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Afriqueavenir

Le Pyromane

QUE BECHIR SOIT LIVRE A LA CPI... Publié le Lundi 20 Juillet 2009 à 11:02:31

QUE BECHIR SOIT LIVRE A LA CPI...

C’est certainement la plus grosse aberration de la courte histoire des nations africaines et des organisations panafricaines qui s’est produite au début du mois de juillet 2009 à Syrte en Libye. Les chefs d’Etats africains ont, au cours d’une assemblée générale extraordinaire, convenu de soutenir le président soudanais Omar El-Béchir qui est sous le coup d’un mandat d’arrêt international de la Cour Pénale Internationale (CPI)

Tout serait partie d’une plainte dans laquelle les familles des victimes du Darfour accusaient El-Béchir pour des crimes de guerre et crimes contre l’humanité. Après des enquêtes menées par Luis Moreno Ocampo le procureur de la CPI en charge du dossier, il ressort que des forces et des agents contrôlés par Béchir ont tué au moins 35 000 civils et causé la mort lente de 80 000 à 265 000 autres, contraints de fuir leurs foyers devant les combats. Béchir a commis à travers d’autres personnes, un génocide contre les ethnies Fur, Masalit et Zaghawa au Darfour, en utilisant l’appareil d’Etat, les forces armées et les milices djandjaouides. Des milices qu’il aurait recrutées pour écraser la population. Compte tenue de la gravité des faits a la CPI s’est vue contrainte de lancer un mandat d’arrêt international contre le président soudanais.

Le président soudanais qui aurait dû saisir l’opportunité de cette tribune pour établir son innocence et attirer l’attention de la communauté internationale sur sa démission dans le conflit darfouri, a engagé une fuite en avant, un peu comme s’il était convaincu de sa culpabilité. Après avoir expulsé toutes les organisations humanitaires qui opéraient au Darfour, exposant à la faim, aux épidémies et aux massacres des populations en proie à une guerre longue et incompréhensible, il s’est empressé d’engager un bras de fer avec la CPI. C’est dans le cadre de ce bras de fer que El-Béchir est allé quérir le soutien de ses paires d’Afrique au récent sommet de l’Union Africaine à Syrte. Le fait surprenant en que en dehors du Botswana et du Tchad qui ont clairement refusé de soutenir l’imposture de El-Béchir, les autres Chefs d’Etats, même ceux ayant ratifié le traité créant la CPI, semblent lui apporter leur soutien.

La prise de position des Chefs d’Etats africains en faveur de leur homologue soudanais interpellent tous les africains. La question lancinante de l’impunité refait surface. Et du coup, on est tenté, pour comprendre ce qui s’est passé à Syrte le 03 juillet dernier, de scruter l’univers des droits de l’homme en Afrique. On se rend compte tout de suite les présidents africains ont fini par banaliser le massacre de leur compatriote. Ainsi, au Congo par exemple, le procès des disparus du Beach dans laquelle certains proches du président Sassou étaient impliqués a abouti à un non lieu. Au Burkina-Faso, la mort du journaliste Norbert Zongo a rejoint la rubrique des faits divers nationaux. Au Cameroun, société civile et pouvoir public ne s’accordent toujours pas sur le nombre de camerounais tombés sous les balles des forces de défense au cours des émeutes de la faim de février 2008. Toutefois, les deux parties conviennent qu’il y a eu des morts. Des morts pour rien. Aucun procès n’a été engagé. Un peu comme si les balles étaient tombées du ciel. Les cas sont légions, et s’étendent à l’ensemble du continent.

On comprend que El-Béchir ne soit pas inquiété. La peur d’une généralisation des poursuites a prévalu sur le droit international. Et Béchir peut continuer son ouvrage en toute sécurité, n’en déplaise à ces empêcheurs de massacrer en paix de la CPI. Surtout que le record du cambodgien Pol Pot - avec deux millions de tués -  est encore à battre.



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FRANCAFRIQUE Paul BIYA va-t-il reprendre le flambeau ? Publié le Mercredi 15 Juillet 2009 à 12:05:02

FRANCAFRIQUE

Paul BIYA va-t-il reprendre le flambeau ?

 

 

            La présence du président camerounais Paul Biya aux obsèques de son homologue et ami Omar Bongo, le rôle central que lui ont dévolu les acteurs de la transition – entretien successifs avec la présidente par intérim, le premier ministre Eyeghe Ndong ; candidat déclaré à la succession, Pascaline et Ali Bongo…- témoignent de l’espoir que la classe politique gabonaise place en lui pour une transition réussie. A ce niveau, M. Biya dont la grande discrétion politique a inspiré l’ouvrage « Le Code Biya » de l’écrivain et journaliste français Claude Mattei peut véritablement se dévouer et favoriser une alternance pacifique et impartiale au Gabon.

            Toutefois, le président camerounais est aussi interpellé sur un autre plan. La mort du président Bongo laisse orpheline la plus grande organisation de crime économique encore en activité dans le monde : la Françafrique. Créée aux lendemains des indépendances africaines par le Général de Gaule, avec la complicité active de certains Chefs d’Etats africains plus préoccupés par leur maintien au pouvoir que par le destin des jeunes Etats et des peuples dont ils prenaient la charge, la Françafrique devait permettre à la France de conserver ce pré carré sans lequel elle ne pouvait tenir son rang de grande puissance ; de constituer une zone économique privilégiée, protégée de la concurrence internationale…

Houphouët Boigny fut naturellement choisit pour aider M. Jacques Foccart à favoriser l’implantation de cette mafia. Evidemment, l’installation de l’affaire ne pouvait se faire sans entraîner des dommages collatéraux. C’est ainsi que beaucoup d’anciens chefs d’Etats furent assassinés dans des conditions exécrables : Gata Tombalbaye au Tchad, Thomas Sankara en Haute-volta… Au Gabon, le débarquement des parachutistes français remet Léon M’Ba au pouvoir après un coup d’Etat orchestré par des officiers de l’armée nationale. A la mort de Houphouët Boigny, le président Bongo qui avait profité des largesses de ladite organisation pour succéder à Léon M’Ba en devient le parrain.

Sur le plan économique, le journaliste du New York Times Howard French soutien dans A Continent For The Taking que « des pays comme le Gabon et la République du Congo ainsi que la Côte-d’Ivoire ont gaspillé des décennies de richesse en grande partie à cause de la Françafrique ». Toutefois, les désastres économiques de la Françafrique vont largement au-delà d’un article de presse comme celui-ci ou même d’un roman. La réalité est que des millions de jeunes gabonais, ivoiriens, congolais, camerounais, sénégalais… vivent aujourd’hui dans des conditions d’extrême misère sans que personne ne puisse prendre les devants pour dire que  l’enrichissement des Bolloré, Elf, Lafarge… ; l’élection des Giscard d’Estaing, Mitterrand, Chirac et plus proche de nous Nicolas Sarkozy se sont faites sur le sang des africains.   

C’est cette organisation qui, une fois de plus, refusant de disparaître s’est retrouvée aux obsèques du président Bongo pour essayer de recruter un nouveau parrain en la personne du président Biya. Et pour l’aider à réfléchir sereinement, le Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement (CCFD) s’est subitement rappeler que sa famille et lui s’étaient enrichi de manière illicite et sauvage depuis 1982. Et il faut prévoir dans les jours à venir des pressions supplémentaires venant d’ONG ou de médias internationaux.  

De toute façon, les observateurs de la scène politique africaine estiment qu’il faut plus que ce genre d’agitation pour ébranler celui que les médias français ont à tort ou à raison surnommé le Sphinx. Aux profiteurs de la Françafrique de bien se tenir, de faire provision de munitions, le combat risque d’être long.

 

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Merci Publié le Lundi 29 Juin 2009 à 19:22:23
Merci de visiter le blog qui révolutionnera l'Afrique
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