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In Like Flint

"An actor? As president?"

La porte aux sept serrures Posté le Jeudi 17 Décembre 2009 à 20h46

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Titre original : Die Tür mit den 7 Schlössern)


Genre : Krimi

 

Année : 1962


Pays d'origine : Allemagne


Réalisateur : Alfred Vohrer


Distribution : Heinz Drache, Sabine Sesselmann , Eddi Arent, Pinkas Braun, Werner Peters, Gisela Uhlen, Hans Nielsen, Klaus Kinski

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Scotland Yard est une fois encore aux abois. Deux hommes ont en effet été tués en l’espace de 48 heures, à Londres. Le premier a été repêché dans la Tamise ; le second, un prêtre, a été assassiné à la gare de Waterloo. Point commun entre les deux victimes : elles portaient une clé en or rattachée à une chaîne. L’homme d’église, qui venait d’Ecosse, avait aussi dans une poche une lettre où il est écrit qu’il devait rencontrer un certain Haveloc.
L’enquête est confiée à l’inspecteur Richard Martin (Heinz Drache) et son adjoint Holms (Eddi Arent). Martin reçoit la visite d’un cambrioleur notoire, Pheeny (Klaus Kinski). Celui-ci paraît très nerveux. Il raconte au policier qu’il a été engagé pour ouvrir une porte protégée par sept serrures différentes, en échange d’une forte somme d’argent. Il a été conduit sur place les yeux bandés. Tout ce dont il se souvient c’est un blason, et le fait que ses commanditaires ne possédaient qu’une seule clé. N’ayant pu réussir à ouvrir la porte, Pheeny pense que sa vie est menacée.
Martin part ensuite à la recherche du dénommé Haveloc. L’homme était en fait l’exécuteur testamentaire d’Angus Selford, un riche Lord décédé voici quelques années, et qui lui avait confié la gestion de sa fortune à son héritier. Celui-ci, Percy, aura bientôt 21 ans, date butoir à laquelle la fortune de son père lui reviendra totalement. En attendant, le jeune homme parcourt le monde et demeure inaccessible. Le policier apprend aussi que le prêtre assassiné avait entendu en confession l’un de ses fidèles, qui connaissait Lord Angus. Ce dernier, avant de mourir, avait réuni sept de ses proches les plus sûrs, et leur avait remis une clé à chacun… Une clé identique à celles retrouvées sur les cadavres.

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« La porte aux sept serrures » avait déjà connu une première adaptation anglaise, dès 1940. Le film avait même été distribué aux Etats-Unis sous le titre « Chamber of Horror », et il s’agissait là de la deuxième œuvre basée sur un roman d’Edgar Wallace à être diffusée sur le continent américain, après « The Human Monster » (« Les mystères de Londres ») en 1939.
Cette version de 1962, réalisée par l’incontournable Alfred Vohrer, frise la perfection. Assurément, le metteur en scène a su exploiter tous les ingrédients du livre et les retranscrire sur pellicule, tout en y apposant son style. La trame de cette histoire est à la fois originale et passionnante ; et l’intrigue tient le spectateur en haleine pendant tout le film, avec, cerise sur le gâteau, un dénouement inattendu mais parfaitement logique. Oui, pas de scénario tiré par les cheveux, comme c’est parfois le cas dans le krimi. Alors, même si « La porte aux sept serrures » comporte peu de scènes spectaculaires, elle n’en est pas moins fort réjouissante dans l’ensemble, avec un scénario complexe mais parfaitement huilé, et d’une limpidité qui force au respect. On est pourtant dans un schéma classique du genre puisque, encore une fois, il est question d’une sombre histoire d’héritage, thème récurrent du krimi. Inspecteur de police fin limier et demoiselle en détresse sont également au menu, avec en bonus un savant fou se livrant à des expériences secrètes au fin fond d’un laboratoire souterrain.

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Le flic de service est cette fois incarné par le sympathique Heinz Drache, dont le style rappelle un peu celui de Joachim Fuchsberger, l’acteur jouant en toute décontraction. Mais Drache, lui, ne mâche pas de chewing-gum. Il a comme passe-temps la prestidigitation, un talent qui s’avèrera évidemment utile à un moment du film. Cet acteur avait déjà joué dans « The Avenger » (1960), et on le verra par la suite dans d’autres krimis (neuf en tout), mais aussi dans « Casse-tête chinois pour le judoka », de Maurice Labro. L’héroïne de « La porte aux sept serrures », Sabine Sesselmann, est loin d’être aussi connue qu’Uschi Glas ou Karin Dor. Cette jolie blonde avait néanmoins tourné l’année précédente dans « Le Narcisse Jaune intrigue Scotland Yard ». Mais son rôle le plus connu reste celui d’Aurore de Nevers dans  « Le Bossu » d’André Hunebelle, aux côtés de Bourvil et Jean Marais.

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Le reste du casting est beaucoup plus familier, puisqu’on y retrouve des habitués du genre, et dont tous ou la plupart ont travaillé pour la firme Rialto. En tête de liste citons Eddi Arent, qui bien que s’appelant Holms dans le film est pourtant, comme souvent, l’adjoint du héros. Arent se montre cette fois assez sobre dans le registre comique, tout comme Siegfried Schürenberg (l’inamovible Sir John), et l’on ne s’en plaindra pas. Côté méchants, Pinkas Braun remporte la palme haut la main, dans un rôle de médecin dément proche d’un Mengele. Décédé l’année dernière, le Suisse a lui aussi écumé les krimis, mais aussi la SF avec « 4.3.2.1. Opération Lune », de Primo Zeglio. L’une de ses dernières prestations mémorables sera celle qu’il tenait dans le « K » d’Alexandre Arcady. En dehors de Werner Peters (vu dans plusieurs volets des « Docteur Mabuse ») et Jan Hendriks (« College Girl Murders »), notons également les présences du « kolossal » Ady Berber, dans un emploi quasi-identique à celui des « Mystères de Londres », et de Klaus Kinski, ce dernier disparaissant toutefois rapidement de l’intrigue.
Bref, « La porte aux sept serrures » compte parmi les très bonnes adaptations des œuvres d’Edgar Wallace, et le film d’Alfred Vohrer est une réussite, à laquelle il ne manque qu’un ou deux moments forts pour atteindre les sommets. On peut aussi regretter une prestation en demi-teinte de Peter Thomas en ce qui concerne la bande originale, ce qui est plutôt rare de sa part. Mais dans l’ensemble, ce krimi millésimé 1962 est un fort bon cru, à déguster de ce fait sans modération.

 

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