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histoire sans fin

mes débuts dans l'écriture

Partie IV Posté le Mercredi 23 Septembre 2009 à 19h16

Un mois plus tard, un soir alors qu’elle examinait ses brûlures et les plaies et coupures qui n’étaient pas encore cicatrisées.

          _ Demain, je regarderais vos jambes, lui annonça-t-elle. Mais, je pense que vos fractures sont rétablies. Votre bras aussi je pense, je ferais une radio, j’ai un kit de radiologie d’urgence. En attendant, comment va votre sommeil ?

          _ Je ne sais pas trop. Je dors par moment, puis je me réveille. Il y a toujours ses cauchemars…

          _ Quels cauchemars ?

          _ Je ne sais pas. Je revois l’accident à travers un immense bruit et de la chaleur comme s’il y avait eu un incendie et j’ai mal. Je suis seul. C’est atroce. Depuis le début je rêve de cela…

          _ Ce sont des cauchemars post-traumatiques, ils passeront avec le temps. Je peux vous donner un calmant pour vous aider  vous endormir. Histoire que vous récupériez un peu. C’est tout ce que je peux faire ; Après, il vous faudrait une thérapie avec psychologue mais je n’en suis pas un. Cependant, vous savez que lorsque vous voulez me parler, je suis là. Je reviens.

 

Au beau milieu de la nuit, il entendit gémir, pleurer. Il se redressa et regarda autour de lui. La grotte était plongée dans le noir. Il appela. Personne ne vint. Seuls le tigre vint mais il le renvoya après lui avoir donné une caresse. Le goutte-à-goutte de Melchior égrainait les minutes. Finalement, il replongea dans le sommeil.  Mais, en plus de ses gémissements à lui, il en percevait d’autres. Plus déchirants, plus tristes. Etait-ce le chien ? Ou un autre animal qu’elle avait recueilli ?

 

Le lendemain, la jeune femme avait les traits tirés. Mais, elle s’occupa de lui avec la même concentration, la même dextérité.

          _ J’ai entendu gémir cette nuit. Dit-il en la regardant. Etait-ce vous ?

          _ Non, mon cher ami, je ne gémis pas la  nuit depuis longtemps. C’était Ravel, il a passé sa nuit enfermé dans la Salle de Bain. Je ne l’ai pas entendu hier soir, c’est en allant me laver que je l’ai trouvé, couché sur le tapis de bain. Que je n’ai plus qu’à laver une nouvelle fois !

Elle jeta un regard sévère à Ravel qui se contenta de secouer la queue et de partir suivi de Warren.

          _ Je vais devoir vous emmener vous laver à la crique. Lui dit-elle. Je n’arriverais pas à vous monter jusqu’au rez-de-chaussée. L’escalier est un peu raide. Et, avec la chaleur qu’il fait ici, un bain froid vous fera du bien.

Il la regarda peu convaincu et tira de sa main valide ses couvertures.

          _ Rassurez-vous, l’eau est à température ambiante. 

Avec toutes les précautions nécessaires, elle l’installa dans un fauteuil roulant et pour la première fois depuis un mois, il vit l’extérieur de la maison de Valera. La maison était posée sur le flanc de la montagne sur un plateau. La vue était magnifique, elle donnait sur une grande plaine.

          _ De quelle plaine s’agit-il ? demanda-t-il en se tournant vers la jeune femme qui avait enveloppé son visage dans une cagoule. Il haussa les sourcils mais ne dit rien.

          _ Elle n’a pas de nom. Mais, nous sommes à environ cent kilomètres de la Cascade de Ghil, vers l’est.

Ils continuèrent de marcher en silence, Seuls les pépiements des oiseaux et leurs pas troublaient le silence. Un bruit de course retendit devant eux et Warren déboula suivit de Ravel. Les deux étaient trempés.

          _ Calme ! ordonna la jeune femme. Je vois que vous ne nous avez pas attendu !

          _ Mais en quelle saison sommes-nous ? demanda Walden.

          _ En été, répondit Valera. Vous ne regardez jamais autour de vous ? Le paysage ?

          _ Non. Répondit Walden. Je n’ai pas le temps,  je cours partout. Quand je ne suis pas en tournée promotionnelle, je suis en tournage, ou sur un plateau d’une émission télé, ou chez moi dans ma villa à [XXX]. Je passe ma vie à courir.

          _  Et cela vous plait ?

Il ouvrit la bouche mais ne sut que répondre, il ne s’était jamais posé la question. Il aime sa vie d’acteur, les femmes qui y défilent, l’ambiance des plateaux de tournages, des premières, des festivals. Oui, il aimait sa vie. Il hocha la tête. Entre-temps, ils étaient arrivés à la crique. Elle le mit l’assit sur la berge et le guida vers un rocher immergé que l’on apercevait de la surface. Elle le déshabilla et il se sentit gêné de devoir lui montrer son intimité. Elle le lava, commençant par la tête puis redescendant. Elle le laissa barboter ainsi et alla nager un peu avec ses animaux. Au bout d’une demi-heure, ils remontèrent.

 

          _ Votre bras est rétabli ! l’informa-t-elle. Votre jambe gauche çà va, c’est surtout la droite qui en a prit un coup. Il lui faudra plus de temps.

          _ Quand pourrais-je partir ? demanda-t-il. Ma vie n’est pas ici, enfermé comme un lapin !

          _ Je le sais M. Tyburn ! rétorqua Valera, mais je ne peux pas vous emmener à l’hôpital, Je vous l’ai dit, je n’ai pas de voiture, même pas de cheval ! Je suis désolée. Croyez-moi, si j’avais pu vous y emmener, je l’aurais fait.

La journée se passa dans une froideur non déguisée. Ne supportant plus cette animosité. Walden tenta de s’excuser, mais elle l’envoya sur les roses.

          _ Ecoutez-moi, dit-il pour l’énième fois, je ne voulais pas vous vexer, mais, ma vie n’est pas ici ! J’aime cet endroit, C’est calme et je ne suis pas poursuivi par des journalistes mais…

          _ Ce n’est pas votre univers, je sais.

Dans sa voix, Walden crut déceler un peu de tristesse, de la déception.

 

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