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Sur la route des étoiles

chronique d'une mère endeuillée

. Posté le Mercredi 21 Juillet 2010 à 17h06

 

LES GROUPES D’ENTRAIDES

 

En plus de mes séances de psychothérapie, quelques mois après, j’ai intégré un groupe d’entraide à « APPRIVOISER L’ABSENCE » animé par des parents endeuillés et des psychothérapeutes.

C’est un moment d’écoute et d’échanges qui permet à chaque personne présente du groupe de briser sa solitude dans le deuil.

Nous ne sommes pas obligés de parler mais curieusement chacun arrive à raconter son histoire.

Je m’étais engagée moralement à assister à toutes les séances car c’est important pour le groupe qui doit rester soudé ; je n’ai pas tenu cet engagement parce que j’ai déménagé à 200 kilomètres de la région parisienne. Je pensais vraiment que la distance ne serait pas un handicap. Hélas si. Et je le regrette car par mon absence, je n’ai pas pu bénéficier de l’intérêt  du groupe jusqu’au bout et j’ai fragilisé le cercle.

Les campagnes et les petites villes ont une grande méconnaissance de ces associations qui apportent un grand soutien aux endeuillés. J’aimerais en créer une dans la région ou bien être le porte parole d’une existante.

Faut-il encore vouloir s’épancher ? Je rencontre des personnes que je sais endeuillées et qui ne parlent jamais de leur détresse. Bien sûr, il y a la religion qui est, pour certaines personnes, un refuge.

Je suis devenue amie avec une religieuse depuis le décès de Julien ; celle-ci a préparé avec d’autres personnes la cérémonie des obsèques de notre fils et un lien s’est tissé entre nous. Nous nous voyons souvent et parlons à cœur ouvert de nos ressentis : elle, est habitée par la foi, et moi, je suis croyante un peu pratiquante mais je m’aperçois que dans ce drame, j’ai perdu certaines convictions parce que je suis devenue plus curieuse et que les réponses que l’on me donne à la suite de questions bien précises ne me satisfont pas.

Pourquoi tous ces drames sur cette terre qui frappent toujours les innocents, les pays les plus pauvres et les enfants ?

Pourquoi tant d’injustices ?

Je n’engage que moi dans cette réflexion.

Je constate aussi que « l’impersonnel » est de mise également dans la religion catholique que je pratique, ne serait-ce que dans le déroulement des offices à l’égard de nos défunts que nous demandons pour chacun d’eux ? Une multitude de personnes décédées sont citées au cours de ces messes sans laisser vraiment le choix aux familles et aux amis venus tout spécialement, de s’exprimer. J’ai donc bousculé le protocole et quelque temps avant la messe du premier anniversaire de sa mort, j’ai fait part que je ferai lors de celle-ci, la lecture d’un message que j’avais préparé. J’ai été questionnée parce que cela ne se fait pas vraiment ; j’ai pu le lire. Il y a eu beaucoup d’émotion dans l’assistance. Mais je sais que je ne changerai pas les choses.

Ma foi serait elle amputée ?

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