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Le retrograde Posté le Vendredi 29 Août 2008 à 17h18

 Je ne cesse tous les jours qui passent

 De me souvenir de temps jadis,

 Lorsque dans la foi, loin des vices

 Mon cœur plein de vie se vidait d’angoisse

 Je ne cesse toutes les nuits qui coulent,

 Calmes avec leur suave odeur de froid,

 Dans la force que procure Jésus sur la croix,

 De voir mon âme prendre plaisir hors des foules.

 Elle est pourtant bien loin derrière,

 Cette époque d’amour, de zèle, époque de foi

 Avec ses cantiques, ses méditations sur la Loi

 Dans l’espérance que donne une bonne vie de prière.

 Déjà bien longtemps, depuis un bon moment,

 Mon cœur réduit sa ferveur de demi

 Et comme un chien qui après avoir vomi

 Retourne sans gène avec envie à ses vomissements.

 Mon âme erre çà et là dans un vaste désert

 Avec son sable dans le vent, avec son froid dans la nuit

 Noire qui d’un feu tout rouge brille et luit,

 Une nuit noire que perce les yeux d’Eben-Ezer.

 Mon cœur de remords regrettables est envahi,

 Mordu par les violents cris d’amères douleurs

 Qui naissent par la marche à reculons vers la lueur

 Quand on sait en vérité Dieu avoir trahi.

 La lumière qui sauve touche mon corps par le dos

 Pendant que mon visage baigne dans la marre ténébreuse

 La marre mouvante profonde, mouvante boue vénéneuse

 Qui ronge mon âme jusqu’au loin vers les os.

 Assis pourtant dans la foule nombreuse et bruyante,

 Mangeant pourtant avec mes amis, priant avec l’église

 Je me sens seul, si seul que mon cœur se brise

 Là-bas tout au fond que ma main flotte dans la fente.

 Couché pourtant dans le noir de ma chambre,

 Mon souvenir se noie dans la mer de délices

 Que Dieu prépare pour tous ses nouveaux fils

 Qui du corps du Christ se réclament être membres

 Il ne me reste plus rien, plus rien que des souvenirs,

 Moi qui autrefois pénétrait les secrets de Dieu

 Moi qui autrefois connaissait la sagesse des cieux ;

 Il ne me reste plus rien, je ne connais plus mon avenir.

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