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Dans la nuit du 24 au 25 juillet 2006, Paola Sandri, une jeune Italienne, est poignardée en plein boulevard, au sud du parc pékinois de Chaoyang. Derrière un kiosque à journaux, sur une artère très passante et à proximité de nombreuses habitations, Paola Sandri est frappée de trois coups de couteau. Après avoir parcouru plusieurs mètres, agonisante, elle s’ effondre. La jeune fille succombera à ses hémorragies à l’hôpital de Chaoyang, Le laps de temps qui s’était écoulé entre son agression et l’appel de la police et son transfert à l’hopital lui a été fatal.
Agonie aux yeux de tous
Cette histoire a laissé un goût amer à toute la communauté étrangère à Pékin. D’une part, il est très rare que des étrangers soient victimes d’agression avec violence dans un pays où les autorités ne badinent pas avec de tels crimes. Mais surtout, les circonstances de la mort de Paola Sandri ont laissé une impression inquiétante d’indifférence. Comment l’Italienne, blessée à mort, a-t-elle pu être ignorée de tous ? Nongzhanguanlu est une avenue toujours embouteillée en journée, elle relie l’ouest du parc Chaoyang à la rue des bars Sanlitun, soient deux endroits animés des nuits pékinoises. Paola Sandri a été agressée après minuit, alors que le kiosque à journaux était peut-être encore ouvert et que beaucoup ont du entendre, voir, ou même passer à côté de la jeune fille, sans lui prêter aucune attention. La police n’a été prévenue qu’à 2 h du matin, pres de deux heures après l’agression.
D’après le journaliste italien Beniamino Natale, « la police a même interrogé un gardien d’immeuble qui a vu, ou au moins entendu la victime, et qui pourtant n’a rien fait, faisant perdre les précieuses minutes qui lui ont coûté la vie ». Six mois après le drame, l’enquête de la police pékinoise n’a donné aucun résultat. A l’ambassade d’Italie, Paola Paderni affirme que les autorités ont été remarquablement appliquées et disponibles à l’époque des faits, mais elle admet à demi-mot qu’elles ne cherchent plus désormais.
Un crime sans explication
Pourtant, Des rumeurs courent encore, sur le rôle éventuel d’un chauffeur de taxi, qui aurait déposé Paola sur l’avenue après une altercation.
Mais il est peu probable que la jeune fille ait pris le taxi ce soir-là. Su Xinxin, une amie de Paola, explique que l’Italienne ne se déplaçait jamais en voiture : « Elle se déplaçait à vélo ou à pied. Elle aimait beaucoup marcher seule. Ce soir-là, après être allée au restaurant avec un ami américain, elle avait tenu à rentrer seule. » Avant la mort de Paola, Pékin paraissait en effet être une ville tout à fait sûre pour les étrangères.
Le plus grand mystère de ce meurtre reste son mobile. Paola Sandri a
été retrouvée en possession de ses moyens de paiement, de son téléphone
portable et de ses autres effets personnels. La thèse de l’agression par un
inconnu, privilégiée par la police, paraît toujours insuffisante. Mais quelle
autre piste privilégier ? Paola Sandri était une étudiante brillante et
titulaire d’une allocation de doctorat à l’université de Lyon, où elle
enseignait le chinois. Mais l’objet de sa thèse n’avait rien de sulfureux ou de
dérangeant. Arrivée le 18 juin dans la capitale pour faire des recherches, la
jeune femme aurait dû rentrer en