sans que personne ne puisse prendre les devants pour dire que  l’enrichissement des Bolloré, Elf, Lafarge… ; l’élection des Giscard d’Estaing, Mitterrand, Chirac et plus proche de nous Nicolas Sarkozy se sont faites sur le sang des africains.   

C’est cette organisation qui, une fois de plus, refusant de disparaître s’est retrouvée aux obsèques du président Bongo pour essayer de recruter un nouveau parrain en la personne du président Biya. Et pour l’aider à réfléchir sereinement, le Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement (CCFD) s’est subitement rappeler que sa famille et lui s’étaient enrichi de manière illicite et sauvage depuis 1982. Et il faut prévoir dans les jours à venir des pressions supplémentaires venant d’ONG ou de médias internationaux.  

De toute façon, les observateurs de la scène politique africaine estiment qu’il faut plus que ce genre d’agitation pour ébranler celui que les médias français ont à tort ou à raison surnommé le Sphinx. Aux profiteurs de la Françafrique de bien se tenir, de faire provision de munitions, le combat risque d’être long.

 

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