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Chine

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Corruption ? en Chine. Posté le Mardi 26 Décembre 2006 à 11h10

Les paysans expropriés mènent leur "révolution souterraine" en Chine

le 25/12/2006 à 9h41  par AFP

 

Dans le sud prospère de la Chine, où les terres agricoles ont progressivement laissé la place aux usines, routes et résidences, des paysans expropriés mènent une "révolution souterraine" face à l'arbitraire et à la corruption des cadres locaux.


A l'aide de son chapeau de paille, Liang Haozhen, une agricultrice de 57 ans, arrose ses quelques plants de légumes, destinés à son usage personnel (photo).

Elle vit dans le district de Shunde, une zone particulièrement dynamique au coeur de la région du Delta des perles. Mais, la terre qu'elle utilisait pour faire pousser de la canne à sucre, lui assurant ainsi un revenu, lui a été confisquée et vendue.

Une route et une usine de batteries, financée par des investisseurs de Hong Kong, l'ancienne colonie britannique voisine, y ont fait leur apparition.

"Les cadres voulaient tout récupérer, face à eux vous êtes impuissants. De plus en plus de terres nous sont enlevées, laissant sans travail beaucoup de paysans. Ceux qui ont de l'argent gagnent", dit-elle, résignée.

Dans le village voisin de cette province du Guangdong, des centaines de paysans ont choisi, eux, de faire front, bloquant récemment les routes pendant trois jours avant que la police n'intervienne en procédant à des arrestations.
En Chine, l'Etat possède officiellement la terre. Au niveau local, cela conduit à des abus, les gouvernements locaux profitant de leur pouvoir pour vendre avec une plus value-conséquente des terrains agricoles cultivés depuis des années par des paysans, sans verser cependant de compensation équitable. Et, souvent, en recevant des pots-de-vin.

A Shunde, un centre manufacturier d'appareils électroménagers, où vivent un million d'habitants, au moins deux des dix municipalités que compte le district ont connu ce genre de dérives, selon les témoignages d'habitants.

"Si on regarde depuis l'extérieur, Shunde est riche, mais à l'intérieur c'est le désordre, les personnes âgées n'ont pas de retraite, maintenant ils n'ont même plus de terre à cultiver", se plaint un villageois.

Dans la municipalité de Lunjiao, deux révoltes ont eu lieu en moins d'un mois, attirant l'attention des médias étrangers.
Lors de la plus récente, deux proches de cadres locaux ont été retenus en otages par des centaines d'habitants mécontents. Non loin de là, à Sanzhou, 100 personnes ont manifesté tous les jours pendant un an devant une banderole où était écrit "Les villageois de Sanzhou unis pour s'opposer à la cupidité et à la corruption".

Le mois dernier, les forces de l'ordre ont eu recours aux gaz lacrymogènes, aux matraques et aux bergers allemands pour disperser une manifestation de milliers de personnes qui avaient entouré un nouvel entrepôt, bloquant responsables officiels et invités étrangers, la veille de son inauguration.

Mais, malgré la répression et les menaces, leur détermination ne faiblit pas, des réseaux entre les villages se sont formés qui permettent à la flamme de se maintenir.

"Nous parlons de nos expériences et de savoir quels sont les moyens les meilleurs, les plus sûrs et les plus efficaces pour faire face", témoigne un villageois nommé Li, qui évoque une "révolution souterraine".
L'engagement affiché des autorités centrales contre les expropriations est aussi un autre facteur qui les pousse à ne pas baisser les bras.

"Je ne pense pas qu'un petit cadre local peut dominer le monde, je crois en la justice", lance Mai Shunqun, un chef de village de 56 ans, dont la belle-fille a reçu des menaces après avoir dénoncé un cas de corruption.
"Nous savons que la politique du gouvernement central est favorable aux paysans, mais quand il s'agit du niveau local, les choses deviennent plus problématiques", note-t-il.

Un commentaire. Dernier par eksitos le 27-12-2006 à 16h38 - Permalien - Partager
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