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Pas de chômage chez les fourmis ! Posté le Mardi 2 Décembre 2008 à 10h44

 

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Socialement organisées en castes, ouvrières, soldats, nourrices, individus sexués (reine et mâles)... les fourmis remplissent chacune une fonction précise. Une organisation du travail digne du meilleur des mondes. La fourmilière : une entreprise qui ne craint pas la crise !

 

Il est 9 heures. Sous une petite pierre blanche, c’est toute une société qui s’éveille, sans que personne ne puisse le soupçonner. La température de la fourmilière vient de dépasser les 14°C, signe que la journée commence, même si certaines fourmis n’ont pas fermé l’œil de la nuit. C’est le cas de la fourmi fourragère, qui se dresse toute droite sur la pierre. Elle fait partie des fourmis les plus âgées du clan. C’est pourquoi elle peut s’aventurer à l’extérieur. Les fourmis considèrent que son éventuelle disparition ne serait pas préjudiciable à la société. Avec certaines de ses congénères, elle rentre d’une partie de chasse nocturne. La victime : une chenille tirée de son sommeil. Après avoir reçu des piqûres répétées d’acide, la malheureuse a fini par rendre l’âme. Un bon festin en perspective. Reste à la transporter jusqu’au nid. Après quoi, elle sera stockée dans le grenier à viande, au-dessus de la pouponnière.

Soldats : des consignes de sécurité drastiques

Pour pénétrer dans la fourmilière, il faut montrer patte blanche à mesdames les soldats, postées aux deux entrées. Bref échanges d’antennes et mouvement saccadé du corps, le code chimique correspond. Tant mieux, car une identité douteuse serait sévèrement sanctionnée d’un coup de pince qui la sectionnerait en deux. Les consignes de sécurité sont en effet drastiques. Et pour celles qui l’auraient oublié, le cadavre d’une aventurière gît encore à droite de l’entrée, près du dépotoir où s’entassent les déchets du nid ! Il arrive pourtant que ces soldats rencontrent plus forts qu’eux. C’est le cas lorsqu’une horde de fourmis amazones débarquent. En général, elles remportent la partie et repartent avec les derniers œufs pondus. Les larves ainsi capturées deviendront leurs esclaves à vie ainsi que leur descendance.

Ouvrières : quand le bâtiment va, tout va !

Aujourd’hui, la fourmilière est en travaux. Il faut non seulement entretenir les galeries existantes pour éviter les éboulements, mais en aménager de nouvelles car la fourmilière risque l’asphyxie tant ses effectifs grossissent vite. Une centaine d’ouvrières creusent, ratissent, rassemblent la terre ainsi récupérée pour former de fines boulettes de mortier dont elles se serviront pour consolider les parois des galeries. D’autres se livrent à des va-et-vient incessants avec de petits monticules de terre sur le dos qu’elles évacuent pour le moment dans la déchetterie au premier étage de la fourmilière. Plus tard, ce surplus de terre sera définitivement transporté hors du nid. La fourmilière s’organise autour d’une artère principale. C’est là que se rencontrent les fourmis. Plus les contacts sont nombreux, plus les membres de la fourmilière ont de chance de rester solidaires. De part et d’autre, on aperçoit une multitude de galeries et de chambres souterraines réparties sur trois ou quatre étages. Chaque chambre a été conçue dans un objectif bien précis et les substances chimiques qui tapissent les parois sont là pour le rappeler.

La reine : no sex please !

Ce que la fourmilière compte de plus précieux est enfoui au plus profond du nid : à 30cm sous la surface de la terre, on trouve la chambre de la reine. C’est elle qui a fondé la colonie à la suite d’un unique vol nuptial. Elle a dû faire face à de nombreux dangers car il n’est pas rare qu’en plein vol, une araignée ne fasse qu’une bouchée de la Belle. Alors une fois son accouplement terminé, elle s’arrache les ailes pour éviter qu’elles ne réfléchissent la lumière et ne trahissent sa présence. Il lui faut alors trouver un endroit propice, à l’abri des regards indiscrets, un lieu ni trop humide, ni trop froid pour que les œufs puissent arriver à terme. Bref, en peu de temps, la reine fait des choix décisifs pour sa vie et celle de sa descendance. Ce qui est considéré par ces congénères comme un exploit car rares sont celles qui y parviennent. Cet héroïsme lui vaudra bien des égards.

La reine ne quitte pas sa chambre. Entourée en permanence de trois nourrices qui la bichonnent, elle perpétue la fratrie. Mais contrairement à la première fois, elle pond maintenant sans intervention masculine, en utilisant ses propres ovules qui s’autofécondent. Et pour que son statut de première dame ne soit jamais remis en cause, elle bloque l’ovulation de ses congénères en émettant une substance chimique en continue.

Nourrices : une couveuse aseptisée

La reine ne s’occupe pas de sa progéniture. Quand les oeufs sont pondus, les nourrices les transportent sur leur dos pour les entreposer dans une couveuse, à quelques pas de la chambre royale. C’est dans l’obscurité la plus totale qu’elles les surveilleront jusqu’à leur éclosion. Et pour ne pas contaminer la portée, qui peut atteindre des centaines d’oeufs, chacune s’asperge d’une substance antiseptique avant de pénétrer dans la couveuse. Les oeufs sont quant à eux nettoyés quotidiennement jusqu’à ce que les premières larves apparaissent. A ce moment-là, ce sont les nourrices de la pouponnière, à l’étage au-dessus, qui prennent la relève jusqu’à ce qu’elles deviennent adultes. Une cinquantaine d’individus y séjournent déjà. Il va falloir se serrer ! Les nourrices n’ont pas une minute à elles d’autant que ces larves sont du genre très vorace, tout comme leurs aînées d’ailleurs. Il paraît que la consommation en feuille d’une colonie peut atteindre l’équivalent du poids d’une vache, chaque jour. Une véritable catastrophe écologique.

Fourragères : mener paître les pucerons

Alors pour se ravitailler, les fourmis ont plus d’un tour dans leur sac. A l’étage au-dessus, elles élèvent des centaines de pucerons. Solidement accrochés aux racines souterraines des plantes, ces derniers en récolte la sève qu’ils transforment en un liquide très sucré, le miellat dont raffolent les fourmis. Pour ne pas mourir englués, les pucerons sont alors contraints d’en rejeter le surplus. Ce sont ces excréments que mangent les fourmis et dont les nourrices se remplissent l’estomac. Ces dernières sont d’ailleurs très exigeantes sur la qualité de la récolte et si celle-ci commence à s’appauvrir en protéines, il n’est pas rare qu’une fourragère conduise certains pucerons hors de la fourmilière afin de les faire « paître » sur la branche d’un rosier, par exemple. L’élevage n’est pas la seule activité de nos amies fourmis. En face de l’étable, on peut apercevoir des fourmis agricultrices en train de broyer des feuilles qu’elles répartiront comme de l’engrais à même le sol afin d’y cultiver des champignons microscopiques. D’autres sont préposées à la récolte du grain qu’elles entassent minutieusement dans leur grenier. Décidément, les fourmis ne cesseront jamais de fasciner les hommes !

Un commentaire. Dernier par Leddy le 25-01-2009 à 10h11 - Permalien - Partager
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