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2009 : L'ALTERNANCE AU GABON

Il faut changer le régime Bongo

La majorité présidentielle gabonaise est constituée essentiellement de leaders de partis politiques. Ces leaders sont :

soit des anciens déçus du parti au pouvoir et qui après avoir été plusieurs fois ministres ou membres influents du pays, ont préféré créer leur propre parti pour lutter contre le PDG (Didjod, ancien vice Président, Ogouliguendé, Asselé, Maganga Moussavou, Mayila, tous anciens ministres). Mais, prudents (le président détenait des preuves de leurs turpitudes), sont restés dans la mouvance présidentielle pour montrer au Président Bongo qu'ils n'avaient rien contre sa personne mais tout contre certains membres de son entourage.

Soit d'anciens leaders de l'opposition radicale qui exigeaient dans les années 90 et 2000,  la démission ou la destitution de Bongo (Mba Abessolo, Kombila... anciens ministres du dernier gouvernement Bongo.) Ces derniers après avoir subit de nombreuses pressions politiques (promesses de postes), physiques (menaces de mort, intimidation, tortures…), financières (blocage de comptes bancaires ou de revenus, corruption…) ont fini par céder au pouvoir de Bongo et se sont rangés à ses côtés. L'arme ultime pour convaincre les plus récalcitrants  (Tel que le légendaire père Paul Mba Abessole) était de leur promettre le poste de président de la république mais à sa mort. Ces offres étaient d'autant plus crédibles qu'elles se faisaient en présence d'envoyés spéciaux de l'Elysée. De plus, très malin, Le Président Bongo demandait à ses opposants, comme lui l'avait fait avec Léon Mba (le 1er président gabonais) de s'aguerrir aux arcades du pouvoir, de se constituer des réseaux nationaux et internationaux pour la succession et une somptueuse cagnotte de guerre (alimentée par des détournements, des affaires illicites…) Estimant que la succession se ferait plus dans les palais librevillois et élyséen, beaucoup d'opposants ont rejoints la majorité présidentielle. Aujourd'hui, suite au décès du chef de l'Etat et à l'application de l'article 34 de la constitution (démission automatique du gouvernement lors de la passation de serment d'un nouveau président), ils se retrouvent à la "rue" sans moyens de péser sur l'appareil de l'état lors de la prochaine échéance. Ils se rendent maintenant compte qu'ils ont été menés en bateau.

 

De plus, ils réalisent de plus en plus que cette décision de rejoindre la majorité présidentielle a eu pour effet immédiat de les couper de leur électoral populaire et de les rendre très impopulaires. Ces leaders avaient été si virulents dans leurs critiques contre Bongo et son système, ils avaient soulevé tellement d'espoir et d'attente, ils avaient su être en parfaitement harmonie avec ses populations appauvries et démunies que le peuple ne compris pas leur ralliement. Les électeurs déçus et dépités se détournèrent d'eux, des urnes et de la politique en générale. Et considérant, dorénavant que finalement tous les opposants (mêmes les nouveaux) ne cherchaient en fait qu'a attirer l'attention du Chef de l'Etat pour pouvoir avoir accès au mangeoire de la république et voler comme les autres. On peut résumer la pensée des gabonais de la manière suivante : « Tous des voleurs, toud des corrompus ». Ce sentiment était d'autant plus fort que beaucoup de gabonais en suivant ces hommes avaient perdu, qui un emploi, qui sa vie, qui un parent, qui ses biens…Mais ces opposants, malgré leur impopularité croissante n'avaient cure de cette réalité électorale, persuadés qu'ils avaient été adoubés en secret par Bongo et la France.

 

Pour les échéances qui arrivent, ils se retrouvent devant une question difficile : comment accéder à la place de président de la république si longtemps convoitée ?

Pour eux, par manque de pouvoir administratif (l'Etat) ou de soutien militaire, ils ne peuvent ni truquer les élections, ni faire un coup d'état. Ils ne leur restent que la voie des élections démocratiques. Ils ont un choix particulier soit renoncez à leur ambition présidentielle et avec armes et bagages se rallier à un candidat et tenter de négocier quelques avantages. Soit affronter à nouveau l'électorat. Se refaire une virginité, se justifier. Mais si les élections se font, conformément à la constitution, en juillet 2009, ils n'auront pas réussi leur come-back. Seule alternative pour eux, gagner du temps. Ils vont donc militer pour un report de la date des élections (5 ou 6 mois)

 

Pour eux les élections de 2009, seront extrêmement difficiles. La victoire n'est pas évidente. Mais ils peuvent prendre rdv pour les prochaines échéances en faisant tout leur possible pour encrer la démocratie réelle au Gabon. Après une période de « ressourcement » ils pourront ainsi revenir en force à la fin du premier mandat démocratique du futur président. Si le clan Bongo gagne grâce à la force militaire, ils comprendront que le Gabon est parti pour encore 20 ans ou plus de règne absolu. Pour satisfaire leur ambition présidentielle, il ne leur restera plus que l'opposition radicale. Pour eux, c'est finalement un retour à la case de départ.

 

Dans l'épisode 4 nous verrons la situation de l'opposition classique. Malgré une situation avantageuse, les pièges de la dispersion des voix, des égos et des rancunes sont là. Un PDG unis peut être très efficace. Pour l'opposition, c'est l'heure de la lutte finale.

 

Etre Suprême

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3 commentaires. Dernier par Etre Suprême le 21-06-2009 à 23h32 - Permalien - Partager
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