Mon cœur saigne
Sur mon sein blanc
Se répand
Une tache de sang
Coquelicot
Rouge vermillon
Au dessus du mamelon
Se dessine
Comme un petit ballon
Coquelicot
Puis la tache s’étend
Recouvrant
Tout le champ
De fiévreux ardents
Coquelicots
Au fond de mes nuits reposent
Des secrets inavouables que je n’ose
Laisser effleurer par la moindre lueur
De crainte de leur redonner vie
Ils se nourrissent de mon angoisse et de ma peur
Derrière mes paupières closes
Je leur livre une guerre sans merci
Les murs de ma chambre sont roses
Du sang de tant de délits
Les crânes alignés reposent
Comme des trophées qui ont pris la pose
Un corps nu d’une beauté macabre
Allongé, transpercé, regard surpris,
De mille plaies le sang coule
Et dessine sur le sol des rivières
Assis à ta place
dans cette maison de glace
Je compte un à un mes torts
Je vois ces carafes remplies du vide
Qui transperce mon corps
Et toutes mes nuits se fondent
Jamais tes yeux ne tombent
de mon cœur qui succombe
A ton départ, mais...
Des projets, des rêves
s'arrachent et j'en crève
Je ne vis plus, je meurs
Même en surface
Te voir, me glace
et m'éventre le cœur
Et toutes mes nuits se fondent
Tes bras un autre tombe
Je méprise même son ombre
et ton départ, mais...
Mais je t'appartiens
Comme l'orque et la mer ne font qu'un
Elles n'aiment qu'une seule fois
Puis échouent comme on se noie
Elles n'aiment qu'une seule fois
Après la mort,
Ni vigne ni jardin
Pose ta tête brune sur l'oreiller brodé.
Laisse glisser des doigts, tes bagues ciselées.
Après la mort,
Ni sucre, ni soleil
Plus jamais le collier
De l'ambre de tes bras
Et dans les nuits d'été
L'odeur des magnolias
Je t'interdis de me quitter
D'ouvrir le couple de volets
De t'échapper dans cette ville
Tout est à craindre sans raison.
La mort en connaît des façons
Pour diriger les automobiles
Après la mort,
Ni baiser ni soupir
Et plus de menthe à l'eau
Que l'on sert en peignoir
Ni de montre qui court
Quand tu dors dans le noir.
Après la mort,
Ni baiser ni soupir
Ni vigne ni jardin
Ni sucre, ni soleil
Amour, chérir, aimer,
Sentiments incontrôlés,
Laisse ton être s'envoler doucement
Dans des tourbillons de sentiments...
N'aies pas peur de tout avouer,
Livre toi à ton bien aimé...
Le partage est une clef d'amour,
Tout secret doit être livré un jour...
L'amour est le partage des cœurs,
Que ce soit bonheur, tourments ou malheurs...
N'aie pas peur de pleurer,
Les larmes sont là pour soulager,
Livre toi comme tu en as envie,
Par les yeux, par le coeur, par écrit...
Tu te sentiras désenvoûtée de tout ce qui fait souffrir,
Et tu retrouveras le sourire...