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LE RÊVE BLEU poèmes nouvelles

BONJOUR et BIENVENUE ! Alain Gautron

Le soir, au fond des bois ... Publié le Samedi 6 Décembre 2008 à 19:37:14

Nymphe

 

Dans la torpeur du soir, sur un rayon de lune,

Dès lors que se sont tus les chants et les abois,

Légère, elle descend, au plus profond des bois,

S'asseoir à la fontaine, en cette heure opportune.

 

Petit Peuple enchanté que réveille la brune,

Voici ta souveraine, implore et soumets-toi

Au charme ensorceleur de celle dont la voix,

Dans la langue des dieux gouverne ta fortune !

 

Adore-la, peignant sa chevelure blonde,

Souriant au  reflet que lui retourne l'onde.

En cet instant complice, écoute-la chanter.

 

A son hymne profond, tout frissonne et chavire,

Tandis que ses yeux verts dardent, transfigurés,

Mille traits enflammés d'amour sur son empire.

 

 

Alain Gautron

 

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Bleu ... bleu ... bleu Publié le Samedi 6 Décembre 2008 à 19:29:13

Du rêve bleu

 

Du rêve bleu, des jours qui passent,

De nos moments à marée basse,

Que restera-t-il au matin,

Quand un jour nouveau tend  la main ?

 

Comme une musique lointaine,

Je ne sais quoi d'ensorceleur,

Peut-être quelque sourde peine,

Que nous emporterons ailleurs.

 

Ainsi, de l'être que nous fûmes

Avant que de vivre ici-bas,

Demeure, enfin je le présume,

Au fond de notre coeur, tout bas,

 

Comme une  musique lointaine,

Je ne sais quoi d'ensorceleur,

Le murmure d'une fontaine

Dont  nous savons le nom par coeur.

 

Alain Gautron

 

 

 

 

 

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Miaou ! Publié le Samedi 6 Décembre 2008 à 19:23:25

 

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Mon chat

 

 

Je n'attendais personne.

Personne n'est venu,

Que le vent de l'automne

Et ce chaton perdu.

 

Errant par les ruelles,

Il était si petit !

Je l'ai pris sous mon aile

Et nommé Ouistiti.

 

Depuis, il a pris place

Au sein de la maison,

S'appropriant l'espace

Jusqu'au moindre carton.

 

C'est un beau chat tigré

Les yeux pleins de malice

Qui n'en fait qu'à son gré

Mais si doux et complice !

 

Et bavard, avec ça !

Ayant toujours à dire :

" Bonjour, comment ça va ? "

Je sais, vous allez rire,

 

Mais la langue féline,

Ce n'est pas le Pérou.

Il dit : " Alors, on dîne ? "

Je lui réponds : "Miaou ! "

 

Alain Gautron

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à Monsieur de MUSSET Publié le Samedi 6 Décembre 2008 à 19:13:32

 

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Sur " L'Impromptu " *

 

Cher Monsieur de Musset, l'on me dira sans doute

Pour le moins suffisant de m'adresser à vous,

Brillante Etoile chère à la Muse entre toutes,

Moi qui ne sais rimer que vers de quatre sous.

 

Il est vrai bien souvent que ma plume s'enlise,

Laissant la page blanche et mon cœur abattu.

En ces moments obscurs, ma pauvre âme indécise

Se tourne alors vers vous : je relis " L'Impromptu ".

 

Aussitôt le soleil se lève en ma maison.

Moi, sur ses rayons d'or, je me sens funambule

Et, la lyre à la main, m'envole à l'horizon

Où mille carillons en chœur tintinnabulent …

 

Je ne sais si mes vers en deviennent meilleurs,

Mais vous chantez si bien l'art de la Poésie !

Douze vers ont suffi pour envoûter mon cœur,

L'abreuver de nectar, l'embaumer d'ambroisie.

 

Alain Gautron

 

*L'Impromptu, poème écrit par Alfred de Musset en 1839, en réponse à la question : " Qu'est-ce que la Poésie ? "

 

 

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Hier et aujourd'hui Publié le Samedi 6 Décembre 2008 à 19:10:26

La carte postale

 

Clémentine est debout à la fenêtre de sa chambre, son ours en peluche à la  main. Elle écarte délicatement le rideau en étamine de lin et scrute la campagne  endormie en cette matinée brumeuse d'octobre. Elle a un peu froid. Il faudra qu'elle demande à Sophie de monter le chauffage. Depuis un moment déjà, Clémentine  attend le facteur. Que fait-il, ce matin ? Il est presque neuf heures et demie. D'habitude, il est là beaucoup plus tôt …

Clémentine attend quelque chose d'important : une carte postale de ses parents. Ils sont partis dans le midi, à Collioure. C'est là qu'habite sa grand-mère paternelle. Ils ont promis de lui écrire dès leur arrivée. Elle entend encore son papa et sa maman, quand ils l'ont ramenée au pensionnat :

 

« Ne t'inquiète pas, ma chérie, nous ne sommes partis que pour quelques jours, et nous t'enverrons une jolie carte postale dès que nous serons arrivés chez grand-mère ! Travaille bien, surtout, et sois sage  ! »

 

Clémentine aurait bien voulu y aller aussi. Elle aime beaucoup sa grand-mère et celle-ci se fait bien vieille. Elle a même entendu ses parents dire à mi-voix qu'elle était malade ... Hélas, il y a l'école !

On est quel jour déjà ? Quand sont-ils partis ? Dimanche ? Elle ne sait plus très bien. Dans ce pensionnat, tous les jours se ressemblent. Quelquefois aussi, les idées se mélangent dans sa tête. Il faudra qu'elle demande à quelqu'un, à Sophie, par exemple. Oui, elle est tellement gentille Sophie !

Mais toujours pas de facteur ! Clémentine a beau écarquiller les yeux, coller son nez à la vitre,  la cour et la petite route qui serpente dans la campagne et conduit au portail d'entrée sont complètement désertes ! Sous sa fenêtre,  les membres du personnel de l'établissement vont et viennent, comme chaque jour. Clémentine imagine que la voiture du facteur est peut-être tombée en panne, ou que … Clémentine passe beaucoup de temps à sa fenêtre à s'imaginer des tas de choses.

Mais voici qu'on frappe à sa porte. Elle se retourne brusquement, le cœur battant. Le facteur ? Non, ce n'est que Sophie.

 

« Allons, madame Loiseau, il est temps de descendre à la salle à manger, le repas est prêt !

Mais, Sophie,  j'attends le facteur, j'attends une carte postale de mes parents … Ils ont promis de m'écrire en me ramenant au pensionnat …

Madame Loiseau, vous avez quatre-vingt-cinq ans, et vous savez bien que c'est une maison de retraite, ici ! Allez, donnez-moi le bras, nous allons descendre tranquillement toutes les deux. »

                                                                               Alain Gautron

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