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histoire sans fin

mes débuts dans l'écriture

Partie X Posté le Mercredi 23 Septembre 2009 à 19h25

Dixième et dernière partie d' Une vie brisée. Qu'en pensez-vous?


Jason arriva en courant dans la chambre et la trouva endormie, le Dr Benoît arriva peu de temps après, prévenu par une aide-soignante.

          _ Elle dort. Fit-il doucement en mettant une main sur l’épaule de son confrère. Mais, elle a prononcé votre nom.

          _ Je vais rester avec elle. Le Dr Gilly est prévenu.

                         

Valera ne rouvrit les yeux que lorsque le soleil descendait embraser l’horizon. Jason lui sourit.

          _ Bien venu parmi nous Val. Murmura-t-il en l’embrassant sur le front.

Aucune réponse ne vint. Mais, le médecin distingua de la douleur dans ses yeux, une profonde tristesse. Bien qu’il fut habitué à voir ce regard dans ses yeux-là, il ne parvenait pas à s’y faire.

          _ Pourquoi as-tu fait çà ? Demanda-t-il en plongeant son regard dans ses yeux. Tu nous as fait une sacrée peur, A nous tous, Sam, Eric, Warren, Melchior et Ravel. On a eu très peur.

La jeune femme détourna le regard. Aucune expression ne se reflétait sur son visage. Tu n’as pas pensé à nous ? Tu nous as oubliés ? Tu sais que tu as des amis parmi les hommes. Tu le sais. Val’. Je t’en pries. Réponds-moi.

Mais la jeune femme ne répondit pas. Elle garda le silence. Silence qu’elle devait garde très longtemps. Dépité Jason sortit. Il regagna son appartement. 

 

Valera ne prononça aucun mot. Elle quitta le service des soins intensifs pour aller dans celui de médecine générale. Tous les jours Jason passait la voir. Mais rien. Sam et Eric venaient lui rendre visite de temps en temps mais rien. Le chef de service voulut l’envoyer voir un psychologue mais elle refusa se bornant à ne pas sortir de son lit. Très vite il renonça. Jason la voyait se détériorait. Il savait ce qu’elle voulait. Elle voulait rejoindre sa maison, ses animaux et surtout sa tranquillité, ses souvenirs, sa douleur, sa tristesse. Mais, il refusait. Il ne pouvait pas la laisser partir. Pas maintenant qu’elle était revenue parmi eux. Non. Il refusait.

 

Ce jour-là. Valera lisait dans sa chambre dont elle ne sortait jamais. Quand Mr.Tyburn entra. Valera se couvrit le visage avec son drap.

          _ Je vous ai vu. Lui dit méchamment l’acteur. J’ai vu votre visage et votre corps. Heureusement que vous ne me l’avez pas montré quand vous m’avez soigné. J’aurais eu peur. Heureusement que vous vivez loin de tout. Il lui arracha violemment le drap. Découvrant son visage brûlé, défiguré.  Vous êtes un monstre !

La rage s’empara de la jeune femme. Elle arracha sa chemise  de nuit, se retrouvant nue devant lui.

          _ Oui je suis un monstre !: hurla-t-elle ; Oui je suis laide ! Horrible ! Défigurée !Regardez ! Admirez ! Vous croyez que je ne le sais pas ? Je déteste mon corps. Je sais que je suis laide. Je suis défigurée. Ma vie est morte depuis ce jour ! Regardez ! Laissez-moi ! Partez ! Laissez-moi mourir en paix !

Des larmes coulaient de ces yeux noirs sur ses joues brûlées. Une lueur de rage brillait dans ses yeux.

          _ Complètement folle. Marmonna Mr. Tyburn. Complètement folle!

          _ Oui je suis folle! Répartit Valera. Oui je le suis. Je le sais. Pourquoi suis-je partie selon vous ? Pourquoi ? Je… Elle tomba en sanglots désordonnés dans son lit. Lorsqu’un infirmier arriva attiré par les cris, il vit Walden Tyburn regarder une femme entièrement nue sanglotait dans son lit. Il appela un interne le priant d’emmener Tyburn dans le bureau du médecin-chef pendant que lui-même tentait de rhabiller Valera.

          _ Regardez-moi ! sanglota-t-elle en se relevant. Regardez ! Je suis laide n’est-ce pas ? Défigurée. Qui aurait envie d’un monstre ? Qui voudrait vivre avec monstre ?

          _ Moi. Fit Jason sur le pas de la porte. Vous pouvez y aller. Fit-il au pauvre interne.

          _ Toi ? rétorqua Valera interloquée. Tu ne sais même pas ce que tu dis. Laurent est mort et moi je suis là. J’ai perdu tout. Je n’ai plus rien Jason. Plus rien. Je n’ai rien à faire ici. Ramène-moi chez moi.

Jason la prit dans ses bras et s’assit sur le lit où elle pleura encore longtemps. Jason la rhabilla et lui administra un calmant qu’il nota sur la fiche de suivi. Puis, il passa voir le médecin-chef.

          _ Dr. Drew fit le médecin. Avez-vous réussi à la calmer ? Mme Saad était d’après ce que m’a dit  le Dr Fratz énervée.

          _ Je lui ai donné un calmant, elle se repose maintenant. Mais qu’est-ce qui l’a mis dans cet état ?

          _ Voici le coupable. Fit son interlocuteur en désignant Tyburn.

          _ Vous. Grogna Jason. Vous avez de la chance que je tiens à mon travail. Je vous aurais bien tué sur place. Laissez Valera en paix ! Ne la tourmentez plus. C’est à cause d’ordure comme vous qu’elle est partie dans les montagnes !

          _ Dr. Drew. Vous connaissez le cas de ce patient.

          _ Oui. Mais, c’est le Dr Stern qui s’en occupe. Je ne m’en approche plus depuis quelque temps.

          _ Pourquoi est-il encore ici ?

          _ Il lui reste des broches à enlever sur sa jambe gauche et sur son coude. Nous surveillons également sa rééducation

          _ Mais, le Centre de Rééducation Orthopédique des Halles ne pourrait-il pas s’en charger ?

          _ Je pense que oui. Il faut voir cela avec le Dr Gilly. Mais plus vite il quittera cet hôpital mieux se sera.

 

          _ Je veux rentrer chez moi. Murmura Val en guise de bonjour à son ami. Laisse-moi rentrer. Warren, Ravel et Melchior ont besoin de moi.

Une boule se forma dans la gorge du médecin. Il savait qu’il ne pourrait pas la garder indéfiniment prisonnière de l’hôpital.

          _ Je ne peux pas Valera. Répondit-il. Je ne peux pas. Je ne veux pas que tu t’isoles à nouveau. Je fais quoi moi si tu tentes de mourir de nouveau ?

          _ Je ne le referais pas. Jason. Tu ne peux pas me garder ici. Mes montagnes me manquent et mes amis aussi.

          _ Mais tu as tes amis ici ! fut la réponse.

          _ Oui. Jason, mais ce n’est pas de vous que je parle. Tu le sais très bien. Ne fais pas celui qui ne comprend pas.

          _ Laurent n’aurait pas voulu que tu repartes.

          _ Je ne saurais jamais ce qu’il voulait ou pas puisqu’il est mort !

          _ Arrête. Reste avec-moi. A la fin du mois, un poste se libère en médecine, tu pourrais le faire. Ou ouvrir ton cabinet de vétérinaire.

          _ Non. Je veux repartir. Ma maison est là-bas. Ma vie est là-bas désormais. Que tu le veuille ou non.

Valera ne reparlait plus, Jason la voyait dépérir, s’enfoncer de plus en plus dans la dépression, dans la léthargie. Il ne voulait pas la laisser repartir là-bas. Il ne voulait pas la laisser seule là-bas, mais il ne voulait abandonner sa carrière. Un combat intérieur l’animait mais il ne voulait pas céder. Pourtant, il ne voulait que son bonheur.

 

Finalement, il se décida. Un soir, il signa les papiers de décharge, et alors qu’elle était encore sous calmant. Il la mit dans son 4X4 et partit après que Sam et Eric aient dit un dernier adieu à leur amie. Il n’arriva chez Valera qu’au petit matin mais elle dormait encore. Il l’installa dans le lit qu’il plaça au milieu de sa bibliothèque. Ses animaux se couchèrent autour d’elle.

Puis, il prit du papier et un crayon et écrivit.

         

          « Val’

          « Je ne peux pas te retenir prisonnière de mon affection, de mon inquiétude. Je te rends ta liberté. Ne m’en veux pas de t’avoir gardée captif pendant ces deux mois. Je ne voulais que ton bien. Je te voulais heureuse avec moi, je te voulais à nouveau avec moi. Partageant chaque minute, chaque moment de ma vie. Mais je ne voyais pas l’essentiel : Ton bien-être. Tu es heureuse enfin j’ose le croire, libre dans tes montagnes, dans ta maison perdue avec tes animaux. Tu sais ce que tu représentes pour moi : la petite sœur que je n’ai jamais eue. Je te connais trop bien pour savoir que je pourrais te garder. Mais j’ai essayé de te faire changer d’avis. J’ai espéré que tu serais de nouveau heureuse avec tes amis, je parle d’Eric, de Sam et de moi. Tu nous manque tellement dans cette vie. J’ai cru pouvoir te changer, te réapprendre à être heureuse mais c’était un leurre, un rêve éveillé. Un rêve que je viens de briser et la chute fut brutale. J’ai pris la décision de te ramener avec difficulté pour ces raisons. Laurent m’avait demandé de veiller sur toi mais j’en ai été incapable. Pendant ces années où je venais te voir ici, je t’ai cru heureuse, tu te disais heureuse mais maintenant, je sais que c’est faux, c’était un leurre. Tu te leurrais-toi même et tu me trompais. Je me suis laissé prendre à tes mensonges. J’aurais dû voir que c’était faux. Mais je voulais me persuader que tu étais heureuse. Pourras-tu me pardonner ?

A toi, mon amie, ma sœur,

Jason. »

 

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