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Généalogie Rajbaut

L'arbre généalogique Rajbaut

Lazare RAIBAUDO et Honorée TORDO, le mariage introuvable ! Publié le Jeudi 16 Avril 2009 à 18:21:40

Avant de parler de nos ancêtres suivants, Lazare RAIBAUDO et Honorée TORDO, je voudrais revenir sur le siège de 1705 car j'ai découvert sur Internet une page de site qui décrit en détails cet épisode (voici le lien : http://www.nice.fr/Culture/Centre-du-patrimoine/Publications-Les-Fiches-Patrimoine/1705-le-dernier-siege-de-Nice) et en le lisant j'ai découvert que le commandant des troupes françaises envoyées par Louis XIV pour faire le siège du château de Nice était d'origine anglaise et se nommait le duc de BERWICK ! Oui bien sûr, Berwick n'est pas Bewick, il y a une lettre en trop, mais j'ai quand même trouvé cette quasi-coïncidence plutôt amusante.

 

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Le duc de Berwick, aucun signe de ressemblance !

 

La destruction du château de Nice à cette époque a alors sans doute été vécue comme une drame par les Niçois mais ce sera finalement la chance de la ville qui, perdant sa forteresse, ne présentera plus d'intérêt stratégique et pourra s'étendre au-delà de ses remparts dans la plaine du Paillon pour se livrer à son destin de cité touristique et ce dès le XVIII° siècle.

 

Lazare RAIBAUDO naît donc le 5 mars 1713 à Nice et est baptisé le même jour à la cathédrale Sainte-Réparate (j'ai mis son acte de baptème dans le précédent billet), il est vraisemblablement le dernier né de la famille et ses parents lui donneront le même prénom qu'un frère aîné qui ne vécut que six mois, neuf années auparavant. Son parrain sera certainement le même, un certain Lazare RAIBAUDO lui aussi, que je suppose être un oncle paternel.

 

Les parents de Lazare n'en ont sûrement pas eu conscience, mais l'année 1713 est importante pour les Etats de Savoie et le comté de Nice : le 2 juillet 1713 est en effet signée la paix d'Utrecht qui met fin à toutes ces années de guerres avec la France. Lazare connaîtra ainsi une enfance et une jeunesse plus calmes que ses parents.
Le traité d'Utrecht est important car les Etats de Savoie deviennent une puissance régionale en accroissant leurs territoires, notamment par l'annexion de la Sicile. C'est d'ailleurs de Nice que Victor-Amédée II s'embarque le 22 septembre 1713 pour découvrir sa nouvelle île. On peut penser que Gian Francesco et Gioannetta, cette dernière avec dans ses bras son petit Lazare alors âgé de six mois, sont allés assister au passage de leur duc dans leur ville.

En 1720 la Savoie doit rendre la Sicile à l'Espagne mais, en retour, elle reçoit la Sardaigne. Or si cette île est, à l'époque, très arriérée, elle va juridiquement permettre aux Etats de Savoie d'accéder au statut de Royaume. En effet désormais Nice, la Savoie, le Piémont et la Sardaigne deviennent le Royaume de Sardaigne. Notez qu'à aucun moment on ne demande l'avis des populations concernées.

L'année 1720 sera malheureusement le début d'un drame terrible pour la Provence : la dernière épidémie de peste, partie de Marseille où, pour des raisons purement financières, on a laissé débarquer un navire qui avait pourtant à son bord des malades suspects. L'épidémie sera foudroyante et durera deux années, décimant la ville de Marseille qui aura 50.000 morts alors que sa population ne dépasse pas les 100.000 habitants. On a du mal à s'imaginer la terreur que cette maladie devait inspirer puisque, de nos jours, la peste n'existe guère plus qu'au fin fond de l'Inde et peut se soigner avec des antibiotiques.
Heureusement le comté de Nice ne semble pas avoir été atteint par l'épidémie, mais elle a marqué les esprits car en consultant les actes d'état civil de cette période j'ai vu que le curé, à plusieurs reprises, a écrit des commentaires sur cette épidémie et sa propagation : chacun à Nice devait craindre qu'elle atteigne la ville.

Victor-Amédée II, désormais roi, va moderniser son pays en forgeant un état absolutiste, centralisé et fort ... mais le premier résultat pour les Niçois est leur imposition au "tasso", un impôt foncier dont ils avaient été jusque-là dispensés ! Il est vrai que cela n'a pas dû beaucoup concerner nos ancêtres.

La capitale, Turin, s'embellit grâce à la construction de bâtiments baroques tels que le palais Madame :

 

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la basilique de Superga construite en 1717 pour remercier la Madone d'une victoire :

 

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ou encore le château de Stupinigi qui date de 1729 :

 

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C'est aussi de cette époque que date l'invention du gressin ! Elle est due au roi Victor-Amédée II qui souffrait de brûlures d'estomac et s'était vu conseiller par son médecin de manger du pain sans mie. Son boulanger, un certain Antonio Brunero, eut alors l'idée d'étirer la pâte à pain pour que la croûte comme la mie soient cuites et croustillantes. Cette sorte de baguette est fort appréciée en Italie et à Nice, je me souviens que mon grand père Charles en mangeait tous les jours avec du fromage Petit-Gervais;

 

ImageQuelques gressins pour vous donner l'eau à la bouche !

 

Ce souverain, lassé de la vie politique, abdiquera le 12 août 1730 pour laisser le trône à son fils, Charles-Emmanuel III, et se retirer à Chambéry, mais un an plus tard il tentera de remonter sur le trône sans succès : son fils le placera alors en résidence surveillée à Moncalieri, près de Turin, où il décèdera le 31 octobre 1732. Il sera enterré à la basilique de Superga.

 

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La forteresse de Moncalieri où Victor-Amédée II a fini ses jours.

 

Le nouveau souverain continuera à donner à ses Etats la forme d'une monarchie absolue en s'entourant, notamment, de ministres Niçois dont le désormais célèbre, pour nous, Jules-César Lascaris. Son objectif essentiel sera l'acquisition de la Lombardie, alors aux mains des Autrichiens. Pour celà Charles-Emmanuel III commencera par s'allier à la France, Louis XV lui ayant promis la Lombardie en échange de la Savoie mais, malgré des combats victorieux, il ne peut obtenir, au traité de Worms, signé en 1739, cette Lombardie tant convoitée.

 

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Charles-Emmanuel III, deuxième roi de Sardaigne.

 

Déçu par l'attitude des Français il va faire volte-face (ce qui est, vous pouvez le constater, une constante chez les souverains de Savoie !) et s'allier à l'Autriche, ce qui va provoquer une nouvelle guerre avec la France (alliée pour l'occasion à l'Espagne).

En 1742 la Savoie et le comté de Nice sont envahis par les Français mais la ville de Nice, désormais sans intérêt stratégique, échappera à un siège et à la destruction. S'ensuivront des batailles, tantôt gagnées, tantôt perdues, jusqu'au'au traité de paix d'Aix-la-Chapelle le 28 octobre 1748. Charles-Emmanuel III récupère alors la Savoie et Nice, mais il aurait préféré les échanger contre le duché de Parme et Plaisance, dans le Milanais.

Ainsi il ne s'en est fallu de peu que nos ancêtres devinssent Français avec plus d'un siècle d'avance ! Il est vrai que si on examine une carte géographique, on constate que Nice était davantage tournée vers la France, via la plaine du Var. En effet à l'époque il n'y avait pas de route côtière vers la Ligurie et Gênes (les Basse, Moyenne et Grande Corniches n'existaient pas encore) et le seul moyen d'aller jusqu'à la capitale Turin était de passer par le col de Tende. Mais ce n'était que partie remise.

En attendant c'est à cette époque que la frontière entre le Royaume de Sardaigne et la France sera établie de façon stable et le restera jusqu'en 1860. Des bornes frontières sont placées tout au long de la limite des deux Etats et nombre d'entre elles sont encore visibles. J'ai vu l'année dernière une exposition à Nice sur le sujet et je vous mets un lien vers un site qui est entièrement consacré à cette question : http://bornes.frontieres.free.fr/

 

Et notre ancêtre Lazare dans tout cela ? Ces événements, à supposer qu'il en ait eu connaissance, ont dû bien peu influencer son mode de vie à la campagne sur la colline de Cimiez. Il épouse Honorée TORDO à une date que je ne suis malheureusement pas parvenu à découvrir malgré toutes mes recherches (d'où le titre de mon billet), mon explication est qu'Honorée TORDO (dont je ne sais rien sur elle) ne dépendait pas de la même paroisse que Lazare (il y avait à l'époque 4/5 paroisses à Nice), peut-être même n'habitait-elle pas Nice, et comme l'usage veut que le mariage religieux ait lieu dans la paroisse de la mariée, cela explique qu'on ne trouve pas trace de l'acte de mariage à la cathédrale Sainte-Réparate. Il me faudra donc effectuer une recherche exhaustive d'abord dans les autres paroisses de Nice puis dans les environs ! Une lourde tâche en perspective.

Une autre explication pourrait être qu'ils ne se sont jamais mariés mais j'en doute car les actes de baptême de leurs enfants les mentionnent comme époux et puis à l'époque le concubinage (surtout chez les gens du peuple) devait être assez rare.

J'ai l'impression que Lazare s'est marié sur le tard car je n'ai découvert la trace de leur premier enfant qu'en 1754 alors qu'il est déjà quadragénaire (ce qui me fait supposer qu'Honorée TORDO devait avoir bien dix ans de moins que lui). Je n'ai identifié que trois enfants (j'en parlerai dans mon prochain billet).
Il mourra jeune, le 6 janvier 1764, à l'âge de 50 ans. Que lui est-il arrivé ? Une maladie ? Un accident ? Impossible à savoir, l'acte de décès tenant laconiquement en une ligne.

 

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L'acte de décès de Lazare RAIBAUDO, vous noterez qu'il est mentionné l'âge de 52 ans alors qu'il n'en avait que 50.

 

Son épouse a dû lui survivre mais, comme je l'ai déjà écrit plus haut, je n'ai strictement aucun renseignement sur elle.

 

 

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Les enfants de Gian Francesco et de Gioannetta Publié le Jeudi 2 Avril 2009 à 21:11:41

Gian Francesco et Gioannetta RAIBAUDO, nous l'avons vu, se sont mariés le 28 octobre 1700 et ils auront leur premier enfant exactement deux ans après, jour pour jour, puisque c'est le 28 octobre 1702 que naît Giulio Cesare RAIBAUDO, dont je vous ai déjà parlé puisqu'il a eu comme parrain le sénateur Giulio Cesare LASCARIS qui avait déjà été témoin au mariage de ses parents. C'est donc tout naturellement que les parents ont donné à leur premier-né le prénom de cet illustre personnage !

 

En l'état de mes recherches j'ignore ce qu'est devenu Giulio Cesare RAIBAUDO, ce prestigieux parrainage lui a-t-il permis de surmonter les épreuves de la petite enfance où la mortalité était importante ? Si oui, a-t-il profité de son parrainage ? Est-il sorti de sa condition de cultivateur ? En tout cas j'aime à me dire que s'il a effectivement atteint l'âge adulte, il a certainement dû être aidé ou soutenu par son parrain. Peut-être mes prochaines recherches me permettront-elles d'en savoir davantage sur ce très, très lointain arrière-arrière-etc-grand'oncle.


Les naissances suivantes vont se succéder avec une régularité de métronome pratiquement tous les deux ans. Comme je le disais dans mon précédent billet la seule contraception admise par la religion à l'époque (et toujours aujourd'hui si j'en crois notre Pape actuel !) est l'abstinence, d'où ces mariages à un âge plus avancé qu'aujourd'hui car à partir du moment où un couple se marie les enfants arrivent !

Le 25 septembre 1704 donc naît un second enfant qui reçoit le prénom de Lazare. Un tel prénom peut sembler étrange mais j'ai pu constater en consultant les actes de baptême de cette époque-là que ce prénom était effectivement usité. D'ailleurs si cet enfant a reçu ce prénom c'est parce que son parrain s'appelait également Lazare ... et était un RAIBAUDO (la marraine étant l'épouse de ce dernier, prénommée Catherine), je suppose qu'il devait s'agir d'un oncle, donc très certainement d'un frère de Gian Francesco, mais je n'ai pas encore effectué de recherches sur ce point.

 

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L'acte de baptême de Lazare RAIBAUDO en 1704.

 

Malheureusement cet enfant ne vivra guère longtemps puisqu'il est décédé le 22 avril 1705 à l'âge de six mois, ce qui n'était pas rare à l'époque, n'oublions pas qu'en France au XVIIIème siècle (et ce ne devait guère être différent à Nice), près d'un nouveau-né sur trois mourait avant d'avoir atteint son premier anniversaire, victime le plus souvent d'une maladie infectieuse. La situation ne changera qu'à partir de la fin de ce siècle pour atteindre, de nos jours, un taux de 0,36 %.

 

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L'acte de décès de Lazare RAIBAUDO en 1705.

 

Comment ai-je pu trouver cet acte de décès en l'absence de tout index ? En fait j'ai procédé par déduction compte tenu du fait que neuf ans après la naissance de ce Lazare RAIBAUDO, les parents donneront à nouveau ce prénom à leur dernier enfant (qui est d'ailleurs notre ancêtre suivant). Bien sûr je me suis dit qu'ils n'auraient pas donné une deuxième fois le prénom de Lazare à un de leurs enfants si le premier enfant prénommé Lazare n'était pas, à cette date, décédé. Par conséquent j'ai entrepris une recherche systématique dans les actes de décès pour la période entre 1704 et 1713 et je n'ai pas eu à chercher bien longtemps puisque ce pauvre enfant n'avait pas vécu plus de six mois.

 

Ensuite vient la première fille, Barbara Maria RAIBAUDA, née le 20 juillet 1706, elle porte les prénoms de sa marraine.

 

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L'acte de baptême de Barbara Maria RAIBAUDA.

 

Puis le 26 novembre 1708 naît une deuxième fille, Ludovica Maria RAIBAUDA, qui porte, elle aussi, les prénoms de sa marraine.

 

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L'acte de baptême de Ludovica Maria RAIBAUDA. 

 

L'enfant suivant est encore une fille, Maria Catarina RAIBAUDA, née le 20 février 1710. Est-il  encore besoin de préciser que, comme les autres, elle porte les prénoms de sa marraine ?

 

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L'acte de baptême de Maria Catarina RAIBAUDA.

 

A propos, vous avez remarqué que lorsque c'est une fille, la terminaison du nom de famille change. Ainsi si les garçons s'appellent RAIBAUDO, les filles s'appellent RAIBAUDA, suivant en cela les terminaisons du masculin et du féminin en Italien.

 

Je n'ai pas grand chose à dire au sujet de ces trois filles car, là non plus, je n'ai pas encore eu l'occasion de rechercher si elles ont atteint l'âge adulte. Si c'est le cas elles se sont très certainement mariées et ont eu des enfants.

 

Le sixième et dernier enfant de la famille est notre ancêtre direct qui est né le 5 mars 1713 (donc avec un intervalle un peu plus long que pour les autres enfants de la famille puisqu'il est de trois ans au lieu de deux ans, voire moins). Il recevra le même prénom de Lazare comme son aîné né en 1704 et, comme lui, aura le même parrain Lazare RAIBAUDO (car je ne pense pas qu'il s'agisse d'un autre, ça ferait beaucoup de Lazare dans la famille !). En revanche il n'aura pas la même marraine puisqu'elle s'appelle Bartolomea ROSSA, il ne s'agit donc pas de l'épouse du parrain, peut-être celle-ci était-elle décédée à cette époque ?

 

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L'acte de baptême de notre ancêtre direct Lazare RAIBAUDO en 1713.

 

A ce jour je n'ai pas trouvé d'autres enfants du couple Gian Francesco - Gioannetta, je pense donc que Lazare RAIBAUDO est le dernier-né de cette famille. Je parlerai de lui plus longuement dans le prochain billet puisqu'il est notre ancêtre suivant.

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