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Généalogie Rajbaut

L'arbre généalogique Rajbaut

Honoré et Catherine ROBAUT, les premiers Français de naissance Publié le Jeudi 16 Juillet 2009 à 17:40:02

Honoré ROBAUT (puisque c'est ainsi que son nom est orthographié sur son acte de mariage) est resté longtemps pour moi un mystère car je n'avais découvert que son acte de mariage et j'ignorais tout de sa naissance et de son décès. Depuis j'ai trouvé son acte de décès mais, à ce jour, je n'ai toujours pas trouvé son acte de naissance civil (puisqu'il est né sous la Révolution) ou son acte de baptême, comme pour son frère aîné André. Pourquoi ? C'est encore un mystère que je ne désespère pas d'éclaircir un jour !

 

Comme son père Charles, Honoré changera trois fois de nationalité dans sa vie mais il est le premier (avec son frère André) à être né et à être mort Français, même si, pour la majeure partie de sa vie d'adulte, il aura été sujet du royaume de Sardaigne.

 

Tout de même, quelle curieuse destinée que la vie d'Honoré, il est donc né à Nice en 1797 (date estimée en fonction de son âge à son décès et qui est plausible), à une époque où cette ville est devenue le chef-lieu du département français des Alpes-Maritimes. Son enfance et sa jeunesse, jusqu'à l'âge de 17 ans, il les vivra comme un Français, mais c'est-il alors réellement senti Français ? Qu'a-t-il su de l'épopée napoléonienne ? Des conquêtes puis de la débâcle, d'abord en Espagne puis dans les steppes glâcées de Russie ? Nice est alors si loin de Paris et la vie d'Honoré - qui n'a bien sûr jamais été à l'école - se limite aux collines de Cimiez où il vit avec son père et son frère André (les autres frères, à mon avis, n'ayant certainement pas vécu très vieux), mais aussi avec les autres membres de la famille qui doivent assister son père Charles qui a perdu son épouse alors qu'Honoré n'avait que 4 ans.

Puis voilà qu'en 1814, alors qu'il n'a que 17 ans, Honoré devient Italien, ou plus exactement (car l'Italie n'existe pas encore), sujet du royaume de Sardaigne qui vient de renaître et de récupérer le comté de Nice. Toute sa vie d'adulte Honoré vivra ainsi dans une ville Italienne puis, en 1860, alors qu'il est âgé de 63 ans, voilà qu'il redevient Français du fait du rattachement de Nice à la France (dont je parlerai plus longuement dans un prochain billet).
Son troisième âge, Honoré le vivra donc comme son enfance, comme citoyen Français avant de s'éteindre, le 23 décembre 1878, dans une Nice complètement transformée et désormais bien française.

 

J'ai déjà longuement abordé la période de la Révolution puis de l'Empire et j'irai donc directement à l'année 1814 lorsque le 30 mai de cette année Nice retourne au royaume de Sardaigne dont le souverain est alors Victor-Emmanuel Ier. Pour les Niçois de la génération de Charles, c'est le retour à une période déjà lointaine où Nice vivait en paix mais pour Honoré c'est une complète nouveauté : il n'a jamais connu qu'une Nice sous administration française. Or très rapidement tout est fait pour effacer jusqu'au souvenir de la présence française : toute la législation française est abrogée, les fonctionnaires et les militaires sont limogés, on parle même de détruire des ponts construits par les français et d'interdire le port de la Légion d'Honneur ainsi que tout commerce avec la France !

De fait ce sont des cadres sardes qui vont remplacer les Français, au détriment des Niçois de souche.

 

Mais les temps et les mentalités ont changé depuis le siècle précédent et le caractère extrêmement réactionnaire du régime favorise la naissance à Turin d'un parti libéral qui exige notamment une constitution parlementaire. En janvier 1821 un tumulte universitaire libéral est réprimé à Turin par les forces armées alors commandées par un général niçois (eh oui !), mais cela n'empêchera pas un soulèvement populaire à partir du mois de mars, contraignant Victor-Emmanuel Ier à abdiquer le 12 mars. Un bouvernement libéral est constitué le 14 (avec notamment aux Finances le Niçois Jean-Baptiste De Gubernatis) et le 16 mars Charles-Félix, frère de Victor-Emmanuel, décide d'assumer le pouvoir au détiment des libéraux qui sont écrasés dès le mois d'avril.

 

Afficher le commentaire. Dernier par la MAGIE BLANCHE le 20-07-2013 à 11h31 - Permalien - Partager
La descendance de Charles et Françoise RAIBAUDO Publié le Samedi 4 Juillet 2009 à 15:37:13

Je rappelle que j'ai mis en ligne le tableau de descendance de Charles et Françoise RAIBAUDO dans un précédent billet.

Du fait du décès prématuré de son épouse Françoise D'ANDREIS le 9 février 1801 à l'âge de 38 ans, dix jours à peine après avoir donné naissance à deux jumeaux (j'ai mis en ligne son acte de décès dans un précédent billet), Charles RAIBAUDO n'a eu que cinq enfants (tous des garçons), ce qui était assez peu pour l'époque. De plus, contrairement à ce que j'avais cru un instant, il ne semble pas que Charles se soit remarié après le décès de son épouse. Et pourtant cela n'a pas dû être facile pour lui que de se retrouver brusquement veuf avec cinq garçons dont l'aîné n'avait pas neuf ans et deux nouveau-nés ! Il faut supposer qu'il a été aidé par sa famille (il avait notamment plusieurs soeurs).
Son fils aîné Stéphane est né le 27 septembre 1792 au moment même où les troupes françaises entraient dans Nice (j'ai mis en ligne son acte de baptême dans un précédent billet). Bien sûr il porte le prénom de son parrain Stéphane TORDO (donc quelqu'un de la famille de sa grand mère paternelle), mais il est intéressant de noter que sa marraine n'est autre que sa grand mère paternelle Honorée TORDO épouse RAIBAUDO. Par conséquent celle-ci (née en 1719) était donc toujours en vie en 1792 à l'âge, vénérable pour l'époque, de 73 ans.

Le choix d'une grand mère comme marraine, surtout âgée, peut surprendre si l'on se souvient que le parrain et la marraine sont censés s'occuper de leur filleul si celui-ci devait perdre ses parents. Même de nos jours cela paraîtrait surprenant. Mais il est possible que compte tenu du contexte particulier à Nice au moment de la naissance de Stéphane, son père n'ait pas eu la possibilité de trouver une autre marraine de disponible !

Je n'ai pas trouvé trace du mariage et de la descendance de Stéphane, est-ce à dire qu'il n'a pas vécu longtemps ? Ou que je dois encore poursuivre mes recherches ?

Ensuite vient André REIBAUD, né vers 1795 mais dont je n'ai pu trouver ni l'acte de naissance ni l'acte de baptême comme je l'ai déjà dit, je parlerai de lui plus loin car, avec notre ancêtre direct, il a laissé une importante descendance qui s'est prolongée jusqu'à nos jours.
Le suivant est notre ancêtre direct Honoré ROBAUD, né vers 1797 et dont je n'ai pas pu davantage trouver l'acte de naissance ou de baptême. Je lui consacrerai mon prochain billet.
Enfin viennent donc les jumeaux Lazare et François RAIBAUDO, nés le 30 janvier 1801 et baptisés le même jour. Lazare a pour parrain un Lazare RAIBAUDO dont j'ignore tout et pour marraine son épouse née Brigitte FARAUD. François a, quant à lui, pour parrain un François CUGGIA et pour marraine une Ursula (curieux prénom pour l'époque !) DANDREIS qui doit être une parente du côté de sa mère.

Lazare et François sont les premiers pour lesquels je possède à la fois leur acte de naissance civil et leur acte de baptême, je les ai tous deux mis en ligne dans un précédent billet;

Là encore je n'ai pas trouvé, à ce jour, de trace de leur mariage et de leur descendance, Lazare et François ont-ils survécu ou, au contraire, sont-ils morts en bas-âge ? Le fait que leur baptême ait été précipité (le jour même de leur naissance) pourrait laisser penser qu'ils n'étaient peut-être guère viables.

 

Je vais revenir à la descendance d'André REIBAUD car, avec son frère Honoré, il va laisser une importante descendance qui se poursuivra jusqu'à nos jours mais avec un nom de famille orthographié RIBAUDO. Ce nom de famille n'est pas rare à Nice et dans le département et on peut supposer qu'il s'agit, pour la plupart d'entre eux, de descendants d'André et, donc, de très lointains cousins.

André REIBAUD a d'abord épousé, à une date inconnue, Marie Catherine GHIS, né le 27 février 1798 à Nice, au quartier des Baumettes. Le couple s'est installé à Cimiez, comme pour tous nos ancêtres, et a vécu la vie de cultivateurs, mais il ne semble pas qu'ils aient eu des enfants.
Marie Catherine GHIS est en effet décédée à Cimiez le 15 septembre 1831 à l'âge de 33 ans et, deux jours après, a été inhumée dans le cimetière de Cimiez : accident ? maladie ? accouchement malheureux ? Je l'ignore.

André a dû être préoccupé car il avait déjà 36 ans et n'avait toujours pas d'enfant, il s'est certainement préoccupé de se remarier rapidement avec une femme susceptible de lui donner une importante descendance, ce ne devait donc pas être réellement un mariage d'amour. De fait André se remariera cinq mois après le décès de son épouse, avec Marie-Benoîte CIFFREO, née le 24 août 1812 à Nice. Faites le calcul : à son mariage Marie-Benoîte n'a que 19 ans, dix-sept ans de moins que son mari !

 

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L'acte de mariage d'André REIBAUD et de Marie-Benoîte CIFFREO

 

En tous cas elle sera une robuste femme et comblera certainement son mari au-delà de ses espérances puisque pour les 24 années qui suivront elle lui donnera pas moins de 12 enfants !

 

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La descendance d'André REIBAUD et de Marie-Benoîte CIFFREO

 

Je vais rapidement décrire cette descendance, enfant par enfant.

(1) - L'aînée Marie-Brigitte RAIJBAUD, nait le 12 mars 1833, son parrain et sa marraine sont le couple Lazare RAIBAUDO-Brigitte FARAUD, qui étaient déjà parrain et marraine de son oncle Lazare RAIBAUDO.

(2) - Vient ensuite Ignace, François REIJBAUD dont la vie sera courte puisque né le 27 août 1835, il décède neuf jours plus tard le 5 septembre.

(3) - Maximin RIBAUDO, né le 31 mars 1837, aura également une courte vie puisqu'il décède le 12 novembre 1854 à l'âge de 17 ans.

 

(4) - Jean-Antoine RIBAUDO, né le 16 avril 1839, se mariera le 5 février 1872 avec Françoise MARTIN, il aura sept enfants : Anaïs Albertine (née le 25 mars 1875), François (né le 14 avril 1877, décédé le 17 décembre 1965 : j'aurais pu le connaître), Delphine (née le 10 avril 1879, mariée le 1er février 1908 avec Antoine BOTTIN et décédée le 10 décembre 1955), Honorine (née le 9 juin 1881), Fanny (née le 20 octobre 1883, mariée le 23 janvier 1909 avec André BOTTIN), Louis Gaëtan (né le 28 avril 1886) et Marie Angéline (née le 31 janvier 1889 et décédée le 10 février 1946).

 

(5) - Pierre RYBAUDO, né le 4 août 1841, se mariera avec Madeleine BAILET dont il aura au moins un enfant : Antoinette, née le 5 janvier 1875, mariée le 30 mars 1920 avec Pierre-André ERENA.

 

(6) - Honoré RIBAUDO, né le 10 novembre (comme moi !) 1841, il a pour parrain et marraine son oncle et sa tante, nos ancêtres directs, Honoré et Catherine MORRAGLIA, il se marie une première fois le 13 juin 1871 avec Rosalie BONIFASSI dont il aura deux enfants : André (né le 9 mars 1872 soit tout juste neuf mois après le mariage de ses parents !) et Jacques (né le 20 octobre 1873). Sa première épouse décèdera en couches le 21 octobre 1873 et Honoré se remariera le 28 août 1875 avec Catherine CARLES qui lui donnera encore deux enfants : Barthélémy (né le 3 juillet 1876, il sera cocher, épousera le 24 février 1900 Augustine MAIFFRET dont il aura au moins un enfant Antoinette, née le 25 décembre 1901, mariée le 27 avril 1922 avec Félix MATHIEU et décédée le 1er juillet 1946) et Antoinette (née le 24 janvier 1883, elle épousera le 26 août 1905 François CARLES dont elle aura au moins un enfant François, elle décédera le 24 janvier 1953 à FALICON).

 

(7) - Marguerite RIBAUDO, née le 24 novembre 1845.

 

(8) - François RIBAUDO, né le 29 août 1848.

 

(9) - Françoise RIBAUDO, née le 22 septembre 1850.

 

(10) - Marie RIBAUDO, née le 1er septembre 1852.

 

(11) - Antonia Brigitte RIBAUDO, née le 12 février 1855.

 

(12) - Françoise, Ruffina RIBAUDO, née le 10 juillet 1857.

 

Comme il ne s'agit, pour moi, que d'une branche collatérale, je n'ai pas poussé les recherches et il est fort possible que certains n'aient pas vécu longtemps et que d'autres se sont mariés et ont eu aussi une descendance. En tous cas cette branche a été prolifique ! Songez qu'à la naissance du dernier enfant, Françoise, Ruffina, son père avait 62 ans et sa mère 44 ans et que sa soeur aînée (si elle était encore en vie) avait 24 ans.

 

André REIBAUD s'est éteint le 25 août 1873 à l'âge de 78 ans, sur son acte de décès son nom est orthographié ROUBAUDO ! Comment diable la première syllabe de son nom s'est-elle ainsi transformée ?

 

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L'acte de décès d'André REIBAUD, devenu ROUBAUDO !

 

L'épouse d'André, que les maternités n'avaient visiblement pas épuisée, décèdera à son tour le 25 janvier 1885 à l'âge de 72 ans. On peu supposer (ou en tous cas espérer) que tous deux ont eu une vie longue (pour l'époque), bien remplie et, finalement, heureuse.

 

Dans mon prochain billet je continuerai avec notre ancêtre direct suivant : Honoré.

 

 

 

 

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Encore une fausse piste ! Publié le Lundi 22 Juin 2009 à 17:46:42

Dans mon avant-dernier billet j'avais suggéré que Charles RAIBAUDO aurait pu se remarier après le décès de son épouse Françoise ANDREIS en 1801 sur la foi d'une mention figurant à l'acte de mariage de son fils André en 1832 qui semblait dire que Charles RAIBAUDO était alors veuf d'une certaine Catherine GHIS.
Eh bien j'avais tout faux ! En effet cette Catherine (ou plus exactement Marie Catherine) GHIS n'était autre que la première épouse d'André dont il était veuf et ainsi son mariage en 1832 était son second mariage. L'erreur vient d'une difficulté de lecture de cet acte de mariage rédigé en latin (alors qu'auparavant aux XVII° et XVIII° siècles les registres paroissiaux étaient écrits en Italien, donc plus faciles à traduire pour moi), en réalité la phrase litigieuse voulait dire qu'André (et non pas son père) était veuf de son premier mariage avec Marie Catherine GHIS.
Comme quoi on n'est jamais à la merci d'une erreur !

 

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L'acte de mariage qui m'a induit en erreur : "Andream REIBAUD filium Caroli et quandam Francisca de ANDREIS viduum per obitum Catharina GHIS", les latinistes apprécieront !

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Charles au tournant du XIX° siècle Publié le Dimanche 21 Juin 2009 à 18:46:48

L'hypothèse que j'avais formulée dans mon précédent billet sur la possibilité, pour Charles et Françoise, d'avoir quitté momentanément Nice au moment de la période révolutionnaire, ce qui aurait impliqué la naissance de leurs deux enfants André et Honoré hors de Nice, était séduisante mais elle est fausse. En effet si je n'ai toujours pas trouvé les actes de naissance et de baptême d'André et d'Honoré, j'ai trouvé leurs actes de décès en 1873 (pour André) et en 1878 (pour Honoré), ces actes ne mentionnent pas leur date de naissance mais leur âge à leur décès et précisent qu'ils sont bien nés à Nice. Avec ces renseignements j'en ai déduit qu'André était né vers 1795 et Honoré vers 1797, ce qui est plausible puisque l'aîné Stéphane est né en septembre 1792 et les jumeaux François et Lazare en janvier 1801. Mais alors pourquoi ne puis-je pas trouver leurs actes de naissance ou, au moins de baptême ? Mystère, alors surtout que les registres d'état civil et paroissiaux existent bien pour cette période.

 

En tous cas il est vrai que la vie à Nice pendant les années de la Révolution n'a pas dû être facile. La ville avait connu près d'un demi-siècle de paix et de tranquillité et voici qu'elle se trouvait annexée contre son gré à un pays plongé dans une révolution que les Niçois n'approuvent guère et, en plus, plongée dans la guerre. Car la guerre avec le royaume de Piémont-Sardaigne continue dans l'arrière-pays. Les Français, avec à leur tête Masséna (décidément plus Français que Niçois !) s'emparent de Saorge, de Tende et rejettent les troupes sardes en Piémont. Le 2 mars 1796 Bonaparte est nommé à la tête de l'armée d'Italie et fait son entrée à Nice le 27 mars 1796 (armée qui sera certainement à l'origine du pic de naissances d'enfants naturels que j'ai observé dans mes recherches à partir de la fin de l'anné 1796 !). Les succès militaires français contraignent Victor-Amédée III à signer le 15 mai 1796 le traité de Paris par lequel il abandonne officiellement Nice et la Savoie à la France. Miné par le chagrin ce roi ne survivra guère à cette défaite puisqu'il décède le 16 octobre 1796.

 

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Une jolie représentation de Nice en 1796 montrant le départ de l'armée d'Italie (qu'on distingue au fond).

 

Le nouveau roi Charles-Emmanuel IV, doux, timide et pieux, est malheureusement d'une compétence politique médiocre. La situation se dégrade dans ce qui lui reste de son royaume, les Jacobins piémontais sont de plus en plus actifs, la France intervient de plus en plus avec une garnison installée à Turin. L'émeute éclate dans la capitale le 15 septembre 1797 obligeant le nouveau roi à quitter le Piémont le 9 décembre 1798 pour s'exiler en Sardaigne où il débarque le 3 mars 1799.

 

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Charles-Emmanuel IV

 

Un instant ce roi pensera pouvoir regagner sa capitale lorsque le 26 mars 1799 les troupes russes (eh oui !) écrasent les Français et libèrent Turin.  Nice est reprise le même mois par les troupes autrichiennes (apparemment acclamées par la population) tandis que le 4 juin 1800 c'est Masséna, assiégé dans Gênes, qui doit se rendre. Mais cette victoire sera de courte durée car la défaite de la bataille de Marengo, remportée le 14 juin 1800 par Bonaparte, retourne la situation : Nice retourne à la France.

Charles-Emmanuel IV n'a d'autre ressource que de partir à Rome où, désespéré, il abdique le 4 juin 1802 au profit de son frère Victor-Emmanuel Ier.

 

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Victor-Emmanuel Ier

 

Encore un mot sur le Piémont : comme à Nice en 1792, un gouvernement provisoire jacobin se met en place et, par un plébiscite contesté, demande en février 1799 l'annexion du Piémont à la France, ce qui deviendra effectif le 11 septembre 1802. La France s'agrandit alors de six nouveaux départements et Turin, avec ses 80.000 habitants, devient la quatrième ville de France. Victor-Emmanuel Ier, lui, ne peut que s'exiler, d'abord à Naples puis en Sardaigne où il restera jusqu'en mai 1814.

 

Au même moment la situation à Nice n'est guère brillante, les campagnes sont dévastées,le ravitaillement est irrégulier, plongeant même la ville dans la disette, les finances sont exsangues, gérées par des incompétents notoires ou corrompus, l'ordre public est inexistant et l'insécurité s'accroit dangereusement avec la prolifération de tripots, le développement de la prostitution.

 

La situation va changer avec l'arrivée de Bonaparte au pouvoir, d'abord comme Premier Consul puis comme Empereur. Surtout avec la nomination en 1803 comme préfet de Marc Grate Dubouchage qui restera en place jusqu'en 1814 et qui peut être considéré comme le meilleur préfet des Alpes-Maritimes (surtout si on considère l'incapacité notoire de ses deux prédécesseurs). Efficace et diplomate (il a été formé sous l'Ancien Régime) il sait s'entourer d'hommes d'expérience et faire appel à des Niçois (tous les employés départementaux sont exclusivement Niçois). Il redresse la situation économique en relançant les savonneries, le textile, en transformant les collines alentour en vergers d'agrumes, il encourage la production d'huile d'olive et de vin (le célèbre Bellet qu'on ne trouve qu'à Nice et à un prix !). De grands travaux sont accomplis telle que la Grande-Corniche qui relie Nice à Menton. Il prévoit aussi la construction d'un lycée impérial qui ouvre ses portes en 1812, il s'agit de l'actuel lycée Masséna (même si celui-ci n'a rien à voir avec la création de ce lycée !), ce qui permet en outre de développer la diffusion du français auprès des élites niçoises (car bien entendu cela n'a strictement rien changé pour Charles et ses enfants qui n'ont jamais dû parler que le Nissart !).

 

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Dubouchage

 

Dubouchage aura aussi l'habileté de ne pas heurter les sentiments profondément religieux des Niçois et d'ailleurs lorsque le pape Pie VII (si malmené par Napoléon) traverse Nice en 1809 puis en 1814, des milliers de Niçois l'accueillent à genoux sur le pont du Var. J'imagine aisément que Charles a dû amener ses enfants car le passage du pape à Nice a dû être pour eux un événement considérable.

 

Nice connaît même sous l'Empire, un semblant d'activité touristique. En effet avec la Révolution les touristes anglais qui avaient découvert les charmes de Nice dans la deuxième moitié du XVIII° siècle, ont disparu, ils sont remplacés par les dignitaires de la cour impériale et aussi par la soeur de l'empereur, la belle Pauline Bonaparte, mariée au prince Borghèse qui est alors gouverneur général du Piémont.

 

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Buste de Pauline Borghèse par Canova qu'on peut voir au musée Masséna de Nice.

 

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Un plan de Nice en 1812.

 

Mais l'Empire, embourbé dans la désastreuse campagne de Russie, s'effrite, déjà en 1814 lors de la deuxième venue du Pape, Dubouchage a entendu dans la foule des cris hostiles à la France, signe que la francisation menée depuis plus de 20 ans est restée superficielle. Le 27 avril 1814 Napoléon abdique et le prince Borghèse accepte, à Turin, de céder la place à un conseil de régence chargé de préparer le retour du roi Victor-Emmanuel Ier. A Nice Dubouchage essaie de maintenir la présence française en se ralliant aux Bourbons mais c'est Victor-Emmanuel Ier que la population niçoise acclame ! Le 25 avril 1814 le maréchal autrichien Schwartzenberg annonce aux Niçois qu'il remettra leur comté au roi de Piémont-Sardaigne. Entre temps, le 23, Talleyrand a déjà accepté de céder le comté de Nice au royaume de Piémont-Sardaigne. Isolé, Dubouchage décide de s'effacer avec discrétion et décence, en remerciement, le 5 mai 1814, la municipalité (qui a pourtant fait allégeance au roi Victor-Emmanuel Ier) décide, fait rarissime, de frapper une médaille en l'honneur de Dubouchage. En 1860 les élus niçois donneront son nom au nouveau boulevard qui vient d'être ouvert, c'est toujours aujourd'hui le boulevard Dubouchage.

 

Et Masséna ? Il a eu, à la fin de l'Empire, une attitude ambiguë, rejoignant les Bourbons puis se ralliant à nouveau à Napoléon pendant les Cent-Jours. Lors de la seconde restauration on lui reprochera cette ambiguïté et, aussi, son enrichissement lors des pillages de la chartreuse de Pavie et de Gênes. Il s'éteindra à Paris en 1817 et, finalement, aura été bien peu Niçois même s'il y a une rue à son nom, un musée et un lycée (qui aurait mieux fait de s'appeler lycée Dubouchage).

 

Ainsi avec la disparition de l'Empire, le comté de Nice retourne au royaume de Piémont-Sardaigne. Mais le traité de Vienne du 9 juin 1815 permet aussi l'annexion au royaume de la ville de Gênes (qui avait été une république indépendante jusqu'alors) : désormais le Piémont dispose d'un très grand port, du niveau de celui de Marseille, et plus proche de Turin que Nice, plus facile d'accès aussi. La ville de Nice ne peut plus prétendre être le port de commerce du royaume.

 

La restauration du royaume se fait de façon excessive : toute la législation française est abrogée, les fonctionnaires et les militaires sont rétrogradés ou limogés, le commerce avec la France est interdit et les cadres sardes remplacent les Niçois. La francisation s'arrête net et désormais c'est à nouveau en Italien (ponctué de dialecte piémontais) que s'expriment les nouveaux représentants du conseil municipal dès juin 1814 (ou plutôt devrais-je dire la civica amministrazione della città di Nizza maritima).

 

Quant à Charles, il aura été le premier de la famille à changer trois fois de nationalité : d'abord Italien, il est devenu Français à 28 ans avant de redevenir Italien à 49 ans (enfin je devrais dire citoyen du royaume de Piémont-Sardaigne car l'Italie n'existe pas encore), mais ça n'a pas dû changer grand chose pour lui car je suppose que Niçois il est né et que Niçois avant tout il devait être. Et puis surtout l'essentiel pour lui, comme pour la plupart des Niçois, était que la paix revienne enfin dans le comté et qu'il puisse vivre à nouveau tranquillement comme avant toute cette tourmente révolutionnaire. Il va s'éteindre en paix (du moins je le suppose !) le 5 janvier 1833 à l'âge de 69 ans, ce qui n'est pas si mal pour l'époque. Il va être inhumé à Cimiez qui, pour la première fois, devient une paroisse autonome : désormais les actes paroissiaux ne seront plus ceux de la cathédrale Sainte-Réparate, mais seront rédigés au monastère de Cimiez dont  j'aurai l'occasion de reparler.

 

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L'acte de décès de Charles.

 

Un détail qui a son importance : le nom de Charles dans son acte de décès est orthographié RAJBAUD, pour la première fois on voit apparaître cette lettre J si étrange pour la langue italienne qui l'ignore. J'aurais l'occasion d'en reparler dans mon prochain billet : c'est en effet à partir du XIX° siècle que l'orthographe de notre nom de famille (qui jusqu'alors était restée stable) va varier de façon anarchique.

 

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Charles et Françoise et la Révolution Française Publié le Vendredi 12 Juin 2009 à 18:03:57

Pour commencer, voici la fiche de la famille de Charles et Françoise RAIBAUDO :

 

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Dès leur mariage en 1789 le couple va donc vivre des instants historiques car si, au début, Nice n'est guère concernée par la Révolution Française, sa proximité avec la France va l'y mêler. En effet assez rapidement (dès août 1789) les premiers émigrés français franchissent le Var (qui constitue alors la frontière) et s'installent à Nice, ainsi la veuve de Mirabeau, Mme de Riquetti, qui se remarie à la cathédrale Sainte Réparate avec le comte Foucard de La Roque.
Mais à Nice il y a aussi des Français partisans de la Révolution, à commencer par le consul Leseurre qui fonde un parti révolutionnaire ! Ainsi, sous le regard impuissant des autorités on voit dans les rues de Nice tantôt les royalistes qui arborent la cocarde blanche et crient Vive le Roi !, tandis que les sans-culottes répliquent par des Vive la Révolution !

Que fait donc le roi de Piémont-Sardaigne Victor-Amédée III ? Eh bien il ne fait rien et c'est le commandant général du comté de Nice qui décide de sévir contre les révolutionnaires : il réprime les manifestations, expulse, censure la presse et le courrier venant de Paris.
Bien évidemment les relations entre la France et le royaume de Piémont-Sardaigne ne peuvent que se détériorer, en 1792 les relations diplomatiques sont rompues et, le 23 juillet 1792, la guerre est déclarée à la France, le royaume concluant le 22 septembre un traité d'alliance avec l'Autriche.

Il n'y a qu'un problème, mais de taille : l'armée sarde est totalement inexpérimentée et ses officiers sont trop âgés : le 22 septembre 1792 la Savoie est occupée par les Français presque sans combat. Sous l'effet de la surprise et de la panique le gouvernement sarde ordonne la retraite pour protéger en priorité le Piémont.
Du coup l'armée sarde quitte Nice précipitamment le 25 septembre et la ville se réveille le lendemain vide de ses soldats et de sa milice alors que la flotte française de l'amiral Truguet croise au large et que le général Anselme, basé à Antibes (où se trouve entre autres Masséna), se prépare à franchir le Var avec 6.000 soldats.

A Nice c'est la panique, les fonctionnaires et leurs familles prennent la fuite, accompagnés par les émigrés : aristocrates, prêtres, magistrats, riches marchands, enfin tous ceux qui ont quelque chose à perdre de l'arrivée de ces révolutionnaires. Près de 10.000 personnes s'enfuient de Nice, soit par l'étroite route du littoral vers la Ligurie (à l'époque il n'y a pas encore les trois corniches), soit par la sinueuse route menant vers le col de Tende. Imaginez la scène, c'est une véritable marée humaine, les plus démunis partant à pied, certains seront dépouillés, voire assassinés, sur la route.

Et nos ancêtres dans tout cela ? Il est vrai que ce ne sont que de modestes agriculteurs vivant à l'écart de la ville, sur les hauteurs de Cimiez, ils n'ont pas grand chose à perdre, si ce n'est leur vie bien sûr. Mais surtout il leur est impossible de partir car Françoise est enceinte, sur le point d'accoucher de leur premier enfant ! Impossible de partir dans ces conditions, jugez-en : l'enfant va naître le 27 septembre 1792, deux jours après le départ des troupes sardes et alors que les troupes françaises vont entrer dans Nice le 29 ! Un pillage en règle des riches demeures abandonnées va s'ensuivre. Mais en même temps la vie continue. En effet dès le 30 septembre, soit le lendemain de l'arrivée des Français, Charles se rend à la cathédrale Sainte Réparate avec son bébé de 3 jours pour le faire baptiser sous le prénom de Stéphane avec son parrain, Stéphane TORDO et sa marraine Honorée TORDO épouse RIBAUDO. Les liens avec la famille TORDO (la mère de Charles) sont donc encore forts. La cérémonie se déroule apparemment sans problème.

 

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L'acte de baptême de Stéphane RIBAUDO.

 

Comme vous pouvez le constater si, jusqu'alors, le nom de famille s'écrivait RAIBAUDO ou RAYBAUDO, pour la première fois il est écrit RIBAUDO et certaines branches familiales vont garder cette orthographe. On trouve encore aujourd'hui à Nice beaucoup de RIBAUDO, à coup sûr il s'agit de lointains cousins.

 

La famille va donc rester à Nice et va changer de nationalité : Charles et Françoise seront les premiers Français de la famille. En effet le général Anselme expédie à la Convention son rapport sur la libération de Nice et met en place une nouvelle administration provisoire ... qui ne comprend que 4 Niçois sur 14 membres pour remplacer l'administration sarde qui a disparu. Le 4 novembre 1792 cette administration délègue deux députés à la Convention pour demander le rattachement de Nice à la France. Un plébiscite est organisé mais c'est une mascarade électorale : seules 16 communes du comté sur 45 peuvent voter, les autres étant encore défendues par les troupes sardes. Le 4 janvier 1793 est élu un conseil constitutif qui proclame aussitôt la déchéance du roi sarde et le 4 février 1793 Nice devient française, chef-lieu du nouveau département des Alpes-Maritimes (qui englobe la principauté de Monaco, également annexée pour l'occasion).

Bien entendu les biens des émigrés sont confisqués et vendus, certains en profitent pour s'enrichir, comme la famille Tiranty, des luttes d'influence éclatent, c'est le tourbillon de la Révolution qui arrive à Nice.
Et pourtant la Terreur ne semble pas avoir réellement sévi, la population ne se sent pas vraiment concernée par cette révolution, la francisation par l'éducation notamment ne donne pas de réels résultats, les élites s'opposent à la déchristianisation et le peuple s'afflige des tracasseries imposées au clergé. Des tracasseries me semble-t-il plutôt légères par rapport au reste du pays car j'ai constaté que les différentes paroisses de Nice continuaient à fonctionner et à tenir leurs registres de baptême, mariage et décès, sans même se référer au calendrier révolutionnaire qui n'est guère utilisé que par les services laïcs de l'état civil.
En effet à partir de cette époque on a à la fois les registres religieux en Latin et les registres civils en Français.
Malheureusement cette dualité ne m'a pas permis de retrouver les actes de naissance des deux enfants qui suivront, bien qu'il s'agisse de ceux qui auront une longue descendance (dont notre ancêtre suivant) : André, qui a dû naïtre entre 1794 et 1796) et Honoré (notre ancêtre direct), qui a dû naître entre 1796 et 1797. J'ai vraiment fait des recherches poussées, tant dans les actes de l'église que dans ceux de l'état civil, et je n'ai à ce jour rien trouvé, c'est le mystère, car je ne pense pas que la famille ait fui Nice à cette époque.
Toutefois il faut savoir qu'effectivement bon nombre de jeunes Niçois vont en quelque sorte prendre le maquis dans l'arrière-pays montagneux à partir de l'hiver 1792-1793, assaillant les soldats et les postes isolés, on les appelera les barbets. Mais par la suite, surtout après 1796, ces actions de résistance se transformeront en du simple brigandage. Charles serait-il devenu un de ces barbets ? Ses deux enfants suivants seraient-ils donc nés clandestinement dans l'arrière-pays ? Je ne peux pas répondre à cette question et sincèrement j'en doute, mais si c'était le cas les parents ont nécessairement fait baptiser leurs enfants, si je trouvais la trace de ces actes de baptême dans un village de l'arrière-pays, cela prouverait effectivement qu'ils ont fui Nice à cette époque.

Mais si c'est le cas, il apparaît qu'au plus tard en 1800 ils sont revenus vivre à Cimiez, en effet Françoise va mettre au monde le 30 janvier 1801 deux jumeaux, des garçons prénommés Lazare et François. Ce sont les premiers de la famille pour lesquels j'ai deux actes d'état civil : l'acte de naissance laïc et l'acte de baptême religieux et ce qui est amusant c'est que l'acte civil est daté selon le calendrier révolutionnaire (pluviôse an IX) tandis que l'acte religieux est daté selon le calendrier chrétien.

 

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L'acte de naissance de François et Lazare RAIBAUDO.

 

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Et leur acte de baptême.

 

S'agissait-il de vrais jumeaux ? Je l'ignore. François a pour parrain François CUGIA et pour marraine l'épouse de ce dernier et Lazare a pour parrain un Lazare RAIBAUDO et pour marraine l'épouse de ce dernier. Ainsi le prénom de Lazare était quand même assez courant dans la famille depuis près d'un siècle !

Malheureusement cette naissance va entraîner un drâme : leur mère Françoise va mourir en couches puisqu'elle est décédée à peine un mois plus tard, le 9 février 1801. Je n'ai pas trouvé son acte religieux, mais seulement l'acte civil portant là aussi la date du calendrier révolutionnaire (21 pluviôse an IX), sur cet acte le prénom du père de Françoise est indiqué comme étant André alors que sur son acte de mariage c'était Jean-Baptiste : mystère. Françoise n'avait que 38 ans, on imagine aisément le drâme que cela a dû être : l'aîné des enfants (s'il était encore en vie à cette époque) n'avait que 9 ans et notre ancêtre Honoré n'en avait que 4.

 

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L'acte de décès (civil) de Françoise Andreis épouse Raibaudo.

 

Charles s'est-il remarié ? Un indice me le laisse penser car sur l'acte de mariage de son fils André en 1832 il est mentionné que Charles était veuf de Françoise ANDREIS puis d'une certaine Catherine GHIS (enfin si j'ai bien compris le texte rédigé en Latin !). En revanche sur l'acte de mariage de notre ancêtre Honoré en 1825 il n'est pas fait mention de cette Catherine GHIS. S'agit-il seulement d'une erreur ? Ou bien Charles se serait-il remarié entre 1825 et 1832 ? Un remariage bref puis qu'en 1832 il aurait été à nouveau veuf. A ce jour je n'ai pas trouvé d'acte de mariage entre Charles RAIBAUDO et une Catherie GHIS mais cela n'aurait rien n'invraisemblable, seulement je me dis qu'il se serait plutôt remarié peu de temps après le décès de Françoise afin de redonner une mère à ses enfants.

Entre temps en 1815 après l'épopée napoléonnienne et les Cent-Jours, Nice est retournée au royaume de Piémont-Sardaigne : Charles n'aura été Français que 22 ans environ, certainement sans jamais avoir su parler Français !

J'aborderai la période napoléonnienne et les derniers jours de Charles dans mon prochain message.

               (à suivre)

Afficher le commentaire. Dernier par RAJBAUT le 30-08-2009 à 20h30 - Permalien - Partager