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Généalogie Rajbaut

L'arbre généalogique Rajbaut

Charles Antoine RAIBAUDO voit donc le jour à Nice le 12 décembre 1763. Comme son père Lazare il est le dernier-né de la famille mais ne connaîtra jamais son père qui devait décéder moins d'un mois après sa naissance, le 6 janvier 1764. Son père était-il déjà malade ? Ou bien est-il décédé brusquement suite à un accident ? Impossible de le savoir.

 

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L'acte de baptême de Charles Raibaudo.

 

Alors qu'en général les enfants portaient le prénom de leur parrain, Charles RAIBAUDO fera exception puisque son parrain se nomme Stéphane TORDO. Il y a d'ailleurs de fortes chances pour qu'il s'agisse du même Stéphane TORDO qui avait déjà été le parrain d'un des frères de Charles, Stefano, né 13 ans plus tôt. Que faut-il en déduire ? Qu'en 1763 Stefano était déjà décédé ? C'est fort probable, hélas.

L'enfance de Charles, sans père, n'a sans doute pas été facile, mais il avait deux soeurs aînées alors âgées de 18 et 16 ans qui ont dû aider leur mère à élever toute cette famille. Et puis on peut penser que, conformément à la tradition, le parrain est également intervenu à la place du père décédé. Enfin il devait encore avoir en vie son oncle Giulio Cesare (rappelez-vous, celui qui avait pour parrain Jules César LASCARIS).

Nonobstant ce drame familial, Charles va connaître une jeunesse dans une ville pacifiée qui se transforme. Les guerres ont enfin pris fin avec la paix d'Aix-la-Chapelle du 28 octobre 1748 et Nice va s'ouvrir au tourisme. En effet les officiers de la flotte anglaise alliée du roi de Piémont-Sardaigne Charles-Emmanuel III découvrirent les beautés de Nice, furent conquis par le paysage niçois et se promirent d'y revenir.

Des voyageurs viennent sillonner la région et la font connaître au reste de l'Europe, tel que le suisse Sulzer en 1756, l'écossais Smollett en 1763 et, surtout, le duc d'York, frère du roi d'Angleterre, qui séjourne à Nice en 1764 (l'année même de la naissance de Charles).
Nice se transforme, peu à peu s'édifie un nouveau faubourg dans le quartier Croix-de-Marbre pour accueillir les hivernants (car la saison c'est l'hiver bien sûr, pas l'été beaucoup trop chaud) en général anglais, mais aussi allemands et français (il y en aura plus de 300 en 1785).

Le paysage urbain de NICE change aussi : au début du XVIII° siècle la ville compte 20.000 habitants, le cours Saleya est percé en 1731, le cimetière du château date de 1755, mais le plus important est sans doute la construction du port de Nice entre 1749 et 1756.
Eh oui, jusqu'alors NICE n'avait pas réellement de port, les navires accostaient de l'autre côté de la colline du château, à hauteur de l'actuel quai des Etats-Unis, sur la berge.

 

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Un des projets du port de Nice.

 

Jusqu'alors l'endroit n'était qu'un lac marécageux alimenté par la rivière Lympia, un temps il y eut un projet de créer, autour du port, une ville nouvelle avec une vaste place Royale comme on le voit sur le plan ci-dessus. Ces projets seront abandonnés et le port sera finalement assez modeste (lorsque ma mère le vit pour la première fois lors de son premier voyage à NICE avec mon père, elle lui fit remarquer que c'était une belle piscine ! Humour britannique qui ne dut pas réellement faire rire mon père !).

 

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Le port de Nice de nos jours.

 

De nombreuses églises sont édifiées (chapelles de la Miséricorde, Sainte-Croix, églises de Saint-Pons, Saint-François-de-Paule, Saint-Barthélémy, Saint-Roch, Sainte-Hélène).

 

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L'église Saint-François-de-Paule.

 

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La chapelle de la Miséricorde.

 

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L'église Saint-Barthélémy.

 

C'est aussi de cette époque que date la construction de la place Garibaldi, entre 1782 et 1792, sur le modèle des places piémontaises (pour comparaison vous pouvez voir sur un de mes précédents messages une photo de la place Garibaldi et des photos de places similaires que j'ai prises à Turin et, surtout, à Cuneo). Son édification devait solenniser l'entrée des souverains sardes arrivant de Turin car, à la même époque, on avait également ouvert la route carrossable du col de Tende (1780-1788) pour rallier Nice à Turin.

Apparemment donc Charles a vécu une jeunesse tranquille, là-haut sur les hauteurs de Cimiez, et a, sans doute, pu observer avec amusement ou étonnement la transformation de sa ville, envahie en hiver par ces étranges anglais.
Et pourtant à l'âge adulte l'Histoire (avec une majuscule) allait encore le rattraper avec la tourmente de la Révolution Française qui allait balayer toute l'Europe de la fin du XVIII° siècle. A ce propos Charles est de la même génération qu'un célèbre Niçois de cette période, je veux parler d'André MASSENA, le futur maréchal d'empire. En effet MASSENA est né le 6 mai 1758 et n'avait donc que 6 ans de plus que Charles.

 

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Par curiosité, voici l'acte de baptême d'André MASSENA.

 

C'est justement en 1789 que Charles va se marier : le 28 novembre il épouse Francesca (Françoise) ANDREIS, elle-même née en 1763 de Jean-Baptiste (ou André, je ne suis pas certain du prénom qui varie selon les actes) et de Louise MAURIN (je ne suis pas certain non plus de l'orthographe du nom de sa mère, difficilement déchiffrable).

 

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L'acte de mariage de Charles et de Françoise : sur ce document le prénom du père de la mariée est indiqué comme étant Jean-Baptiste.

 

Le nom de famille de la mariée est incertain : on peut le trouver orthographié ANDREIS ou DE ANDREIS ou D'ANDREIS ou encore DANDREIS, c'est un nom relativement courant à NICE, on le rencontre régulièrement sur les registres d'état-civil;
Le jour de leur mariage, les jeunes époux (ils ont 25 et 26 ans) sont-ils au courant de ce qui se passe dans le pays voisin, en France, depuis cinq mois ? La prise de la Bastille, l'abolition des privilèges, la déclaration des droits de l'homme et, tout récemment, les 5-6 octobre la révolte du peuple de Paris qui est venu à Versailles chercher le roi Louis XVI et sa famille pour les ramener aux Tuileries ?

Peut-être pas finalement. Charles et Françoise ne sont que de modestes agriculteurs niçois qui ne sont certainement jamais allé ailleurs qu'à Nice, comment seraient-ils informés d'ailleurs ? Pour eux l'information devait essentiellement venir des prêches à l'église lors de la messe du Dimanche.

A cette époque le souverain du royaume de Piémont-Sardaigne est Victor-Amédée III qui a succédé à son père en février 1773, un brave homme (un peu comme Louis XVI sans doute) mais étroit d'esprit, peu fait pour affronter les épreuves qui l'attendent avec cette révolution qui bouleverse le pays voisin du sien.

 

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Victor-Amédée III

 

Victor Amédée III était particulièrement lié à Louis XVI puisque son fils aîné avait épousé la soeur de celui-ci et que deux de ses filles avaient épousé les deux frères du roi de France : le comte de Provence et le comte d'Artois (les futurs Louis XVIII et Charles X). On comprend aisément, dès lors, qu'il ait regardé avec méfiance cette Révolution. Tôt ou tard celle-ci devait déferler sur le comté et la ville de NICE. J'en parlerai dans mon prochain billet.

                                                                       (à suivre)

 

 

 

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