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In Like Flint

"An actor? As president?"

Kriminal Posté le Vendredi 16 Octobre 2009 à 20h02

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Titre espagnol : La màscara de Kriminal

 

Genre : Comics, Aventures, Thriller

Année : 1966

Pays d’origine : Italie/Espagne

Réalisateur : Umberto Lenzi

Distribution :
Glenn Saxson, Helga Liné, Andrea Bosic, Ivano Staccioli, Esmeralda Ruspoli, Dante Posani, Franco Fantasia, Susan Baker…


Kriminal, l’ennemi public numéro un, a été arrêté par Scotland Yard. Son dernier forfait, le vol de la Couronne d’Angleterre, va lui coûter la pendaison. Au moment de son exécution, un certain nombre d’incidents se produisent, ce dont profite Kriminal pour s’échapper. En fait, l’évasion a été commanditée par l’inspecteur Milton, celui là même qui avait été responsable de l’arrestation du génie criminel. En agissant ainsi, il compte retrouver la Couronne d’Angleterre, et remettre la main sur Kriminal. Mais ce dernier a flairé le piège. Après avoir échappé à une filature, il trouve refuge chez Margie, son ex-compagne. Non seulement le couple se réconcilie sur l’oreiller, mais la jeune femme le branche sur un transfert de diamants à destination d’Istanbul. Pour Kriminal, qui a renvoyé la Couronne à Scotland Yard (un trésor trop encombrant, finalement), c’est une occasion idéale de se refaire la main. Mais l’affaire va s’avérer plus compliquée que prévue, l’homme au costume de squelette se retrouvant alors au centre d’une conspiration aux multiples rebondissements…

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Après un début de carrière tourné exclusivement vers le cinéma d’aventures (peplums, pirates, films de jungle…), Umberto Lenzi bifurque au milieu des années soixante vers le film d’espionnage, et donc, tout naturellement, en somme, vers ce « Kriminal ». Il s’agit là de la première adaptation cinématographique d’un fumetti, deux ans avant le « Danger, Diabolik » de Mario Bava, et le « Satanik » de Piero Vivarelli. « Kriminal » fera l’objet dune suite, sous la houlette de Fernando Cerchio (« Il marchio di Kriminal », 1968), dans lequel on retrouve une partie des acteurs principaux du premier opus.
A l’origine, « Kriminal » est donc un fumetti, mettant en lice un criminel plutôt violent et sadique portant une combinaison de squelette et un masque. Cette bande dessinée (créée par le duo Magnus/Bunker) aura vu le jour en 1964, et les aventures de ce personnage prendront fin en 1976. D’un être cruel et implacable, Kriminal deviendra peu à peu une sorte d’Arsène Lupin.

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En voyant le film, on peut reconnaître sans peine qu’Umberto Lenzi a su retranscrire l’esprit du fumetti, et de ce fait, « Kriminal » passe sans souci des cases de bandes dessinées au grand écran. Pour animer ce génie du mal, le cinéaste a choisi un acteur hollandais, Glen Saxson. A l’époque, l’homme n’est pas vraiment une vedette. Il joue la même année dans deux westerns spaghetti, l’un tourné par Emilio Miraglia, l’autre par Alberto de Martino. En dehors du western, cet acteur aux allures de « beau gosse » reprendra la tunique de Kriminal pour la suite tournée par Fernando Cerchio, avant de finir plus ou moins sa carrière au début des seventies dans deux volets des « Frau Wirtin » mis en scène par Franz Antel (connu chez nous sous le pseudo de François Legrand). Dans l’ensemble, malgré sa gueule de « jeune premier », Saxson s’en tire plutôt bien et compose donc un fort honorable Kriminal. Co-production italo-espagnole, « Kriminal » est doté d’un casting plutôt cosmopolite. Aux côtés de notre héros néerlandais, on retrouve la magnifique Helga Liné, dans un double rôle (celui de jumelles aussi perfides l’une que l’autre).

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Cette Berlinoise aux yeux de félin commença sa carrière comme danseuse et acrobate, avant de devenir mannequin, puis actrice, essentiellement en Espagne où elle s’installa au début des années soixante. On ne compte plus ses prestations remarquées, tellement elles sont nombreuses, mais on peut citer « Demoniac » (« The Blancheville Monster »), « Dracula Saga », « Horror Rises from the Tomb » ou encore « The Loreley’s Grasp ». C’est l’acteur yougoslave Andrea Bosic qui tient le rôle de l’inspecteur Milton, personnage récurrent de la bande dessinée. On a pu le voir entre autres dans « Maciste en enfer » et « Sandokan le tigre de Bornéo ». Son dernier rôle sera celui d’un prêtre dans « Formule pour un meurtre ». Bon, il y a quand même des italiens dans le film, parmi lesquels Ivano Staccioli (« La mort caresse à minuit », « Il fiore dai petali d’acciaio »), Franco Fantasia (« Le tueur à l’orchidée », « La montagne du dieu cannibale », « La secte des cannibales ») ainsi que Dante Posani, partenaire de Ray Danton dans « Opération Ré Mida ». Notons enfin la présence de Mirella Pamphili, que l’on a croisé dans une multitude de films sans que l’on se rappelle vraiment d’elle (une centaine de rôles entre 1966 et 1971 !), à l’image d’une Carla Mancini.

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Ce « Kriminal », sans être aussi délirant que le « Diabolik » de Mario Bava (qui doit beaucoup au talent du metteur en scène et à la musique de Morricone), s’avère bien meilleur que « Satanik », par exemple. Doté d’un budget confortable, Lenzi promène le spectateur depuis Londres jusqu’à Istanbul, en passant par Madrid. Avec son intrigue à tiroirs, il anticipe l’esprit qui animera ses gialli quelques années plus tard. Les rebondissements sont nombreux, et le réalisateur réussit son pari en proposant un Kriminal tantôt implacable, tantôt smart, doté d’un certain sens de l’humour qui fait mouche. C’est en quelque sorte un James Bond qui aurait basculé du côté obscur, sportif accompli, séducteur patenté, combattant hors-pair, et rusé comme un renard. A l’aise dans les soirées mondaines, il joue aussi au casino (perdant contre son ennemi, pour mieux prendre sa revanche par la suite). Avec une telle carte de visite, nul doute que Kriminal aurait fait un malheur au sein de n’importe quel service secret.

 

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Mais c’est un individualiste, et son appât du gain est si fort qu’il risque à tout moment de le conduire à sa perte. Et puis, Kriminal, comme son nom l’indique, n’hésite jamais à tuer, les femmes comme les hommes, quand le besoin s’en fait sentir. Ce personnage pour le moins amoral n’en est pas moins sympathique, et c’est avec plaisir que l’on suit ses pérégrinations, accompagnées d’une superbe partition musicale pop/groovy tout à fait dans l’esprit des comics, due au peu connu Raymond Full. Derrière ce pseudonyme se cache un italien au nom de Romano Mussolini. Avec un tel patronyme, on comprend aisément qu’il ait pris un pseudo. Le film se termine comme il avait commencé, avec des « bulles », de façon très sympathique. Un festival de bulles qui mériterait que l’on débouche une bouteille de champagne pour Mister Lenzi, pour l’occasion, ce qui n’a pas toujours été le cas.

 

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