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2009 : L'ALTERNANCE AU GABON

Il faut changer le régime Bongo


Hier, mercredi 8 juillet, le PDG aurait dû présenter son challenger. Le candidat du consensus. Mais de nombreuses difficultés imprévisibles ont compliqué le dossier. Le consensus est introuvable. Afin de continuer à garder la main sur le processus et éviter des dissidences dès maintenant, le sécretaire général du PDG, qui roule totalement pour Ali Bongo, a préféré reporter la date de l'officilisation de nom du candidat du PDG. Et pour ne pas perdre la face il a invoqué trois grosses raisons secondaires pour le report de sa décision :

- le candidat Christian Raphaël Gondjout, banquier et ancien secrétaire d'Etat n'a pas pu être auditionné à temps. Or ce candidat a été entendu le 7 juillet dans l'après midi. Le bureau politique élargi avait donc le temps de déliberer dans la nuit et même le lendemain (donc cette raison n'est pas valable)

- la fin officielle du deuil de 30 jours du chef de l'Etat, décédé le 8 juin. Or quand le SG annonce la date du 8 juillet comme date de l'annonce officielle du nom du candidat de son parti, il sait bien que c'est le jour de la fin du deuil de l'ancien président (donc raison non valable également)

- le programme chargé des membres du gouvernement les rends peu disponibles pour les délibérés. Or en cette période de transition, on voit mal comment ces personnes ne peuvent pas se liberer et se rendre disponibles. De surcroit, ils ne constituent pas un nombre important au sein du bureau politique élargi, la commission qui doit choisir consensuellement le candidat (là encore cette excuse ne tiens pas l'analyse)

Alors quelles sont les raisons réelles de ce report ?

Pour l'instant, les renovateurs et Faustin Boukoubi n'arrivent pas à faire passer Ali Bongo comme le candidat du consensus. Les tensions sont donc très vives et perceptibles au PDG. Le parti est réellement au bord de la crise de nerf, voir de l'implosion. Et surtout il se dessine clairement que le candidat «consensuel» Ali Bongo risque de ne pas avoir le soutien de tous les cadres réellement influents du parti. "De plus la formule consensuelle retenue par le PDG est rejetée par plusieurs de ses cadres qui souhaitent que leur représentant à l'élection présidentielle puisse être choisi à bulletin secret. Beaucoup d'ailleurs doutent de la légitimité du comité permanent du bureau politique, une création du dernier Congrès du PDG, taillée sur mesure pour servir les ambitions de certains cadres du parti." indique une source digne de foi.

Quelle est la stratégie des rénovateurs pour quand même imposer Ali Bongo ?

C'est une stratégie à 2 niveaux :

1. Utiliser tous les moyens de pression sur les délégués pour les emmener à choisir Ali Bongo comme candidat consensuel (menaces, corruption financière, chantage, poste ministériel...) Pour mener cette stratégie, ils ont besoin d'un peu de temps. Et si ça marche, obtenir un consensus forcé ou au pire un vote truqué ou acheté,

2. Ensuite annoncer officiellement le nom de l'heureux candidat du consensus le 17 juillet le jour de l'immense congrès extraordinaire du parti. Mettre les autres candidats devant le fait accompli et les priver de tout moyen de contestation au sein du parti (aucun recours possible, le congrès a officiellement tranché ) Les perdants n'auront d'autres choix que de se taire, de se rallier ou de fronder. Mais machiavélique, nous ne seront pas surpris que la date butoir de remise des candidatures à la cour constitutionnelle soient très proches de la date du congrès du PDG. L'objectif est donc d'imposer Ali Bongo par la force lors du congrès, de présenter les perdants comme de très mauvais démocrates et d'empêcher les éventuels dissidents de déposer leur candidature en independant à temps. Bien entendu, la presse nationale ira dans le sens des rénovateurs et les voix discordantes seront très peu entendues par la grande masse des électeurs.

Que vaut cette stratégie ?

Plusieurs risques sont possibles : scission immédiate du PDG, démobilisation générale des militants et des cadres, candidatures indépendantes, ralliement à un candidat de l'opposition, ouverture de la boîte des secrets.... Bref un PDG dont seuls les renovateurs seront en ordre de marche. C'est un peu léger. Il faut aussi prévoir que certains hauts cadres du PDG, au fait des techniques de triches et de fraude du parti, jouent contre les rénovateurs en bloquant la machine à frauder du parti...

Après cette épreuve le PDG-Renovateur n'aura qu'une seule solution pour gagner cette élection, la fraude et le couvre feu militaire pour imposer les résultats aux gabonais. Si ce schéma se confirme, les jours post élection seront très difficiles.

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