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Deux jours après le coup de tête au thorax asséné par Zidane au défenseur italien Marco Materazzi à moins de dix minutes de la fin de la seconde prolongation de la finale de Berlin, la FIFA a tenté mardi de calmer les remous provoqués par l'affaire.

Dans un communiqué, elle a annoncé l'ouverture d'une "enquête disciplinaire sur la conduite de Zidane afin de clarifier de manière aussi exacte que possible les circonstances entourant l'incident".  Elle ne précise pas si ces investigations concerneront également le comportement de Materazzi, qui a reconnu avoir insulté le Français.

La FIFA a également affirmé que c'est le quatrième arbitre de la rencontre qui a vu de ses yeux le geste de Zidane et l'a signalé à l'arbitre de champ, Horacio Elizondo.
C'est le déroulement des événements entre le geste de Zidane et son expulsion par l'arbitre qui a fait naître la polémique sur une possible utilisation par le quatrième arbitre, Luis Medina Cantalejo, des images projetées sur le grand écran du Stade olympique de Berlin. Une utilisation qui signifierait automatiquement un recours à l'arbitrage vidéo, un procédé que la FIFA se refuse pour le moment à introduire dans le football.
Selon l'attaquant français Thierry Henry, qui venait de sortir au moment des faits, ni l'arbitre de champ ni son assistant n'ont vu l'incident. "Juste devant notre banc, l'arbitre central a demandé à l'arbitre de touche s'il avait aperçu quelque chose, et les deux se sont dit non", a-t-il déclaré, selon des propos cités mardi dans "L'Equipe".
Au bout de ces quelques minutes, c'est le quatrième arbitre qui a averti Horacio Elizondo. Celui-ci est alors revenu sur le terrain pour exclure Zinédine Zidane. Pour Raymond Domenech, cet épisode a signé l'apparition de l'arbitrage vidéo dans le football.
"On vient d'instaurer l'arbitrage vidéo", avait-il déclaré après la finale. "C'est le quatrième arbitre qui a dit qu'il avait vu quelque chose parce que le juge de touche n'a rien vu. C'est une nouvelle règle qui a été mise en place. Vive la vidéo dans le football!".
Soutenu par la FIFA, Luis Medina Cantalejo affirme, lui, avoir averti l'arbitre de champ sans avoir consulté les images diffusées sur les écrans du Stade olympique. "Je l'ai vu en direct", a-t-il assuré sur la radio espagnole Cadena SER.
Pendant le Mondial, le président de la FIFA Sepp Blatter a de nouveau exclu le recours à la vidéo. A l'heure actuelle, les lois du jeux précisent simplement que le quatrième arbitre "doit alerter l'arbitre lorsqu'un joueur n'est pas exclu après avoir reçu un second avertissement ou quand des comportements violents se produisent en dehors de la vue de l'arbitre et des arbitres assistants".
Pour sa part, Marco Materazzi a reconnu mardi avoir insulté Zinédine Zidane, mais a affirmé que ses insultes n'avaient aucun rapport avec celles qui lui ont été attribuées comme "sale terroriste" ou des commentaires peu amènes sur la mère ou la soeur de Zizou...
En France, au lendemain du discours élogieux du président Jacques Chirac, les manifestations de soutien se sont succédé mardi. Ainsi, selon un sondage publié dans "Le Parisien", (61%) des Français affirment avoir pardonné à Zidane son coup de sang.
Le Premier ministre Dominique de Villepin a lui-même déclaré que "Zidane restera Zidane pour tous les Français" malgré son coup de tête "pas acceptable". Dalil Boubakeur, recteur de l'Institut musulman de la Mosquée de Paris, a dit apporter "tout son soutien fraternel et son affection admirative" au joueur.
Enfin l'association ELA (Association européenne contre les leucodystrophies), dont Zidane est le parrain, lui a également réaffirmé son soutien. "Notre attachement pour Zizou ne s'est pas fait sur un coup de tête", a-t-elle finement noté dans un communiqué.