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In Like Flint

"An actor? As president?"

Der Gorilla von Soho Posté le Mardi 17 Novembre 2009 à 20h31

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Genre : Krimi

 

Année : 1968

 

Origine : Allemagne

Réalisateur : Alfred Vohrer


Distribution : Horst Tappert, Uschi Glas, Uwe Friedrichsen, Herbert Fux, Hubert von Meyerinck, Inge Langen, Beate Hasenau


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L’inspecteur David Perkins (Horst Tappert) enquête sur la mort d’un homme retrouvé noyé dans la Tamise. La victime avait pour nom Richard Ellis, australien d’origine, la soixantaine bien sonnée. Bien qu’il s’agisse apparemment d’une mort naturelle, Perkins est sceptique, Ellis étant le troisième individu à être repêché dans le fleuve. Détail curieux, on a retrouvé dans les effets personnels du défunt une petite poupée sur laquelle des mots ont été inscrits dans un dialecte africain. Le policier, flanqué de son adjoint le sergent Pepper ( !), fait donc équipe avec la jolie Susan Mc Pherson (Uschi Glas), ex-infirmière maîtrisant les langues africaines. Leurs investigations les conduit vers une association philanthropique : "Love and Peace for People", organisme du genre "Armée du Salut", qui recueille notamment les jeunes femmes en détresse. Il se trouve que les trois noyés de la Tamise, outre le fait qu’ils étaient tous étrangers et d’un âge avancé, avaient légué par testament leur fortune à cette association.

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Ce résumé vous dit quelque chose ? Pas impossible, surtout si vous avez lu la précédente chronique sur « Les mystères de Londres ». En effet, « Der Gorilla von Soho » est une nouvelle adaptation du roman d’Edgar Wallace, « The testament of Gordon Stewart », et de ce fait une relecture du film de 1961. Curieusement, c’est encore Alfred Vohrer qui l’a réalisé, livrant une copie presque conforme de sa première version. Du moins dans les grandes lignes. Car indéniablement, « Der Gorilla von Soho » est inférieur, notamment au niveau de l’ambiance. Disparue la ville de Londres noyée sous le brouillard avec un Ady Berber diablement inquiétant. A la place, on se retrouve avec un meurtrier se dissimulant dans un costume de gorille (indiscrétion garantie, mais peut-être Vohrer a-t-il voulu faire un clin d’œil à la nouvelle d’Edgar Poe, « Double assassinat dans la rue Morgue »). Si le trio Tappert/Glas/Friedrichsen reprend honorablement les rôles de Joachim Fuchsberger, Karin Baal et Eddy Arent (avec moins de panache, néanmoins), les méchants s’avèrent moins « colorés » (bien que le film le soit, lui). Pas de Kinski (mais un clone aux lunettes noires moins impressionnant), pas de Berber, donc ; mais heureusement Herbert Fux, dans le rôle d’un malfrat maître chanteur, sauve les meubles.

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Fux, décédé en 2007, fut une figure incontournable du cinéma de genre allemand durant de nombreuses années. On a pu voir son visage coupé au couteau dans des œuvres aussi diverses que « Commissaire X, halte au L.S.D. », « La marque du Diable », « Sonny and Jed » et la version de « Jack l’Eventreur » par Jess Franco. Il fut également un pilier du cinéma érotique teuton durant la décennie 70. A ce propos, on notera la première apparition dans ce krimi d’une future vedette des productions « cochono-teutonnes » d’Erwin Dietrich, à savoir la mignonne Ingrid Steeger, jouant l’une des nombreuses serveuses nues (ou presque, seule une feuille de vigne leur cache la toison pubienne) fréquentant un cabaret de Soho où Derrick, pardon… Perkins vient enquêter, et où Sir Arthur (le remplaçant de Sir John, chef de Scotland Yard) vient lui s’encanailler. C’est d’ailleurs là qu’on voit l’évolution du krimi en cette fin de décennie. L’ambiance gothique des années noir et blanc s’est peu à peu dissoute, et l’érotisme a commencé à s’y faire une petite place. « Der Gorilla von Soho » possède la même intrigue tarabiscotée (et diablement tirée par les cheveux) que « Les mystères de Londres », mais l’aura de mystère du premier opus est ici noyée par la légèreté du cadre de ce cabaret (même si cela reste un plaisir certain pour les yeux), et l’humour ici particulièrement lourd du personnage de Sir Arthur, véritable obsédé sexuel, et de celui de Friedrichsen, l’adjoint de Perkins, un rien benêt et ne pensant qu’à draguer Susan Mc Pherson.

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Il faut avouer qu’elle est bien mignonne, Uschi Glas (et son interprétation est peut-être la plus satisfaisante, avec celle d’Herbert Fux). A son actif, elle possède une bonne expérience du krimi, puisqu’elle jouait déjà dans « The sinister Monk » et « College girl murders » ; et qu’on la verra ensuite dans « La morte de la Tamise », et « Le tueur à l’Orchidée », un giallo celui-ci, puisque la Rialto, lors de ses dernières années, avait coproduit ses films avec l’Italie.
Si l’on est finalement déçu par cette resucée des « Mystères de Londres », on est par contre en droit d’être satisfait (voire emballé) par la musique du génial Peter Thomas, dont les rythmes jazz-pop si particuliers donnent furieusement envie d’acheter le CD.
Pour le reste, on se dit qu’Alfred Vohrer a quand même fait bien mieux. « Der Gorilla von Soho » se suit d’un œil tout au plus amusé, et l’on peut sourire des « farces » du metteur en scène, appelant l’un de ses personnages « Docteur Jekyll ». Sans oublier l’incroyable Sergent Pepper ! On aurait pu croire à un hasard, jusqu’au moment où lors d’une scène se situant dans la chambre d’une entraîneuse, la caméra s’attarde sur un poster des Beatles, celui du Lonely Hearts Club Band ! Sacré Alfred…

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Un commentaire. Dernier par Pour vos loisirs, découvrez notre offre de romans le 17-07-2013 à 10h05 - Permalien - Partager
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