Au commencement était le christianisme,
Les missionnaires barbus dans leur toge de catholique
Etaient la voix de ceux qui criaient dans le désert subsaharien :
Aplanissez les chemins des colons ambitieux, faites leur des voies
Pour exploiter vos riches forets denses où gisent de nombreux trésors.
Au commencement était l’impérialisme,
Les pâtissiers de Berlin avaient déjà partagé le cake
Délicieux de nos terres pas encore en friche.
Au commencement était la traite négrière.
Les océans portaient et transportaient sur d’énormes navires
Les valeureux hommes de couleur pour travailler dans les champs de coton.
Au commencement était la colonisation,
Les Blancs échangeaient leur civilisation contre nos richesses.
Ensuite vinrent les luttes :
Nos pères mirent fin à l’esclavage,
Nos pères firent abolir le travail forcé.
Ensuite vint la Négritude :
Nos pères démontrèrent nos civilisations,
Nos pères firent établir la carte de nos identités.
Ensuite vinrent les Indépendances :
Nos pères proclamèrent nos Libertés,
Nos pères firent partir les Blancs chez eux.
Ensuite vinrent les Dictatures :
Nos pères furent pires que les Blancs,
Le pouvoir leur monta à la tête.
Ensuite vinrent les coups d’Etat :
Le peuple était rassasié des Vieux dirigeants
C’était l’heure de la relève.
Ensuite vinrent les guerres :
Les Fils se disputèrent le trône,
Le pouvoir ignorait le droit d’aînesse.
Aujourd’hui on recherche la paix :
La paix qui nous permettra de travailler,
Car seul le travail nous grandira.