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Mensonges Posté le Vendredi 29 Août 2008 à 16h50

Un pas aux portes de la grande ville

        Avec son vieux pont à sens unique,

        Sa morgue qui dit bonjour,

        Quand la rue gigantesque du N’zo,

        Ce fleuve mythique, étendue mystique

        Donne l’illusion d’une chute sans précédent

        Et je baigne encore une fois dans le cœur vif

        Du village des hommes, de la cité du pardon

        Ou j’ai tété jusqu’à la maternelle sans gène

        Le sein de ma mère sous le regard de mon père.

        A peine revenu, voilà ils accourent

        A grands pas dans le sourire de la mélancolie ;

        A peine descendu, voilà ils m’embrassent

        A bras ouverts, dans la joie de la nostalgie ;

        Eux , les premiers souvenirs de ma vie de ma vie d’enfant.

        Ils ne m’ont pas oublié, moi leur fils, moi l’ami

        En qui ils ont mis une grande confiance,

        Car je me rappelle les fois, tous les moments

        Ou seul en leur compagnie dans nos rues nues

        Avec leur poussière à méningite

        Je leur promettais que le maire les bitumerait

        Pour qu’enfin nos mères braves, femmes attentionnées

        Portent les produits de leur terre de providentielle.

        Toutes les fois que seul dans les sentiers je traînais,

        Tous les fils de l’ombre devenu comme moi

        Ne cessaient de me chanter dans cette constante ténèbre

        Les paroles d’espoir composées dans les malheurs d’ici.

        J’entends encore tonner en mon indélébile mémoire

        Le refrain de ces notes lointaines et lancinantes.

        Toutes les fois que je me rendais à la Place Publique

        Voir les yeux levés aux cieux la grande tour tricolore,

        Poumon puissant des eaux de la capitale du Moyen Cavally

        Je mesurais enfant déjà la taille normale de mes rêves 

        Qui n’avaient d’égal que cette fière hauteur de béton

        Qui surplombe orgueilleusement le beau ciel de cette cité.

        Si j’avais pu par quelque miracle gravir cette pile orange blanc vert,

        Lieu de retrouvailles de ces augures oiseaux noirs,

        Evidemment j’aurais pleuré ce que rejetait ce vieux château

        Quand il faisait la cure de ses eaux, tant j’aurais compris

        Avec quelle violence de négligence et quelle force de mensonge

        Le feu qu’on pensait à l’époque être la flamme de l’espérance

        N’était que le souffle de l’utopie né dans le vent de la haine.

 

 

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