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WORLDATTIDUDE

FICTION OU REALITE

LES DESSOUS DE TABLE Posté le Vendredi 22 Février 2008 à 19h25



Et si c’était vrai ?

Erreur : filtre « justifier » non défini (...)

Les élections municipales sont passées. Les résultats définitifs ou définitifs provisoires ont été d’ores et déjà publiés. La bourse nationale du vol, ou pour être exact du débauchage des conseillers est ouverte. La question qu’on se pose est quel sera le cours réel, selon que l’on voudrait acheter un conseiller du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) ou un conseiller de l’opposition dite radicale ? En vérité, des hommes et des femmes se laisseront débaucher à vil prix ou sur la foi de promesses qui ne seront jamais tenues une fois que l’intéressé aura commis le forfait. Mais le mal dans tout ceci, c’est que dans leur nouveau parti, ils seront toujours regardés comme des traîtres. Ne dit-on pas que qui a trahi trahira ? Les conseils municipaux vont être formés bientôt. Dans certaines localités, des arbitrages intenses et délicats seront nécessaires afin d’éviter que le pire ne se produise. Dans d’autres, le parti décrétera, il fera tomber sa toute puissante et irrévocable décision, et tout le monde se rangera. Il n’y a pas de doute que de telles décisions qui consistent à imposer un maire à une localité vont provoquer un effet de rejet qui n’est pas propice pour une bonne application de la communalisation. Pendant ce temps, une rumeur envahit la capitale et même au-delà. Quelle est cette rumeur qui fait courir le tout politique Ouagadougou ? La rumeur s’emplifie chaque jour davantage. Elle se fait plus persistante. Les femmes et les hommes en parlent partout comme si c’était déjà une réalité. Cette rumeur dit que le courant ne passerait plus entre le Maire central de Ouagadougou et le frère cadet du président du Faso, François Compaoré qui a juré de le chasser de la mairie de Ouagadougou. Mais ce n’est que de la rumeur. Alors, que la rumeur court et s’éloigne pour que s’installe la vérité. Qu’elle meure de sa belle mort comme on a coutume de dire en pareille circonstance. Est-ce vrai que Simon Compaoré ne dirigera plus la plus grande mairie du Burkina Faso ? « Simon la fleur », comme aimait l’appeler le regretté Henri Sebgo va-t-il perdre son siège de Maire central de la capitale ? Si c’est vrai que Simon Compaoré ne va plus être le maire de la plus grande agglomération burkinabè ; si les choses se passent de sorte qu’il n’est plus le bourgmestre de Ouagadougou, alors militants et militantes du Congrès pour la démocratie et le progrès : tremblez. Tremblez de toutes vos carcasses car si l’on fait ainsi du bois vert, qu’en sera-t-il du bois mort sommes-nous tenté de dire pour paraphraser les Saintes écritures. Pas que Simon est irremplaçable ! Aucun homme n’est irremplaçable ; il est indispensable à un moment ou à un autre de l’évolution de la sa société. Même le président du Faso n’est pas irremplaçable. Il peut être remplacé si l’envie lui vient aujourd’hui de quitter le pouvoir. Pas que nous sommes un inconditionnel de Simon. Loin de là ! Mais nous pensons sincèrement qu’à la tête de la mairie de Ouagadougou l’homme a fait un bon travail de mobilisation au profit du parti. Peu importent les méthodes mises en œuvre. On sait que ce parti comme partout ailleurs en Afrique fait son plein de voix par toutes les manières dans ce qu’il convient d’appeler maintenant les communes rurales. Les grandes villes se sont de tout temps montrées frondeuses à l’égard des différents régimes. La raison est à chercher dans le fort taux d’alphabétisation qui y prévaut. Malgré ce handicap, Simon Compaoré a su mobiliser depuis une décennie les femmes et les jeunes, notamment des quartiers périphériques, et même des vieux quartiers. Le départ de Simon à moins de douze mois d’élections capitales comme les législatives de 2007 va être ressenti. Son absence sera beaucoup préjudiciable au CDP. Le ministre d’Etat, Salif Diallo ne dit rien d’autre quand il déclare à notre confrère L’Evénement du 10 mai 2006 : « Pour être honnête avec vous, le CDP n’a pas intérêt à voir Simon quitter la tête de Ouagadougou. Nous n’avons pas encore secrété un camarade susceptible de le remplacer. Pour le reste, je suis sûr que le camarade Simon sait qu’il n’est pas indispensable et qu’un jour... ». Propos pleins de sagesse. Alors ! A ce poste, Simon Compaoré s’est montré d’une compétence à faire pâlir même ses adversaires. Il a été efficace pour son parti en tout cas, ne serait-ce que pour avoir initié les zones rouges interdites à tous ceux qui manifestaient contre l’impunité après les assassinats de Sapouy de décembre 1998. Il fut d’une redoutable efficacité pour son parti, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) pour avoir levé et pensionné une milice composée de loubards pour faire la peau aux militants du Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques contre l’impunité. Dans d’autres circonstances comme l’assassinat de l’élève Flavien Nébié à Boussé en décembre 2000, le maire central de Ouagadougou a été d’une utilité irremplaçable. Pour la défense du régime de la IV ème République, Simon Compaoré a montré un zèle inégalable. D’aucuns diraient qu’il s’est fait l’avocat du diable chaque fois qu’il a été question des intérêts du président Blaise Compaoré et de son régime. Voilà entre autre chose l’homme qu’on voudrait éjecter de son siège de maire de Ouagadougou au motif qu’il aurait des bisbilles avec le « Petit président ». Il y a lieu de réfléchir encore par deux fois. Bien entendu, pour le moment il ne s’agit que de la rumeur. Mais, ce qui donne à réfléchir dans cette histoire, c’est la raison principale : une mésentente avec François Compaoré. Nous ne nous rappelons pas qui dans « Les femmes savantes » de Molière conseillait au jeune amoureux qu’il faut « plaire jusqu’au chien de la famille ». C’est certes là une caricature, mais si cette rumeur se confirme et si les raisons se révélaient exactes, la conclusion qu’il faudra tirer c’est que l’administration burkinabè est gérée par les Compaoré qui placent et éjectent quand ils veulent. Certes, également ce n’est pas nouveau. On l’a déjà vu avec ce qui était arrivé aux deux anciens présidents de l’Assemblée nationale Yé Bongnessan et Mélégué maurice Traoré. Mais tout de même, car on pense que les mœurs ont beaucoup évolué depuis. Si cette rumeur devenait réalité, ce ne sera ni plus ni moins une instrumentalisation de l’administration, de tout l’appareil de l’Etat. Chaque fonctionnaire grand ou petit est mis où il se trouve pour dire et agir dans le sens des intérêts des Compaoré. Ce qui est bien dommage car les Burkinabè veulent garder l’illusion qu’ils sont régis par des institutions républicaines. On a coutume de dire qu’on ne change pas une équipe qui gagne. Certes, il faut un jour se décider à passer la main, en toute camaraderie. Un ministre de la IIIe République à qui le gouvernement a demandé de démissionner pour faire baisser la fièvre sociale aurait répondu : « Nous sommes venus ensemble ; nous partirons ensemble ». Nous ne pensons pas que le maire Simon Compaoré rumine de telles pensées égoïstes.

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