le
Jacques Chirac l'avait promis lors de son passage en octobre : la
relocalisation du Lycée Français de Pékin serait bientôt réglée. L'Ambassade
avait parait-il les choses bien en main. Las, le dernier conseil
d’établissement du LFP a été l’occasion pour la direction d’officialiser toutes
les craintes des parents d’élèves. Le lycée est dans une situation de crise et
l’Association des parents d’élèves a lancé une pétition pour pouvoir à nouveau
prendre part aux décisions.
La demande est explicite. « Nous revendiquons le droit d’être
étroitement associés au projet et pas uniquement dans sa phase finale».Depuis
quelques jours, c’est le message qu’essaie de faire passer l’Association des
parents d’élèves du lycée français. Par une lettre à tous ceux qui ont des
enfants scolarisés dans l’établissement pékinois, l’APE veut récolter des
soutiens dans son action.
Un premier pas vers la Depuis le 16 novembre en effet, ses
craintes se sont révélées exactes : les projets qui avaient justifié le
passage du lycée en gestion directe en février dernier ont été abandonnés par
l’ambassade. Quelques raisons très simples : la construction d’un lycée
d’ambassade sur le site qui accueillera la nouvelle représentation française
s’est révélée impossible. Par manque de place, mais également parce que les
autorités chinoises ne sont pas prêtes à laisser à la
Pour une des responsables des parents d’élèves, « tout ce qu’on savait est
maintenant officiel, c’est un début… » Mais il faut désormais régler les
problèmes, en commençant par les plus urgents. Au service de presse de
l’ambassade, on est rassurant : « la reconduction des baux qui
viennent à échéance à la fin de l’année est en cours de négociation, elle
devrait être effective pour trois ans, le temps de finaliser le projet ».
On peut sûrement faire confiance à l’ambassade pour régler effectivement en
temps cette question.
Les parents veulent avoir leur mot à dire
Mais les parents d’élèves s’inquiètent plus du projet de relocalisation finale.
Si pour eux, le passage en gestion direct par l’ambassade ne se justifie plus,
le service de presse assure que la représentation française garde une carte
maîtresse à jouer : « La question du statut du prochain lycée est en
cours d’être réglé. Ce serait un établissement public étranger : une
première en Chine qui permettrait de chercher un terrain hors de l’ambassade
tout en conservant une gestion publique. » Une idée fort intéressante pour
tous les Français du lycée, mais qui pose le problème de l’acceptation par les
Chinois d’une entité publique d’un autre pays sur leur propre territoire !
Si l’ambassade réussit ce tour de force, elle justifierait beaucoup mieux sa
reprise en main du lycée. Pour autant, la principale revendication des parents
d’élèves est d’être consultés quant à la localisation des prochaines
infrastructures. L’APE regrette le manque de transparence de l’ambassade sur la
question et souhaite être associée au choix du site. A l’ambassade, on
tempère : « Ce ne sont que quelques personnes qui font partie de
l’association et qui regrettent d’avoir perdu du pouvoir avec le passage en
gestion directe. C’est une lutte d’influence plus qu’un véritable intérêt pour
la question. » Peut-être, mais il serait très étonnant de tenir les
parents d’élèves à l’écart d’un choix déterminant pour leur vie de
famille ! « On aura juste le droit de choisir la couleur des
portemanteaux ! » se désespère une mère de famille.
La pétition lancée pour pouvoir associer l’APE au processus décisionnel sera
livrée au lycée le 30 novembre. L’actuel ambassadeur Philippe Guelluy sera
parti. « On attend beaucoup du suivant » résume la représentante des
parents d’élèves.