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Emakstories

Les réalités du monde

Peut-être faut-il vous divulguer ce détail Posté le Samedi 20 Mars 2010 à 22h53

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Quoique les écrivains se distinguent par leur style, cet ingrédient spécial et rare qu’eux seuls ont la dextérité de manier pour saupoudrer leurs œuvres et leur conférer une saveur particulière, on peut noter dans leur démarche habituelle, une propriété dont l’occurrence est suffisamment itérative pour être qualifiée de similaire chez eux. D’une part, l’écrivain aime nourrir ses lecteurs de satisfaction, de plaisir et de passion. La rhétorique, les procédés de langue et la chronologie avec laquelle l’auteur présente les parties de son histoire sont autant d’éléments méticuleusement employés pour rendre le lecteur épanoui. D’autre part, c’est toujours une étape difficile pour le lecteur que d’achever une lecture : il en a savouré les passages, a été capturé par l’intrigue et s’est laissé habiter par son personnage favori à tel point que caresser la reliure de son livre reste son unique moyen pour continuer à vivre cette passion quand il n’y a plus de pages à parcourir. Tout écrivain le sait, c’est pour cela que dans chaque nouvelle production d’œuvre, il aborde un thème dont le préambule semble presque toujours élargir le tissu d’idées de l’œuvre précédente. Il s’y prend si subtilement qu’on ne s’en apercevrait pas du premier coup. C’est une astuce secrète du code littéraire et si quelqu’un se disant écrivain ne l’intégrait alors il serait victime de sa propre supercherie. L’auteur évoque donc au maximum des éléments ayant trait au sujet qu’il est entrain d’explorer mais il omet toujours de mentionner quelque chose : une idée, un détail du décor qui lui est venu à l’esprit au moment de l’énonciation mais qu’il s’est abstenu d’insérer dans cette œuvre en particulier ; il s’agit d’une mesure de réserve pour sa muse future. Il préfère laisser cette lueur d’idée s’éclaircir en lui et germer suivant les conditions qu’il choisira lui-même afin qu’elle puisse générer au moment opportun un projet substantiel. Ce dernier constituera sa prochaine production. Et c’est de cette manière que tous les écrivains, d’une frontière à l’autre, arrivent à entretenir un rapport constant avec cette chaire et le public. Le mécanisme est universel : que ce soit de par le monde anglophone avec William Shakespeare, le monde hispanique avec Miguel de Cervantes, le monde arabe avec Ibn Khaldoun ou le monde francophone avec Molière, on peut l’observer.

 

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