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histoire sans fin

mes débuts dans l'écriture

Partie X Publié le Mercredi 23 Septembre 2009 à 19:25:56

Dixième et dernière partie d' Une vie brisée. Qu'en pensez-vous?


Jason arriva en courant dans la chambre et la trouva endormie, le Dr Benoît arriva peu de temps après, prévenu par une aide-soignante.

          _ Elle dort. Fit-il doucement en mettant une main sur l’épaule de son confrère. Mais, elle a prononcé votre nom.

          _ Je vais rester avec elle. Le Dr Gilly est prévenu.

                         

Valera ne rouvrit les yeux que lorsque le soleil descendait embraser l’horizon. Jason lui sourit.

          _ Bien venu parmi nous Val. Murmura-t-il en l’embrassant sur le front.

Aucune réponse ne vint. Mais, le médecin distingua de la douleur dans ses yeux, une profonde tristesse. Bien qu’il fut habitué à voir ce regard dans ses yeux-là, il ne parvenait pas à s’y faire.

          _ Pourquoi as-tu fait çà ? Demanda-t-il en plongeant son regard dans ses yeux. Tu nous as fait une sacrée peur, A nous tous, Sam, Eric, Warren, Melchior et Ravel. On a eu très peur.

La jeune femme détourna le regard. Aucune expression ne se reflétait sur son visage. Tu n’as pas pensé à nous ? Tu nous as oubliés ? Tu sais que tu as des amis parmi les hommes. Tu le sais. Val’. Je t’en pries. Réponds-moi.

Mais la jeune femme ne répondit pas. Elle garda le silence. Silence qu’elle devait garde très longtemps. Dépité Jason sortit. Il regagna son appartement. 

 

Valera ne prononça aucun mot. Elle quitta le service des soins intensifs pour aller dans celui de médecine générale. Tous les jours Jason passait la voir. Mais rien. Sam et Eric venaient lui rendre visite de temps en temps mais rien. Le chef de service voulut l’envoyer voir un psychologue mais elle refusa se bornant à ne pas sortir de son lit. Très vite il renonça. Jason la voyait se détériorait. Il savait ce qu’elle voulait. Elle voulait rejoindre sa maison, ses animaux et surtout sa tranquillité, ses souvenirs, sa douleur, sa tristesse. Mais, il refusait. Il ne pouvait pas la laisser partir. Pas maintenant qu’elle était revenue parmi eux. Non. Il refusait.

 

Ce jour-là. Valera lisait dans sa chambre dont elle ne sortait jamais. Quand Mr.Tyburn entra. Valera se couvrit le visage avec son drap.

          _ Je vous ai vu. Lui dit méchamment l’acteur. J’ai vu votre visage et votre corps. Heureusement que vous ne me l’avez pas montré quand vous m’avez soigné. J’aurais eu peur. Heureusement que vous vivez loin de tout. Il lui arracha violemment le drap. Découvrant son visage brûlé, défiguré.  Vous êtes un monstre !

La rage s’empara de la jeune femme. Elle arracha sa chemise  de nuit, se retrouvant nue devant lui.

          _ Oui je suis un monstre !: hurla-t-elle ; Oui je suis laide ! Horrible ! Défigurée !Regardez ! Admirez ! Vous croyez que je ne le sais pas ? Je déteste mon corps. Je sais que je suis laide. Je suis défigurée. Ma vie est morte depuis ce jour ! Regardez ! Laissez-moi ! Partez ! Laissez-moi mourir en paix !

Des larmes coulaient de ces yeux noirs sur ses joues brûlées. Une lueur de rage brillait dans ses yeux.

          _ Complètement folle. Marmonna Mr. Tyburn. Complètement folle!

          _ Oui je suis folle! Répartit Valera. Oui je le suis. Je le sais. Pourquoi suis-je partie selon vous ? Pourquoi ? Je… Elle tomba en sanglots désordonnés dans son lit. Lorsqu’un infirmier arriva attiré par les cris, il vit Walden Tyburn regarder une femme entièrement nue sanglotait dans son lit. Il appela un interne le priant d’emmener Tyburn dans le bureau du médecin-chef pendant que lui-même tentait de rhabiller Valera.

          _ Regardez-moi ! sanglota-t-elle en se relevant. Regardez ! Je suis laide n’est-ce pas ? Défigurée. Qui aurait envie d’un monstre ? Qui voudrait vivre avec monstre ?

          _ Moi. Fit Jason sur le pas de la porte. Vous pouvez y aller. Fit-il au pauvre interne.

          _ Toi ? rétorqua Valera interloquée. Tu ne sais même pas ce que tu dis. Laurent est mort et moi je suis là. J’ai perdu tout. Je n’ai plus rien Jason. Plus rien. Je n’ai rien à faire ici. Ramène-moi chez moi.

Jason la prit dans ses bras et s’assit sur le lit où elle pleura encore longtemps. Jason la rhabilla et lui administra un calmant qu’il nota sur la fiche de suivi. Puis, il passa voir le médecin-chef.

          _ Dr. Drew fit le médecin. Avez-vous réussi à la calmer ? Mme Saad était d’après ce que m’a dit  le Dr Fratz énervée.

          _ Je lui ai donné un calmant, elle se repose maintenant. Mais qu’est-ce qui l’a mis dans cet état ?

          _ Voici le coupable. Fit son interlocuteur en désignant Tyburn.

          _ Vous. Grogna Jason. Vous avez de la chance que je tiens à mon travail. Je vous aurais bien tué sur place. Laissez Valera en paix ! Ne la tourmentez plus. C’est à cause d’ordure comme vous qu’elle est partie dans les montagnes !

          _ Dr. Drew. Vous connaissez le cas de ce patient.

          _ Oui. Mais, c’est le Dr Stern qui s’en occupe. Je ne m’en approche plus depuis quelque temps.

          _ Pourquoi est-il encore ici ?

          _ Il lui reste des broches à enlever sur sa jambe gauche et sur son coude. Nous surveillons également sa rééducation

          _ Mais, le Centre de Rééducation Orthopédique des Halles ne pourrait-il pas s’en charger ?

          _ Je pense que oui. Il faut voir cela avec le Dr Gilly. Mais plus vite il quittera cet hôpital mieux se sera.

 

          _ Je veux rentrer chez moi. Murmura Val en guise de bonjour à son ami. Laisse-moi rentrer. Warren, Ravel et Melchior ont besoin de moi.

Une boule se forma dans la gorge du médecin. Il savait qu’il ne pourrait pas la garder indéfiniment prisonnière de l’hôpital.

          _ Je ne peux pas Valera. Répondit-il. Je ne peux pas. Je ne veux pas que tu t’isoles à nouveau. Je fais quoi moi si tu tentes de mourir de nouveau ?

          _ Je ne le referais pas. Jason. Tu ne peux pas me garder ici. Mes montagnes me manquent et mes amis aussi.

          _ Mais tu as tes amis ici ! fut la réponse.

          _ Oui. Jason, mais ce n’est pas de vous que je parle. Tu le sais très bien. Ne fais pas celui qui ne comprend pas.

          _ Laurent n’aurait pas voulu que tu repartes.

          _ Je ne saurais jamais ce qu’il voulait ou pas puisqu’il est mort !

          _ Arrête. Reste avec-moi. A la fin du mois, un poste se libère en médecine, tu pourrais le faire. Ou ouvrir ton cabinet de vétérinaire.

          _ Non. Je veux repartir. Ma maison est là-bas. Ma vie est là-bas désormais. Que tu le veuille ou non.

Valera ne reparlait plus, Jason la voyait dépérir, s’enfoncer de plus en plus dans la dépression, dans la léthargie. Il ne voulait pas la laisser repartir là-bas. Il ne voulait pas la laisser seule là-bas, mais il ne voulait abandonner sa carrière. Un combat intérieur l’animait mais il ne voulait pas céder. Pourtant, il ne voulait que son bonheur.

 

Finalement, il se décida. Un soir, il signa les papiers de décharge, et alors qu’elle était encore sous calmant. Il la mit dans son 4X4 et partit après que Sam et Eric aient dit un dernier adieu à leur amie. Il n’arriva chez Valera qu’au petit matin mais elle dormait encore. Il l’installa dans le lit qu’il plaça au milieu de sa bibliothèque. Ses animaux se couchèrent autour d’elle.

Puis, il prit du papier et un crayon et écrivit.

         

          « Val’

          « Je ne peux pas te retenir prisonnière de mon affection, de mon inquiétude. Je te rends ta liberté. Ne m’en veux pas de t’avoir gardée captif pendant ces deux mois. Je ne voulais que ton bien. Je te voulais heureuse avec moi, je te voulais à nouveau avec moi. Partageant chaque minute, chaque moment de ma vie. Mais je ne voyais pas l’essentiel : Ton bien-être. Tu es heureuse enfin j’ose le croire, libre dans tes montagnes, dans ta maison perdue avec tes animaux. Tu sais ce que tu représentes pour moi : la petite sœur que je n’ai jamais eue. Je te connais trop bien pour savoir que je pourrais te garder. Mais j’ai essayé de te faire changer d’avis. J’ai espéré que tu serais de nouveau heureuse avec tes amis, je parle d’Eric, de Sam et de moi. Tu nous manque tellement dans cette vie. J’ai cru pouvoir te changer, te réapprendre à être heureuse mais c’était un leurre, un rêve éveillé. Un rêve que je viens de briser et la chute fut brutale. J’ai pris la décision de te ramener avec difficulté pour ces raisons. Laurent m’avait demandé de veiller sur toi mais j’en ai été incapable. Pendant ces années où je venais te voir ici, je t’ai cru heureuse, tu te disais heureuse mais maintenant, je sais que c’est faux, c’était un leurre. Tu te leurrais-toi même et tu me trompais. Je me suis laissé prendre à tes mensonges. J’aurais dû voir que c’était faux. Mais je voulais me persuader que tu étais heureuse. Pourras-tu me pardonner ?

A toi, mon amie, ma sœur,

Jason. »

 

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Partie IX Publié le Mercredi 23 Septembre 2009 à 19:24:03

Ce jour-là, Sam était près d’elle quand M. Tyburn arriva. Il avait entendu parler d’elle lorsque le médecin-chef en avait parlé avec Jason, il voulait la voir, voir son visage. Sam lisait un livre que Jason avait ramené de la maison de Valera. Elle l’entendit et se redressa d’un bond, se plaçant ainsi entre son amie et lui.

          _ Vous ne devriez pas être là. Dit la jeune médecin. Jason…

          _ Je voulais voir son visage. Fit l’acteur en tentant de contourner Sam qui le repoussa.

          _ Si elle n’a pas voulu vous le montrer, ce n’est pas à moi de décider. Pourquoi voudriez-vous la voir ? Vous avez vu ce que vous avez fait ? Vous avez vu ? demanda-t-elle en le poussant vers la porte.

          _ J’écris un livre et…

          _ C’est de votre faute si elle est là. Rétorqua une voix grave derrière eux.

Sam et M. Tyburn se retournèrent et virent Jason et Eric sur le pas de la porte. Les deux hommes semblaient furieux.

          _ A cause de vous, de ce que vous avez dit à la presse, vous l’avez poussé au suicide. Dit Eric. Val est comme une sœur pour nous, nous ne vous laisserons pas continuer votre œuvre.

          _ Si je vous revois dans le service, dit Jason, je peux vous assurer que je vous attacherais à votre lit même si cela doit me faire radier de l’Ordre des médecins. Laissez-la.

          _ Ce n’est pas ma faute si elle a pris ces calmants.

          _ Certes, mais c’est à cause de vous qu’elle s’est suicidée. Vous l’avez fait passer pour une folle, un monstre. Comment croyez-vous qu’elle a réagi en entendant cela ? Elle vous a sauvé la vie et c’est ainsi que vous l’avez remerciée. Elle aurait dû vous laisser mourir. Vous auriez au moins eu le mérite de nourrir les animaux des montagnes. Maintenant sortez !

Eric prit le bras de l’acteur et l’entraîna dans le service d’orthopédie.

 

Jason resta avec elle après que Sam soit partie pour prendre son service. Il contempla les yeux fermés de Valera, son visage portait des traces de brûlures graves, son œil droit était un peu fermé, ses joues étaient creuses. Mais elle était belle, pour lui. Il se remémora la première fois où elle était sortie de l’hôpital, les journalistes l’avait assiégée. Accompagnée par ses amis, elle s’était rendue chez eux, dans l’appartement que Jason partagé avec Eric et Samantha. Quand avec du mal, ils l’avaient enfin réussi à la faire reprendre son travail, les patients avaient peur d’elle, de son aspect. Il avait fallu peu de chose pour qu’elle prenne ses valises et aille s’installer dans les montagnes. Il se rappela l’enterrement de Laurent, elle n’avait pas pu y assister, encore à l’hôpital pour ses brûlures. Il revit le regard éperdu qu’elle avait eu quand il lui avait annoncé la mort de son mari et de son fils. Elle avait sombré dans une sorte de léthargie, par moment, elle se réveillait et appelait son défunt mari et son fils. Jason se rappela avec douleur ses tristes moments. Il l’avait aidé à plus ou moins surmonté cette épreuve. Brusquement, Valera s’était renfermée sur elle-même refusant la thérapie et les calmants. Il l’avait vue s’enfoncer dans un monde qu’elle s’était créer avec ses livres. Jason se rappela la première fois qu’il l’avait vu après son retour des îles, elle tenait dans son sac, un tigre, Warren, puis elle s’était isolée pour toujours dans les montagnes, ses montagnes. Où elle lisait, soigner les animaux autant que ses blessures physiques et psychologiques, rangeant ses livres. Des livres qu’elle s’était achetée et d’autres qu’elle avait trouvé dans la maison où elle s’était installée. Une vieille bicoque à même le flanc de la montagne avec pour cave, une grotte ouverte sur l’extérieur.

Un infirmier entra pour lui faire sa toilette. Jason l’aida. Il changea la perfusion et sortit. Le Dr Benoît entra avec son cortège d’internes.

          _ Comment va-t-elle aujourd’hui ? demanda-t-il. Vous avez réfléchis à ce que je vous ai dit. Je pense qu’il va falloir le faire.

          _ Stable. Fit Jason. Oui, mais, non.

          _ Avez-vous prévenu sa famille ?

          _ Non. Ils l’ont abandonnée quand elle avait le plus besoin d’eux.

          _ J’ai appris qu’elle avait eu de la visite ? Autre que vous et vos amis.

          _ Oui, Eric l’a ramené dans le service avec interdiction de revenir.

          _ Dr Drew, venez me voir dans mon bureau après ma tournée, je dois vous parler.

Après un examen approfondis, il sortit. Jason se plongea dans un livre quand son biper sonna. Reprenant pied dans la réalité, il se précipita dans le service.

 

Pendant ce temps, une ombre se glissa dans la chambre de Valera et s’approcha de son lit. Il poussa un petit cris de surprise en voyant le visage défiguré. Il souleva une paupière et vit des yeux noirs. Doucement, il souleva le drap et la chemise de nuit pour voir le corps brûlé, meurtri. Tout aussi discrètement, il sortit dans la chambre mais tomba sur une infirmière qui l’emmena dans le bureau du Dr Benoît.

          _ M. Tyburn, fit le médecin d’une voix froide, Melle Vivalet vient de me dire qu’elle vous a trouvé sortant de la chambre de Melle Saad. Que faisiez-vous ?

          _ J’ai vécu avec elle plusieurs mois, et je voulais voir son visage. Elle a toujours refusé de me le montrer. J’en ai profité.

          _ Vous êtes abjecte ! cracha le médecin. Vos propos l’ont poussée au suicide et vous profitez qu’elle est inconsciente dans le coma pour braver son interdiction et celle de ses amis, il me semble que les Drs Stern, Drew, Gilly et Lyrics vous ont interdit d’aller la voir. Maintenant, que je ne vous revoie plus dans mon service où vous entendrez parler de moi. Mademoiselle, raccompagnez M. Tyburn et demander au Dr Gilly de m’appeler.

 

          _ Dr Benoît ? demanda la voix grave. Vous m’avez demandé de vous appeler que s’est-il passé ?

          _ M. Tyburn ne peut-il pas aller dans un centre de convalescence ?

          _ Je ne sais pas encore, il a encore une jambe dans le plâtre, il nous faut lui faire des radios pour en être sûr. Mais je pense que cela ne devrait plus tarder pourquoi ?

          _ L’infirmière que vous avez vue, Melle Vivalet, m’a rapporté que votre patient est venu rendre une petite visite à Melle Saad.

          _ Il a osé ! Il ne faut rien dire à Jason. Le Dr Drew est comme vous l’avez vu très attaché à son amie et déteste M. Tyburn.

          _ Oui bien sûr et… Je dois vous laisser. Une urgence.

 

Le Dr Benoît arriva en courant dans la chambre du patient qui s’avéra être Valera. Un examen rapide, lui appris que la fréquence cardiaque avait augmenté jusqu’à un point anormalement élevé pour une personne dans le coma depuis deux mois, de même que sa respiration. Il regarda ses paupières et vit que ses yeux bougeaient, il l’appela. Doucement, elle ouvrit les yeux. Perdue, hagarde, elle regarda autour d’elle.

          _ Prévenez le Dr Drew. Dit-il à une stagiaire. Faites vite.

          _ Valera ? demanda-t-il doucement en lui prenant la main, Si vous m’entendez, serrez ma main. Une pression lui répondit, il continua : Serrez la main pour me répondre si c’est oui. Avez-vous tenté de vous suicider ? Nouvelle pression.

Délicatement, le médecin la découvrit et écouta son cœur, fit quelques tests réflexes qui se révélèrent satisfaisante compte tenu du fait qu’elle sortait d’un coma long de un mois environ.

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Partie VIII Publié le Mercredi 23 Septembre 2009 à 19:22:55

Jason avait pâli de même que ses amis, il sortit de la chambre et alla se réfugier dans son bureau. Il tourna en rond avant de s’asseoir en soupirant.

          _ Comment a-t-il osé !? s’exclama-t-il en donnant un coup de poing sur son bureau.

          _ Calme-toi Jason ! fit doucement Eric en entrant. Je sais bien que ce type est une ordure mais, tu ne peux rien, on ne peux rien faire.

          _ Val’ est mieux dans ses montagnes.  Dit Sam en s’asseyant sur le bureau. A partir du moment où elle ne sait pas ce que pense cet homme d’elle, tout va pour le mieux.

          _ Pour le mieux ? ! rétorqua Jason. Pour le mieux ? Sam, c’est à cause d’ordures comme lui qu’elle s’est isolée !

          _Jason calmez-vous. Ordonna Gilly en entrant. Vous énervez ne changera pas la situation. Bien au contraire. Vous avez eu de ses nouvelles depuis que vous avez ramené M. Tyburn ?

          _ Non. Aucune. Elle ne répond pas à la radio. J’essaie tous les soirs sans résultats. Je commence à m’inquiéter. J’ai tenté plusieurs fois d’aller la voir mais avec le travail que nous avons eu, je n’ai pas pu.

          _ Des nouvelles de sa famille ? demanda Sam. Sa mère ?

          _ Non, rien. Tu le sais comme moi. Mme Royal refuse de me voir. Elle et Valera ne se parlent plus depuis longtemps quant aux parents de Laurent, depuis la mort de leur fils, ils n’adressent plus la parole à Val’ qu’ils tiennent pour responsable. Tristement, il s’assit et poursuivit : J’aimerais tant pouvoir la ramener ici, la regarder vivre sa vie et non la rêver. Elle se cache derrière ses livres par peur. Elle refuse de voir  Marc, elle dit qu’elle n’est pas folle. Je ne sais plus quoi faire.

          _ Nous irons la voir ce week-end. Fit Gilly. Valera a besoin d’être aidée ; Je viendrais avec vous.

          _ Non. Merci docteur ; coupa Jason. Val n’acceptera pas. Personne dans son domaine. Expliqua Jason. Elle ne veut pas qu’on la regarde. Il n’y a que moi qui soit autorisé à la voir.

          _ Je viens. Insista le vieux médecin. J’arriverais peut-être à la convaincre de revenir.

 

Le week-end suivant, laissant de garde Sam et Eric, les deux médecins prirent le 4x4 de Jason et allèrent la voir. La route se passa dans le calme. Jason tenter d’avoir Valera à la radio mais rien. Cent mètres avant la maison, ils virent un grand tigre couché sur la route semblant les attendre. Jason stoppa le véhicule et s’approcha.

          _ Revenez ! ordonna le vieux médecin ? Il va vous mordre.

          _ Non. Fit Jason en riant. C’est Warren. Salut mon beau. Où est Val’ ?

Le tigre se leva et partit. Gilly descendit de voiture et en compagnie de Jason suivit le tigre. Ils arrivèrent dans la grotte. Aucun son ne leur parvenait, seul un gémissement ; Avec précaution, Jason s’avança. Il trouva dans un coin, Ravel et Melchior qui avait beaucoup grandi mais pas de trace de Valera. Les deux hommes examinèrent les rayonnages et finirent par la trouver, allongée sur le sol.

          _ Non ! hurla Jason. Val ! Val !

Gilly voulut s’approcher avec sa trousse mais, le loup, le tigre et le chien firent barrage, protégeant leur maîtresse de leur corps. Jason, les repoussa et s’approcha d’elle.

          _ Pouls faible murmura-t-il. Je crains une overdose.

          _ Un suicide ?

          _ Elle a dû apprendre dans le journal du soir à la télé ce qu’il a dit sur elle. Je vais le tuer ! gronda Jason.

          _ En attendant, il faut l’emmener, elle ne vivra pas longtemps si on la laisse ici. Je suis désolé de dire çà, Jason mais on ne sait pas depuis combien de temps elle est comme çà. Il lui faut des examens approfondis. Croyez-vous qu’ils pourront se débrouiller seuls ?

          _ Oui.

Ils mirent Valera sur la banquette arrière du 4x4, couverte d’une couverture. Avant de partir, Jason s’approcha de Ravel et Warren qui regardait inquiet la voiture qui emmenait leur maîtresse.

          _ Nous vous la ramènerons. Ne vous inquiétez pas. D’accord ? Occupez-vous de Melchior et faites attention à vous. Ravel, surveille les alentours, il y aura peut-être de la visite. Warren, je t’en prie, fais attention. Ne vous laissez pas approchez par personne sauf moi.

Tristement, il monta en voiture et ils démarrèrent en trombe.

 

Deux heures plus tard, ils étaient à l’hôpital. Sam et Eric descendirent et avec le Dr Gilly il attendirent anxieusement le résultat des examens. Un médecin du service intensif vint les voir. Petit, maigre, le cheveu rare, timide mais efficace le Dr Benoît se présenta à eux.

          _ Venez dans mon bureau.

Comme ils furent installés, le médecin commença.

          _ Mme Saad a fait une overdose de calmant. Qui lui en a prescrit ?

          _ Moi, répondit Jason. Valera éprouvait depuis des années des difficultés à dormir, je lui en avais prescrit mais elle n’en prenait pas.

          _ Eh bien, c’est faux, elle en pris. Une chose, Cette Mme Saad est bien le Dr Saad du service d’ortho ? Mariée au Dr Saad du service de cardio ?

          _ Oui. Répondit Jason. C’est elle.

          _ Voilà qui explique les brûlures sur le visage.

          _ Alors ? intervint Sam. Elle va s’en sortir ?

          _ Je ne sais pas. Valera est dans le coma. Vous êtes arrivés au bon moment, une journée de plus et elle mourrait.

          _ Je vais vous demander une chose, docteur. Commença doucement Gilly.

          _ Laquelle Dr Gilly ?

          _ Que personne ne parle d’elle. A l’intérieur de l’hôpital.

          _ A cause de cette ordure de Tyburn ? demanda Jason.

          _ Oui. C’est à cause de lui qu’elle est ici maintenant. Tenez-nous au courant de l’évolution de son état. Voici le numéro de mon biper et de celui de Jason. A n’importe quelle heure.

          _ Je vais rester avec elle. Fit Jason en se levant. Elle n’a que moi.

          _ Non, Jason, coupa Sam. Va te reposer, je vais rester là. Je suis de garde.

          _ Non, s’écria Jason. Je dois rester. Elle n’a que moi tu entends que moi !

          _ Jason. Répliqua Gilly calmez-vous ; Allez vous reposer, vous en avez besoin.

          _ C’est de ma faute. Cria Jason. Je n’ai pas su la protéger ! J’avais promis à Laurent de la protéger. C’est ma petite sœur. C’est de ma faute ! MA FAUTE !

          _ Dr Drew, intervint le médecin, Valera est entre de bonnes mains. Rentrez chez vous, je m’occuperai d’elle. Ayez confiance en moi.

Force fut à Jason de rentrer chez lui.

 

Le lendemain, il retourna à l’hôpital, mais la jeune femme n’avait toujours pas repris connaissance. Ses signes vitaux étaient stables. Inlassablement, il l’appelait, il lui tenait la main. Mais, rien, elle ne répondait pas, ne réagissait pas. La rage le prenait. Il aurait tué.

          _ Val tu dois t’en sortir, murmurait-il inlassablement. Pour moi, pour Warren, Ravel et Melchior, ils ont besoin de toi. J’ai besoin de toi. Val, tu es ma sœur, ma petite sœur, je t’aime tant. Tu dois te battre. Bats-toi. Tu ne peux pas nous laisser, tu n’as pas le droit de nous abandonner. Je t’en prie, bats-toi !

Les jours passèrent sans aucune amélioration, pas un signe de vie. Ses signes vitaux étaient stables mais rien. Jason, Sam et Eric se relayaient à son chevet. Espérant un changement même petit de son état mais rien. Absolument rien.  Un soir, en rentrant après s’être fait disputer par son manque de sommeil, Jason trouva sur le pas de la porte Ravel, Le chien semblait perdu. Dans ses yeux il y voyait la détresse. Sans réfléchir, le médecin lui donna à manger et partit une fois sa valise faite. Ils arrivèrent dans le courant de la nuit chez Valera. Warren et Melchior attendaient dans un coin de la grotte. Jason leur donna à manger, les rassura du mieux qu’il pouvait et pour passer un peu le temps, il rangea des livres.

 

Un mois passa, sans rien. Le Dr Benoît commença à parler de la laisser partir.

          _ Non. Cria Jason. On ne peut pas. Val ne mourra pas. Elle ne doit pas mourir. Elle ne mourra pas. Elle se réveillera, je le sais. 

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Partie VII Publié le Mercredi 23 Septembre 2009 à 19:21:12

 

Jason passa le voir accompagné du chef de service le Dr Gilly. En voyant leur visage, Walden se dit qu’il allait passer un mauvais quart d’heure.

          _ M. Tyburn commença Gilly, je crois vous avoir dit de ne prévenir personne et j’apprends par une aide-soins que vous allez donner une conférence dans votre chambre dans deux jours ? Etes-vous fou ?

          _ Ce n’est pas moi qui l’est ! rétorqua le patient en se redressant. Je vous fait de la pub pour votre service et voilà ce que vous me dites.

          _ Nous n’avons nullement besoin de publicité !

          _ Je vous demande une chose, dit Jason d’une voix lente mais le regard dur, SI jamais vous dites un seul mot de travers sur Valera, je vous tue !

          _ Dr Drew ! s’exclama Gilly, pas de menace! Sortez et attendez-moi dans mon bureau.

Jason obtempéra. Quelques minutes plus tard, le chef de service quitta son patient pour regagner son bureau où le jeune médecin l’attendait.

 

Laissons donc, Walden seul dans sa chambre, regardant les informations télévisées. Pensant et repensant à ce qu’il pourrait dire aux journalistes. Après avoir fini sa ronde, le Dr Gilly regagna son bureau.

          _ Vous n’auriez pas dû vous énerver autant devant lui. Dit doucement le vieux médecin en regardant Jason. Il pourrait utiliser ses armes contre vous…

          _ Je ne supporte pas que l’on insulte Valera, elle ne le mérite pas. Elle l’a sauvé, il ne faudrait pas qu’il l’oublie, sans elle, il serait mort !

          _ Je sais Jason, je le sais bien. Murmura son supérieur. En attendant, peut-être ne dira-t-il rien contre elle. Au fait, vous lui avez parlé ?

          _ Oui. Soupira Jason,  mais elle refuse de revenir, je lui ai dit que nous avions de besoin d’un autre médecin puisque Daniel part en retraite mais elle refuse, elle a peur du regard des gens, c’est cela qui l’a poussée à s’exiler. Elle se dit heureuse.

          _ Vous l’aimez toujours autant ; remarqua Gilly.

          _ Je la considère comme ma sœur. Répondit doucement le jeune médecin, je l’ai aidé pendant ses études, j’étais dans tout les moments de sa vie heureux ou malheureux… Elle a trop souffert docteur c’est tout, Val’ ne veut plus souffrir, elle a eut comme vous le savez aussi bien que moi du mal à se remettre de… enfin vous voyez quoi.

          _ Allez, retourner travailler.

 

          _ Tu as bonne mine, remarqua Jim en entrant dans la chambre de son ami. C’est bien. Et tes jambes ?

          _ D’après le Dr Gilly, je vais devoir être opéré de la gauche, la droite est plâtrée, Valera m’avait mis une attelle mais ce n’était pas suffisant. Quant aux cicatrices diverses, je crois que je vais utiliser la chirurgie plastique, tu me vois tourner une scène d’amour avec Glenn Dawson avec çà ? Non, franchement…

          _ J’ai tes renseignements, Commença Jim. Y a pas grand-chose. Mon contact n’a pu me donner que çà, en un temps aussi court et surtout discrètement.

          _ Fais toujours voir.

Walden se plongea dans les feuilles que lui tendait son imprésario.

          « Valera Saad est une jeune femme de trente-cinq ans, Elle a étudié la médecine et a exercé pendant quelques temps, dans l’hôpital local. Suite à un problème dont j’ignore la source, elle est partie sans laisser de trace, je sais juste qu’elle est amis avec trois médecins de l’hôpital, les Dr Drew, Lyrics et Stern. »

 

          _ Mesdames, Messieurs les journalistes, commença Jim. M. Walden Tyburn a accepté de faire cette interview pour montrer à ceux qui le croient morts qu’il est bel et bien vivant et entier.

L’interview tant attendue et tant annoncée commença. Jason et ses amis y assistaient ainsi que le Dr Gilly, installés près de la porte, ils observaient et écoutaient.

          _ DE quoi vous souvenez-vous de l’accident ?

          _ Pour être honnête, répondit Walden, rien, j’étais assis à ma place et d’un seul coup, il a fait noir, il y a eut un grand bruit assourdissant et une chaleur intense, j’avais mal. Des cris aussi, des hurlements et puis soudain le silence. Quand je me suis éveillé après trois ou quatre jours de sommeil comateux, j’étais allongé dans un lit, le bras gauche et les deux jambes maintenues, un bandage sur la main droite et sur la tête.

          _ Que savez-vous de la personne qui vous a sauvé ?

          _ Rien, elle se nomme Valera Saad. C’est tout, je sais qu’elle a été médecin mais c’est absolument tout. Je n’ai jamais vu son visage.

          _ Où dormiez-vous ?

          _ Dans une cave, enfin, une grotte souterraine aménagée, il y avait des livres sur des étagères.

          _ A quoi passait-elle ses journées ?

          _ Elle recueillait les animaux errants et les soignait, elle a ainsi récupéré, deux chiens et un louveteau. Elle rangeait ses livres. Tous les matins, elle me refaisait mes pansements, A chaque fois que je me réveillais, elle était là, à croire qu’elle ne dormait pas.

          _ Vous a-t-elle dit la raison de son isolement ?

          _ Non. Elle parlait assez peu d’elle. Je sais juste qu’elle a beaucoup voyagé avant de s’établir dans les Monts Septentrionaux.

          _ Que faisiez-vous de vos journées ?

          _ Rien, je dormais, parfois, nous parlions, il m’est arrivé de jouer avec son deuxième chien, de donner à manger à son louveteau.

          _ Est-elle folle ? Rester si longtemps dans les montagnes sans rien… Isolée de tout avec pour seule compagnie des animaux sauvages…

          _ Je ne sais pas. Mais, Je suis d’accord avec vous.

Jason lui jeta un regard assassin mais la main de son supérieur sur son épaule l’empêchait de bouger.

          _ Elle aurait paraît-il beaucoup souffert et c’est cela qui l’a poussée à s’isoler…

          _ Avez-vous vu son visage ? demanda un journaliste.

          _ Non. Quand je lui demandé si je pouvais voir son visage, elle m’a envoyé promené…

          _ Elle est folle ! conclut un journaliste. Vous a-t-elle enlevé ? L’ami qui est venu vous chercher était peut-être un policier qui voulait vous sauver et devait venir vous chercher en échange d’une rançon ?

Jason, Sam, Eric et même Gilly bouillaient intérieurement.

          _ Non, répondit en souriant Walden, non. Valera avait ses raisons de ne pas me montrer son visage, elle disait qu’elle avait peur. Mais de quoi, je ne le saurais jamais.

          _ Vous aviez  dit qu’elle se nommait Valera Saad ? demanda une jeune femme.

          _ Oui.

          _ Je sais qui elle est ! s’exclama la journaliste et avant que Jason ait pu l’intercepter, elle raconta : Vous vous souvenez de l’incendie il y a environ huit ans ? Une famille, la mère, le père tout deux médecins et leur bébé de un an à peine, le père et l’enfant dont morts brûlés vifs et la mère qui rentrait de son travail a fini brûlée aux urgences… Défigurée… Depuis, on a plus entendu parler d’elle.

          _ Ah oui c’est vrai !

          _ On n’a jamais su les causes de l’incendie…

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Partie VI Publié le Mercredi 23 Septembre 2009 à 19:20:06

Le lendemain, les deux hommes la trouvèrent debout, donnant à manger à ses animaux. Warren étant déjà parti chasser son repas du midi.

          _ Déjà debout ? s’étonna Jason. Tu as dormi au moins ? ajouta-t-il en la fixant.

Sans répondre, Valera quitta la cave et alla chercher leur petit déjeuner dans la cuisine. Quelques minutes plus tard elle revenait. Jason repartit à la charge.

          _ Tu sais, dit-elle, je n’ai pas besoin de sommeil, je vais bien.

          _ Non, rétorqua Jason. Non. Viens.

Il l’entraîna laissant Walden seul avec Ravel et Melchior. Des bribes de conversation lui parvenaient.

          _ Non, ne te moque pas de moi, tu n’as pas dormi ! Depuis quand tu ne prends plus les calmants que je t’ai prescrit ?

          _ Je ne les prends pas ! rétorquait la jeune femme furieuse. Je ne veux pas me droguer ! Tu sais aussi bien que moi ce que ces cachets ont comme effets secondaires !Je n’ai aucune envie de devenir dépendante !

          _ Ces cauchemars sont revenus ? demandait Jason.

          _ Oui. Depuis le crash de l’avion. Je n’en peux plus Jason, Je pensais que….

          _ Va voir Marc. C’est un psychologue.

          _ Je ne suis pas folle !

          _ Je le sais. Ecoute, je pense que tu devrais revenir avec moi.

          _ Non ! criait Valera. Non. Tu as vu comment me regardaient les gens. Non. Je suis un monstre ! Tu as vu le regard de M. Tyburn, il me prend pour une folle ! Non. Jason. Je ne reviendrais pas. Et qui s’occuperait de Warren et de Melchior ? On les mettrait dans un zoo et ils en mourront. Warren est habitué à la liberté, à déambuler librement dans les montagnes. Non !

 

Quelques heures plus tard, les deux hommes partirent. De nouveau Valera avait enveloppé son visage avec un voile cette fois-ci ; Walden ne distinguait pas son visage. Ses longs cheveux auburn retombant en mèches indisciplinées de chaque côté de son visage.

          _ Pourquoi se cache-t-elle derrière  un voile ou une cagoule ?

          _ Pour la même raison qu’elle n’a pas voulu vous montrer son visage. Une chose M. Tyburn, dit soudain Jason en se tournant vers son passager, Ne parlez à personne de Warren, personne mais absolument personne ne doit savoir qu’elle possède un tigre.

          _ Pas de problème.

 

Il leur fallut trois heures de route pour arriver à l’hôpital. Peu avant,  Jason descendit de voiture pour appeler. Et lorsqu’ils arrivèrent deux médecins en blouse blanche les attendaient.

          _ M. Tyburn, je vous présente Eric Stern et Samantha Lyrics. Se sont mes collègues du service d’orthopédie. C’est là que vous allez être hospitalisé. Le Docteur Gilly n’est pas là ?

          _ Il est dans son bureau,  répondit l’homme. Un coup de téléphone d’une de ses ex-femmes. Il a demandé qu’on monte M. Tyburn directement dans une chambre et qu’on ne laisse personne entrer pour le moment. Ah, et il veut te voir. Montons-le par l’entrée de service.

Après avoir fait le tour de l’hôpital et monté par ascenseur, ils arrivèrent dans une chambre, ils installèrent Walden dans le lit et se rendirent après avoir fermé la porte à clé. Walden soupira de joie ; Il avait enfin rejoins la civilisation. Il songea à tout ce qu’il allait devoir faire : appeler Jim Elfe, son imprésario, les journaux télévisés et les radios locales et internationales. Peu de temps après, les trois amis entrèrent suivi d’un homme d’une soixantaine d’année, les cheveux gris-blancs, vêtus d’une blouse blanche par-dessus un complet noir.

          _ Je suis le Dr Gilly, se présenta-t-il. Le Dr Drew m’a expliqué votre situation. Mme Saad vous a soigné. Nous allons vous faire un bilan complet, prise de sang, radio, bref, la totale. Mais, je voulais vous parler avant. Que vous a donné Mme Saad ?

          _ Je ne sais trop, des calmants qu’elle faisait avec des plantes, du paracétamol. C’est tout. Elle disait que la morphine pouvait entrainer l’accoutumance.

          _ OK ; Demain nous ferons le bilan complet. Nous allons juste faire la prise de sang pour savoir si vous avez une infection qu’elle n’aurait pas vu.

Il appela une infirmière.

          _ Ah et, M. Tyburn, je vous demanderais une chose, pour le moment, vous n’appelez personne. Juste le temps que je prévienne le Directeur de l’hôpital pour que nous nous organisons. Il faut que vous sachiez que depuis le crash il y a presque un mois et demi, Pour certains vous êtes mort.

          _ D’accord je comprends.

          _ Nous allons vous administrer un calmant et un antalgique pour la nuit.

 

Deux jours plus tard, Walden reçut la visite de son imprésario et amis : Jim Elfe. Ce dernier le serra dans ses bras.

          _ J’étais mort d’inquiétude. Dit-il. On n’a pas retrouvé la carcasse de l’avion, tout le monde disait que tu étais mort.

          _ Eh non, répondit Walden, je suis bien vivant.

          _ Depuis quand es-tu ici ? Le directeur de l’hôpital m’a téléphoné pour me dire que tu étais là. Racontes-moi tout.

          _ Cela ne fait que deux ou trois jours que je suis là. J’ai passé un mois peut-être deux chez une femme qui m’a trouvé dans les décombres de l’avion, elle devait être médecin parce qu’elle m’a soigné comme l’aurait fait un médecin. Elle était d’ailleurs assez étrange… Mais aimable. Elle a des animaux deux chiens et elle a recueillit un louveteau… Franchement, elle est… Je ne sais pas. Un ami à elle est passé la voir et m’a ramené vers le monde civilisé. Tu pourrais me faire des recherches sur elle.

          _ Pas de problème. Elle s’appelle ?

          _ Valera Saad. Avec deux « a ».  Fais-çà discrètement parce qu’il y a trois médecins dans le service qui sont amis avec elle.

          _ OK. Tu veux que j’appelle la chaîne de télé, pour une interview ? Cela pourrait relancer ta carrière… Après le flop de ton dernier film… Et comme ils ont du trouver un remplaçant pour le film de Strasky…

          _ OK. On a qu’à dire jeudi ? Ca te laisse du temps pour organiser et surtout pour terminer les examens. Tous les matins, j’ai droit à une prise de sang…

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