La Chine a promis vendredi 1er décembre une plus grande liberté de mouvement pour les journalistes étrangers avant les jeux Olympiques de Pékin en 2008, avec notamment la levée temporaire des restrictions pour voyager, y compris dans des régions sensibles comme le Tibet.
Un décret de neuf articles, signé le 1er novembre par le Premier ministre Wen Jiabao et rendu public vendredi, stipule un certain nombre de règles destinées officiellement à faciliter le travail des reporters étrangers, qu'ils soient basés dans le pays ou non.
Le principal changement de ce nouveau règlement, valable du 1er janvier 2007 au 17 octobre 2008, réside dans la suppression, même dans des régions sensibles comme le Tibet ou le Xinjiang (nord-ouest), de l'autorisation des autorités provinciales pour effectuer des reportages hors de Pékin.
Nombres de journalistes se sont retrouvés dans des postes de police locaux sous l'accusation de "reportages illégaux" pour avoir ignoré cette obligation datant de 1990.
"Vous n'aurez plus besoin d'avoir l'autorisation des responsables locaux, tant que vous avez l'accord préalable des personnes que vous interviewez. Cette nouvelle régulation s'applique à toute la Chine", a précisé le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Liu Jianchao, lors d'une conférence de presse.
Désormais, a-t-il précisé, les journalistes seront soumis aux mêmes
obligations que n'importe quel touriste étranger pour se rendre au
"Les nouvelles régulations vous permettront plus facilement de couvrir
des événements au
De plus, les journalistes étrangers, détenteurs des cartes d'accréditation olympiques et de leurs passeports, pourront entrer en Chine sans visa.
Le porte-parole n'a pas voulu expliciter pourquoi ces règles allaient prendre fin en octobre 2008.
"A mesure que la politique de réforme et d'ouverture en Chine s'approfondit et se renforce en Chine, il y aura plus d'assistance et de facilité fournies par le gouvernement chinois aux journalistes étrangers", a simplement affirmé M. Liu.
Le comité d'organisation des JO de 2008 doit publier en janvier un guide
complet pour les médias étrangers voulant couvrir l'événement.
Cependant, les journalistes chinois ne pourront toujours pas travailler pour
des médias étrangers.
"Comme il y a un grand nombre de questions en jeu, comme les impôts ou les
qualifications, les conditions ne sont pas mûres", a justifié vendredi le
porte-parole.
Actuellement, les médias étrangers peuvent employer des ressortissants chinois mais comme assistants seulement.
Le Club des correspondants étrangers en Chine s'est félicité de ces nouvelles règles, tout en estimant qu'elles devraient être "permanentes".
Si les autorités chinoises ont promis de respecter la liberté de la presse
en 2008 pour les milliers de journalistes étrangers, dont certains pourraient
vouloir couvrir des sujets jugés négatifs par les autorités, les organisations
de défense des droits de l'homme et de la presse dénoncent régulièrement les
violations qui subsistent en Chine.
"C'est vraiment un exercice pour les jeux Olympiques destiné à remplir une
exigence incontournable afin de les organiser", a dit Nicholas Bequelin,
chercheur à l'organisation Human Rights Watch basé à
Il a jugé "ironique" que leur annonce intervienne le jour même où la
condamnation de Zhao Yan, un collaborateur du quotidien américain New York
Times à Pékin, à trois ans de prison pour fraude était confirmée en appel."