822km...

Après une dizaine d'heures de voiture (pauses comprises), nous sommes enfin arrivés à Aix-en-Provence. Comme prévu, nous avons passé la nuit de dimanche à l'hôtel.

Selon notre programme du lundi, il fallait arriver à 8h au CROUS pour récupérer les clés de ma chambre, et éventuellement déjà monter les affaires, car à 10h commençait ma vie de Puyricardienne (NdlA : Puyricard, c'est le nom du coin paumé dans les champs de lavande où se situe l'I.A.E.(1) d'Aix, les IAEtiens ont donc décidé de s'auto-proclamer « Puyricardiens » et « Puyricardiennes »). Seulement, notre programme si bien établi ne tenait pas compte de la longue, voire très longue, attente au CROUS. A 8h, il y avait déjà une quarantaine de personnes qui attendaient devant la porte. Quelle surprise, puisque l'accueil n'ouvrait qu'à...10h. Nous avons donc eu droit à une distribution de tickets (comme ceux à la boucherie). Le notre était le numéro 012. A 9h15, nous avons décidé qu'il ne servait à rien d'attendre vainement, donc papa m'a emmenée à l'I.A.E. (j'hésitais à écrire « papa m'a emmenée à l'école », mais je me suis rendu compte ensuite que ça faisait peut être un poil 'petite fille qui entre au C.P.(2)'). Ici s'arrête le récit des clés. Vous trouverez la suite un peu plus bas.

J'arrive donc à l'I.A.E. Évidemment, je ne connaissais personne. Mon erreur était de penser que c'était le cas de tout le monde. Erreur dis-je, car apparemment, c'était un peu pareil qu'à l'E.S.M.(3) de Metz (là, les P'tits Déj', vous êtes les seules à comprendre, pour les autres, l'explication arrive.) J'entends par là que les gens ont visiblement postulé pour l'I.A.E. par grappes. Résultat : les personnes sont souvent plusieurs à sortir de la même formation et donc à se connaître. Il m'était difficile de m'intégrer avant la réunion dans les groupes déjà existants (oui, je suis désolée de casser les mythes « Fanny n'est pas timide » et « Fanny a trop le contact facile »). Arriva enfin l'heure de la réunion. Tout le monde s'est assis dans l'amphi : c'était enfin ma chance de pouvoir créer le contact avec mes voisins de banc. Ahah, manque de chance, la chaise à coté de mon voisin de gauche était pétée, donc j'ai dû laisser un blanc, et mon voisin de droite n'avait pas l'air très ouvert à la discussion (j'avais déjà tâté le terrain en attendant dehors, car, le trouvant *plutôt à mon goût*, je lui avais lancé des regards pour lui faire comprendre que s'il m'adressait la parole, je ne le boufferais pas, mais il n'avait pas eu l'air de trop comprendre). Bref, la réunion se passa donc dans l'anonymat le plus complet. L'avantage, c'est que j'ai pu suivre enfin un peu ce qui allait se passer dans cette école : programme, échanges, options, et... D.A.M. (4). (Pour que vous compreniez correctement la suite de l'histoire, il faut que je vous précise ceci : Vendredi, nous avions reçu un mail de la responsable administrative de l'I.A.E. précisant l'emploi du temps de cette semaine de rentrée. Au programme : réunions, passage du T.O.E.F.L. (5), et jeu d'entreprise.) Mme Lederlin nous explique donc comment se passera l'année, et plus précisément la semaine à venir. Pour être claire, les gens qui ne suivent pas le D.A.M. (donc moi) ne passent pas le T.O.E.F.L., ne participent pas au jeu, et n'ont pas beaucoup de cours. En fait, nous n'aurons que les cours du Master (Marketing, Strategy, International Law, Human Ressources, Communication, English, Spanish, etc.). Ce qu'on loupe, finalement, c'est surtout de rencontrer nos futurs camarades. Sur la promo (nous sommes 150, dont une cinquantaine en Full English Track) il doit y avoir une trentaine de personnes dans mon cas, qui, pour la plupart pour des raisons financières également, ont choisi de ne pas faire ce D.A.M. Nous sommes donc une trentaine à avoir pu rentrer chez nous après la réunion, et à ne reprendre que le vendredi 11 septembre. Près de 2 semaines de vacances pour commencer... Au début, j'ai eu un peu peur de débarquer le 11 sans connaître personne, alors qu'eux se connaitront déjà du jeu, et des autres activités, puis je me suis dit que je ne serai pas la seule dans cette situation. Car payer 3000 euros pour faire encore de l'interculturel (merci l'I.S.F.A.T.E.S.(6), mais de ce côté, je ne suis pas sure d'avoir encore beaucoup à apprendre), et d'autres activités vouées à faire de nous de bons managers (sachant que 1) nous sommes déjà bons et 2) je ne veux pas être spécialement un grand manager), eh bien je trouve ça cher payé. Bref, après la réunion, direction centre ville pour rejoindre papa, qui était censé avoir récupéré les clés.

Suite de l'histoire des clés donc...

Arrivée à la Résidence Universitaire des Gazelles, je constate que la queue (oui, la file d'attente, je vous vois déjà venir avec vos mauvais jeux de mots) est encore aussi longue (aucune métaphore filée n'est à noter ici). Je rejoins donc le patriarche qui devait déjà crever la dalle (pas de p'tit déj, et pour seul repas, des PrinceDeLu... d'ailleurs Biscotte, tu constateras ceci : 94 kcal dans un Prince.) J'ai encore attendu jusqu'à 15h30 et enfin, c'était mon tour (entre temps, on a appris que le 012, c'était le 1012... je sais pas comment ils ont organisé leur histoire, mais admettons). Après quelques formalités et encore un peu d'attente, on me donne enfin les clés : chambre 6122. Ceux qui me connaissent (les autres, fermez cette page, nous n'avons plus rien à nous dire) que mon nombre préféré est le 22. Le 6 étant pour le pavillon et le 1 pour l'étage... je suis super contente. L'année ne peut être que bonne dans ces conditions. La chambre (…). (je décide de ne pas en parler, car un article entier y sera consacré, car je sais que vous en mourrez d'envie).

Me voilà donc installée à Aix-en-Provence. Je n'ai pas cours, il n'y a encore personne au CROUS, et mon bâtiment est le seul à ne pas être doté d'internet. Gros coup de cafard (fatigue oblige). Fanny pleure toujours quand elle est fatiguée, alors évidemment, là, elle a pleuré comme un bébé. Il paraît que c'est normal quand on arrive quelque part d'avoir un certain temps d'adaptation et de se sentir un peu seul au début. Eh bien, je ne vous cacherai pas que c'était mon cas. Je tiens donc à remercier les personnes qui m'ont redonné la pêche, de n'importe quelle façon. C'était sympa et nécessaire. Merci bien. (ou « méasi » comme on dit dans le Bitcherland). Promis, je vais rattraper du sommeil et reprendre du magnésium (et du poil de la bête par la même occase... aucune connotation à un quelconque portugais, bien sûr...)

K.

(1) I.A.E. = Institut d'Administration des Entreprises (oui, comme ça Moutilé, tu sauras le nom de mon école ;) )

(2) C.P. = Cours Préparatoire, le début de l'école primaire, classe des enfants qui ont environ 6ans.

(3) E.S.M. = École Supérieure de Management (haut lieu de rassemblement de fashions et pimbêches en tous genres à Metz)

(4) D.A.M. = Diplôme d'Aptitudes Managériales (ce diplôme est l'aboutissement d'une formation complémentaire au Master de Management Général auquel je me suis inscrite. Il coûte 3000 euros/an)

(5) T.O.E.F.L. = Test Of English as a Foreign Language (test d'anglais requis pour étudier à l'étranger, qui coûte je crois plus de 100 euros mais qu'il faut préparer un minimum à l'avance)

(6) I.S.F.A.T.E.S. = Institut Supérieur Franco Allemand de Techniques d'Économie et de Sciences (pour ceux qui l'ignoraient encore... Shame on you)