Quand je serai fantôme je m’en viendrai la nuit Surveiller ton sommeil. Auprès de notre lit Je pourrai m’installer dans le large fauteuil Ou simplement rester, debout, devant le seuil.
Quand je serai fantôme, je viendrai pour savoir Si ton cœur est joyeux ou plein de désespoir; Si tu m’as oublié ou si, toujours fidèle, Tu refuses l’idée qu’un amant t’ensorcelle.
Quand je serai fantôme, je laisserai mes mains Courir sur ton corps chaud tandis que toi, soudain, Tu t’offriras ardente aux caresses lascives T’imaginant la proie de pensées suggestives.
Quand je serai fantôme, je viendrai te parler Mais tu reposeras sur ton grand oreiller Et, pour ne pas troubler ton besoin de quiétude, Je devrai m’efforcer de changer d’attitude.
Quand je serai fantôme je reviendrai le soir ; Si dans l’obscurité tu parviens à me voir Ne t’effraie surtout pas, profite de l’aubaine, Car, quoique plus ici, tu sauras que je t’aime.