
				Voici donc la liste des 20 mensonges de Nicolas Sarkozy.
 
 1. «La France est le pays qui travaille le moins.» C'est faux:  les salariés français travaillent en moyenne  36,5 heures en 2008 par  semaine, contre 34,6 heures en Allemagne, 34,5 heures au Danemark, 35,6  heures en Suède, 33,2 heures en Norvège, et 33,9 heures aux Etats-Unis.  Ces statistiques agrègent temps complet et temps partiel.
 
 2. «Les pays qui ont le plus réduit le chômage sont ceux qui ont augmenté le temps de travail». La réalité est ... inverse : Pierre-Alain Muet rappelle que «les  pays qui ont le plus réduit leur temps de travail sont ceux qui ont le  taux de chômage le plus faible. Les Pays-Bas (4,3 % en mai 2010) ; la  Norvège (3,7 %), l'Allemagne (7,5 %), le Danemark (6 %) alors que le  taux de chômage harmonisé approche 10 % en France.»
 
 3. «Les 35 heures ont détruit la compétitivité». Faux : elle s'est améliorée de 1997 à 2002. Le solde extérieur de la France est redevenu négatif ... depuis 2002.
 
 4. «La France est le pays qui taxe le plus les hauts revenus».  Faux à nouveau. Grâce aux niches fiscales et à la faible taxation des  revenus du capital, le taux d'imposition des plus riches reste faible : «Il est de 25 % pour les 1 000 plus hauts revenus et tombe à moins de 20% pour les 10 plus hauts revenus» note le député Muet. Et le  taux d'imposition de Mme Bettencourt est estimé à 20%. Pas plus. 
 
 5. «La France est le pays qui taxe le plus les entreprises.»  Toujours faux. Le taux d'imposition des bénéfices des grosses PME  (>500 salariés) est d'environ 20%, et inférieur à 13 % pour les  entreprises de plus de 2 000 salariés. 
 
 6. «Le bouclier fiscal évite de verser plus de 50 % de ce que l'on gagne à l'Etat.» C'est argument a été maintes fois démonté. le bouclier fiscal protège le patrimoine et la rente, pas le travail.
 
 7. «Il existait avant mon élection des contribuables qui payaient  100%  d'impôt. C'est-à-dire qu'ils gagnaient 1.000, ils payaient 1.000. » Ce mensonge est l'un des meilleurs, le plus grossier, le plus énorme.  Personne, en France, ne paye 100% d'impôt. Lundi soir, David Pujadas  n'a même pas relevé. Faut-il rappelé que la tranche la plus élevée de  l'impôt sur le revenu est de ... 40% ? Et même en ajoutant la taxation  des revenus de l'épargne et du  patrimoine (moins imposés que le  travail), on ne parvient pas à ce  chiffre mirobolant.
 
 8. «Le collectif Sauvons la recherche ne s'exprime plus, les chercheurs  ne font plus grève». Evidemment, la réponse n'a pas tardé. L'arroseur de l'Elysée s'est fait  copieusement arrosé. Le collectif Sauvons la recherche s'est fendu d'un  communiqué intitulé: «Aujourd’hui en France quand des chercheurs font grève, seul le chef  de l’Etat croit qu’ils travaillent». Et il a rappelé que l'année 2009 écoulée «a été marquée par une grève dans les universités et  organismes de recherche comme on n’en avait pas vu depuis 1968.» Depuis 2007, on recense 1600 mouvements de grèves dans la recherche. La dernière manifestation date ... du 1er juin dernier.
 
 9. «En 1997, les socialistes allemands ont supprimé l'impôt sur la  fortune en Allemagne».  On appellera cela un mensonge par omission : Sarkozy oublie de préciser  que les Allemands, socialistes ou pas, n'ont pas supprimé les droits de succession sur l'héritage.  Surtout, Sarkozy attribue aux socialistes allemands la décision  politique de supprimer leur ISF. Ce n'est pas tout à fait ça : après une  décision de leur Cour constitutionnelle du 22 juin 1995, les  Allemands  ont renoncé à leur ISF. De surcroît, cette décision de la Cour a été  invalidée par une autre décision de justice depuis.
 
 10. «Le bouclier fiscal existe en Allemagne depuis plus de vingt ans». Sarkozy récidive. Il n'y a pas de bouclier fiscal en Allemagne. Le  président français, qui paraît-il use de Facebook, pourrait-il prendre  la peine de regarder sur le Net à quel point cette récidive mensongère finit par amuser la galerie ?
 
 11. «En 2008, les socialistes espagnols ont supprimé l'impôt sur la  fortune en Espagne.» José-Luis Zapatero a rétabli une forte imposition sur le patrimoine depuis mars dernier, crise oblige. 
 
 12. «Il n'y a aucune raison que l'Etat s'impose une gestion  rigoureuse et  que les collectivités territoriales, notamment les  régions, continuent  une politique d'augmentation du nombre de  fonctionnaires: 34.000 chaque  année depuis 10 ans à compétence  constante». Ainsi Sarkozy voulait-il dénoncer l'inflation des  budgets régionaux. Le socialiste Martin Malvy, porte-parole de  l'Association des régions de  France (ARF) lui a répondu : l'Etat a transféré 80 000 fonctionnaires aux Régions ces dernières années.
 
 13. Pour le défendre, Nicolas Sarkozy a qualifié le procureur de  Nanterre de «juge». C'est faux. Il est procureur. C'est d'ailleurs toute  la différence. Un procureur dépend du parquet, c'est-à-dire du  ministère de la Justice. Un juge est indépendant.
 
 14. Le taux de chômage en France serait de 9,5%, et non pas de 10%.  C'est faux. Il faut être précis, comme l'a rappelé Nicolas Sarkozy à  David Pujadas. Le taux de chômage en France (Outre-mer comprise) est de 9,9% selon l'Insee.
 
 15. Au début de son intervention, Sarkozy cite le «rapport extrêmement fouillé de l'inspection des finances»  au sujet de l'éventuelle intervention d'Eric Woerth dans l'examen de la  situation fiscale de Mme Bettencourt. Le rapport n'est pas de l'IGF  mais de la seule responsabilité de son directeur, comme ce dernier le  rappelle en préambule. De surcroît, il ne contient que 12 pages, et  multiplie les précautions d'usage à cause du faible délai imparti à  l'enquête (10 jours).
 
 16. Aucune enquête sur les soupçons de conflit d'intérêt du couple  Woerth ni sur le financement politique illégal n'a été conduite à ce  jour.
 
 17. A propos de la nomination des patrons de l'audiovisuel public,  Sarkozy explique que ces nominations sont soumises à l'approbation des  commissions culturelles du Sénat et de l'Assemblée Nationale. C'est faux. Ces deux commissions ont un droit de veto, au 3 cinquièmes. Elles  n'approuvent rien. Bien au contraire, un obstacle majeur (3/5èmes de  vote) leur est imposé si elles veulent contester la décision du Chef.
 
 18. «En 35 ans, jamais on ne m'a accusé de quoique que ce soit de  sérieux.» Sarkozy oublie simplement le Karachigate, et ces accusations émanant de la police luxembourgeoise. Rien que ça.
 
 19. Selon Nicolas Sarkozy, la prise en compte de la pénibilité dans sa réforme des retraites, serait «un droit nouveau».  C'est faux. Le principe même des régimes spéciaux des cheminots, des  mineurs, et d'un certain nombre de professions jugées physiquement  éprouvantes était cette prise en compte de la pénibilité. Sarkozy, qui  se félicite de les avoir abroger (ce qui est également partiellement  faux, mais c'est un autre sujet), devrait s'en souvenir...
 
 20. Lundi soir, Sarkozy s'indignait aussi qu'on le soupçonne d'être allé  chercher des enveloppes d'espèces chez le couple Bettencourt. Effectivement,  certaines enveloppes étaient directement portées au siège de l'UMP, sur instruction du trésorier Eric Woerth. Mais cela, c'est la révélation du jour. Malgré ses efforts, le Sarkogate continue.