L’Homme frappe à des milliers de portes . Elle frappe à ma porte pour faire une lessive … je frappe à leur porte pour tout , pour rien …on a frappé à ma porte pour me sauver…Maman frappera ou que je sois ! Nous frappons ainsi pour rythmer les vies , accélérer la cadence , la stopper , l’adoucir …. Un signal qui est la pour rappeler « - Tu comptes pour moi ! ».
« - Est-ce que je comptes pour moi ? » .
Zéro
Un , deux, trois, quatre, cinq, six, sept, huit, j’ai peur du neuf, je n’aime pas le neuf, toujours plus grand que les autres. Un corps svelte et une grosse tête ! Il pète plus haut que sa boucle ! Il a ses raisons aussi , il est imposant, tout le monde le demande ! C’est la star des chiffres. Toute ta vie doit s’orienter vers le neuf : « - Salut toi ! Quoi de neuf ? ».
Certains seront fiers d’exposer leur magnifique et vaillant Neuf au monde entier : un sourire colgate et le tour est joué ! on t’envie, on t’admire, on te déteste, en bref tu existes !
Il y a également ceux qui en ont honte, une boucle tellement mal apprivoisée que même Shumarer y boirait la boue !
Et puis loin derrière viennent ceux qui ne le connaissent pas …ou plutôt ne le veulent pas, alors niaisement, ils lancent d’un humour timidement certain : « -Hum …pour moi rien de neuf ! que du huit !!! ». Il parait que cette phrase dédramatise la néantise que peut apporter aux yeux du monde le fameux : « -Rien de neuf ! ».
Je n’aime pas les mathématiques, mais j’aime bien le Huit ! au sein de tous ces chiffres futurs acteurs de calculs effrayants : Le Huit ! une garniture de bouchée à la reine , bien plus variée et moins asséchante que cette enveloppe maussade qui déshydrate au point d’égarer cette excitante soif de découvrir, de vivre !
« Toc !Toc !Toc ! » . Je frappe à ma porte…
Un
« -Bang ! ». ( Un souffle…)
Le désodorisant litière à la main, je stoppe le cellulaire, j’ôte les écouteurs et le son s’interrompt. Je tends l’oreille : une illusion ! je reprend le concert.
Cette foule m’acclame, elle me trouve charmant, je bouge bien mon corps et je chante !
Ce soir je présente mon tout premier titre sur les planches improvisées de la galerie marchande qui a vu naître mes premiers pas de Monsieur ! L’ambiance est plutôt intimiste, un mélange de variété française et de chaleur hispanique ! A l’avant de la scène, se trouvent un piano, une guitare, une contrebasse et un violon. Nous sommes chics ! Tout le monde est plongé dans le noir, une légère lueur rouge se fait enlacer par de fougueuses vapeurs jaunâtres ! Le jaune du beurre fondu dans la poêle juste avant sa caramélisation ! Très important ! Voilà c’est un Showcase sucré qui se cache derrière d’immenses et irréguliers draps violets. Des draps baroques.
Ils ont tous cessés leur activité pour voir celui qui mangeait ici tous les midis un menu maxi malin ! Voir celui qui crachait ses joies et ses peines dans la fumée des cigarettes et qui planait au dessus d’un nombre indéfinissable de cafés ! Tous les jours ! Oui tous les jours !
Mais aujourd’hui c’est différent. Ils viennent tous l’écouter d’en bas, je suis plus grand et leurs yeux brillent, sans doutes excités et fiers d’avoir pu ne serait ce qu’un jour croiser un de mes regards ! Les photographes figent leurs doigts sur la gâchette et « chicos y chicas !!! » viennent offrir éclats de rires et sourires sur le devant de la scène pour déclencher le levé de rideau !
[ Xylo]
« Les plis alanguis. »
Je bois pour cet enfant
Qui rêvait sur ce banc
Je bois pour cet enfant
Qui voulait tant…pourtant
Je bois pour cet enfant
Qui croit au prince charmant
Qui voulait tant aimer
Voulait tant glorifier
Et je vis dans ce miroir la nuit
Et cette ombre au silence m’applaudit
Et ces murs qui sourient
A cette fausse hystérie
Le micro se replie
Et mes plis alanguis
Je souffle sur le banc
Et je repeins…je mens
Je crache sur le temps
Autant que j’aime son vent
Je tourne autour des pots
Pour mieux soigner les maux
Je tombe au paradis
Et la pierre m’expédie
Et je vis dans ce miroir la nuit
Et cette ombre au silence m’applaudit
Et ces murs qui sourient
A cette fausse hystérie
Le micro se replie
Et mes plis alanguis
Je pique pour ce garçon
Qui me sonne le clairon
Pour ces tableaux noyés
Et ces cadres étouffés
Je pique pour le garçon
Qui dessinait un mouton
Et qui la nuit tombée
N’a plus qu’à tout violer
Et je vis dans ce miroir la nuit
Et cette ombre au silence m’applaudit
Et ces murs qui sourient
A cette fausse hystérie
Le micro se replie
Et mes plis alanguis
Pour un souffle je respire
Il neige , il neige…pour le pire.