La vie est brève
Comme le rêve
Qui s'élève
Quand s'achève
Le doux sommeil.
L'azur vermeil
Du pale éveil
Ouvre son bel œil
Sur un jour nouveau.
On immole le veau
Noir qui équivaut
La mort dans le caveau,
Ainsi s'ouvre l'écluse
De la paix recluse
Dans l'âme qui ruse
Avec le chant de la muse
Que joue la belle lyre
Du poète qui délire
Sa folie que sait lire
La sagesse, un collyre
Pour les aveugles
Du pays qui meugle.
La politique aveugle
La jeunesse qui beugle
Le changement. Les scélérats
Cyniques avec leurs dents de rats
Rongent sous leurs apparats
Vils les vies dans l'embarras
De la responsabilité vraie.
Ils marchent sur la raie
Du libertinage qui apparaît
Dans le pouvoir qui distrait
La masse au ventre vide.
La famine, déesse aride
Souffle son feu torride,
Plein d'un vitriol acide,
Aux portes creuses du pays.
La mort, princesse sans répit
Célèbre avec grande envie
Ses noces avec les impies.
L'espoir, dieu décédé
Jette son dernier vieux dé
Au sort brisé et débridé
Du peuple au visage ridé
Par les sanglantes lanières
Du temps aux viles manières
Qui n'exauce plus les prières
De nos larmes faites rivières.