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La Babouk Masquée

Etats d'âme sur la vie à la Réunion

Les tyranosaures n'aimeront plus la Réunion Posté le Mardi 10 Novembre 2009 à 14h40

Attention, article scientifique, littéraires s'abstenir...

 

Dans la longue et complexe histoire des relations entre les dinosaures et l'ile de la Réunion, il y aura peut être un jour un avant et un après le 27 avril 2009. En effet, ce jour là, en lisant leur Journal of the Geological Society, si les dinosaures n'étaient pas si cons (question de taille de cerveau, ils n'y sont pour rien), ils auraient vite déduit du charabia scientifique de cette feuille de chou, que l'ile de la Réunion abritait l'ordure qui, il y a 65 millions d'années, a anéanti leur "super ordre" et a réduit, du même coup, leur légitime prétention à devenir un peu moins cons, à inventer le moteur à explosion puis, dans la foulée, le Hummer, cette quintescence du progrès chez les moins cons qu'un dinosaure mais pas tellement plus intelligents quand même, 20 litres d'essence tous les 100 km et 468 g de CO² par km parcouru.

 

Avec un peu plus de cerveau qu'un dinosaure on peut aimer ça...

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Avant le 27 avril, les relations entre les dinosaures et l'ile étaient pourtant cordiales, voire franchement amicales. Les marmailles, surtout du genre masculin, vouaient un véritable culte aux grands sauropodes. Les dinosaures, quant à eux, étaient bien installés dans toutes les sphères du pouvoir réunionnais et rien ne semblait pouvoir les en déloger, pas même une certaine presse de très mauvais goût.

 

Le 17 avril 2009, 10 jours avant la date fatidique, Varangue, le journal de l'école de journalisme de la Réunion, sort son deuxième numéro au thème étrangement prémonitoire!

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Hélas, le 27 avril 2009, patatras, une obscure scientifique américaine de l'université de Princeton flanquée d'un nom aux délicates consonnances germaniques - Gerta KELLER - a porté un rude coup à cette belle harmonie tropicale en torpillant les anciennes théories sur la disparition des dinosaures.

 

Pourtant, depuis les eighties, la messe semblait dite. Comme un seul homme, la communauté des Experts es-dinosaures, pétrie des certitudes de ceux qui se déplacent en Hummer (oui docteur, j'ai un problème avec ce véhicule...), avait désigné à la vindicte populaire LE soit disant coupable de la fin des dinosaures : une vulgaire météorite de la taille de Paris dont le cratère d'impact a été retrouvé sous le village mexicain de Chicxulub.

 

Chicxulub, il y a 65 millions d'années, un 14 juillet sans doute...

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Mais déjà en 2004, Gerta la douce avait entamé son lent travail de sape des fondamentaux de La théorie officielle en démontrant, dans un article publié dans Proceedings of The National Academy of Sciences, que le fameux cratère d'impact de Chicxulub était antérieur de 300.000 ans (une paille...) à la disparition des dinosaures.

 

Pour les Chicxulubiens, l'heure est venue de déboulonner le monument aux morts... Gerta s'est encore fait des copains !

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Dans son papier du 27 avril, Gerta la tendre enfonce le clou et démontre carrément que l'impact de Chicxulub a eu autant d'effet sur le règne animal que les hurlements d'une cinquantaine de passagers d'une rame de RER écrabouillés les uns contre les autres un jour de grêve sur le sommeil d'un syndicaliste Sud Rail... soit moins que pas grand chose voire carrément rien du tout. Pas une espèce n'a disparu suite à l'impact. La météorite qu'on prenait pour un caïd n'était qu'une petite frappe.

 

Mais alors, qui donc a tué les dinosaures ?

 

Pour Gerta la maline, la mise hors course de la météorite ouvre un boulevard à son champion, un point chaud, soit un machin très chaud et très énervé, enfoui dans les profondeurs du manteau terrestre, et qui, il y a 65 millions d'années, a pété une durite et a vomi pendant près d'un million d'années des quantités phénoménales de magma, de poussière et de gaz, au niveau de l'actuel Deccan indien, créant au passage les Trapps du Deccan, un amoncellement de couches de lave de plusieurs kilomètres d'épaisseur sur près de 4 fois la surface de la France. Si les dinos n'ont guère été impressionnés par l'aspect architectural de la chose, ils n'ont en revanche pas vraiment goûté les changements climatiques subséquents, car il est prouvé que les dinos étaient des chochotes. Résultat : Fin des dinos.

 

Les Trapps du Deccan

Comme monument aux morts des dinos, cela a un peu plus de gueule que la ridicule pierre tombale des Chicxulubiens...

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Mais pas fin du point chaud. Visiblement insensible au mal qu'il avait causé, et assuré de sa totale impunité en l'absence d'un corpus juridique sur l'évolution des espèces il y a 65 millions d'années, l'affreux n'a pas bougé d'un pouce. En revanche, au dessus de lui, la croûte terrestre, elle, et donc ce qui deviendra plus tard l'Inde, a entamé une longue dérive vers le Nord. Pendant ce temps, notre point chaud, pas totalement calmé après son forfait, continuait régulièrement à éructer du magma créant au passage les Seychelles, les Maldives, les Chagos, l'ile Maurice et, enfin, il y a deux millions d'années, l'ile de la Réunion sous laquelle il continue à vociférer ses insanités.

 

Assuré de son impunité, l'assassin n'a pas cherché à masquer les traces de son passage

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Bref, pour les littéraires qui n'auraient pas encore compris, le Piton de la Fournaise est (d'après la théorie la plus récente) la partie émergée du SEUL ET UNIQUE TUEUR DES DINOS. Il est donc probable que les tyranosaures n'aimeront plus la Réunion. Quoique, nos dinosaures péi n'ont pas l'air pressé de laisser la place...

 

Du haut du piton de la fournaise, 65 millions d'années d'impunité nous contemplent

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Fin de l'histoire.

5 commentaires. Dernier par conseils sur l'aménagement du jardin le 20-07-2013 à 10h34 - Permalien - Partager
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