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chroniques ironiques

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LE PETIT CRAPAUD REVEUR ET LA PRINCESSE GOURMANDE Posté le Mercredi 3 Octobre 2007 à 00h46
LE PETIT CRAPAUD REVEUR ET LA PRINCESSE GOURMANDE

       Il était une fois, dans un pays pas si lointain, un tout petit crapaud solitaire et mélancolique. Tellement mélancolique que les autres crapauds de son clan avaient fini au fil du temps par se désinterresser totalement de lui. Têtard déja, il faisait bande à part ne se mêlant jamais aux jeux de ses petits camarades. Il préférait rester seul et silencieux dans son coin à rêvasser.

       Un jour où ses camarades le harcelaient de question taquines comme le font souvent les petits têtard espiègles, il leur avoua qu'il rêvait d'être prince charmant. Selon lui, Dame Nature avait commis une erreur. Il ne pouvait être destiné à vivre l'existence vaseuse d'un petit crapaud baveux. C'était impossible! Il était surement la malheureuse victime d'une malédiction ou d'un charme cruel lancé par une sorcière aussi vilaine que méchante. C'était évident! Cette vieille mégère ensorceleuse pourchassait probablement une jolie princesse que lui seul, s'il redevenait prince, pourrait sauver. C'est pourquoi elle l'avait maudit et changé en crapaud afin de pouvoir librement s'emparer du royaume.

       Les autres têtards hilares, satisfais de leurs vies de têtards, se moquèrent de lui pendant des années à la suite de cette révélation. Ils firent  de  ce petit prince batracien leur souffre douleur attitré. Pendant toute la durée de leur méthamorphose de têtard en crapaud, ils le raillèrent encore et encore. Puis, le temps passant et la maturité naissant, les moqueries quotidiennes cédèrent le pas au mépris. "Pourquoi perdre notre temps avec ce mytho crapaud névrosé?" pensaient ils.

       Ayant atteind l'age de raison, le petit crapaud n'oublia pas ses chers rêves. Bien au contraire: il était désormais en age d'entamer sa quête. Il était grand temps pour lui de quitter ce clan d'imbéciles pustuleux qui n'avait jamais acceptés sa différence. Sa décision prise, il se mit directement en quête de sa déstinée dans l'indifférence générale.

       Pendant des semaines il parcouru champs et mairais, battant la campagne à la recherche de son humanité volée. Il lui fallait faire vite mais néanmois rester prudent. Il sentait partout l'oppressante présence de la vilaine sorcière. Elle avait probablement disposé mille pièges à son intension pour tenter de l'arrêter mais rien n'y ferait. Il retrouverait sa princesse. Puis grâce au baiser qu'elle lui offrirait, il retrouverait enfin son humanité. Il revêtirait alors son armure étincelante, chevaucherait son blanc destrier et irait combattre le dragon qui protégeait la sorcière. Parce qu'il y aurait un dragon. Il y avait toujours un dragon menaçant et cracheur de feu. Mais il le vaincrait aprés une lutte épique et acharnée. Il le pourfendrait de son épée magique. Parce que son épée serait magique. Il y avait toujours une épée magique. Ensuite, il tuerait la sorcière sans le moindre remord. Aprés ce qu'elle lui avait fait endurer c'était bien la moindre des choses. Enfin libéré de cette menaçante diablesse, il retournerait le coeur rempli d'orgueil par le devoir accompli auprés de sa princesse. Enfin ils pourraient s'aimer pour l'éternité et, par leur règne bienveillant, rendraient au royaume sa joie et sa splendeur d'autrefois. Ils se marieraient bien sur et auraient de nombreux enfants évidement.

       Mais avant tout, il devait retrouver cette magnifique princesse. Où pouvait elle donc se cacher? Les semaines se suivaient sans qu'il ne découvre la moindre trace de sa bien aimée. A l'enthousiasme des premiers jours succéda l'incertitude puis le désespoir.

       Enfin, par une douce nuit étoilée, alors qu'il se sentait au bord de la résignation, le petit crapaud entendit comme un murmure.
       - Ce pourrait il...? Se dit il tout en reprenant courage.

       Prudemment, il s'avança vers la voix. Oui, c'était bien une voix de jeune femme fredonnant doucement. C'était elle, sa dulcinée, il en était certain. Elle se trouvait à seulement quelques mètres de lui et se promenait nonchalamment à l'orée de la forêt. Elle portait une longue robe blanche scintillant à la lumière des étoiles entourant sa silhouette d'un halo lumineux. Sa longue chevelure étincelante lui retombant en pluie sur les épaules mettait en valeur le vert profond de son regard. Elle était la plus magnifique créature qu'il ait jamais rencontrée. Mais dois je vous rappeler qu'il n'avait, jusqu'à présent, jamais quitté son marais?

       En l'apercevant, elle lui sourit puis l'appela de sa douce et enchanteresse voix:
       - Vient me voir jolie petite grenouille. J'ai grand besoin de toi. Traverse cette route et rejoint moi.

       A ces mots, le petit crapaud n'hésita pas une seconde. Il bondit vaillamment sur cette route noire et maudite. A peine attérit il, qu'il fut aplati par Robert, chauffeur routier de son état roulant à toute allure en direction de Namur.
       -Ho non! s'écria la princesse. C'est encore pas ce soir que je mangerai des cuisses de grenouilles...

    MORALITE: Regarde bien où tu mets les pieds avant de te jeter sur la première princesse venue...  

Un commentaire. Dernier par des choses intérieures, donc secrètes et spirituel le 17-07-2013 à 11h11 - Permalien - Partager
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