Les attaques se multiplient contre Nicolas Sarkozy
Cette
levée de bouclier contre le président de la République laisse augurer
une opposition radicale aux différentes réformes qu’il compte mettre en
œuvre pour libérer les énergies et réformer l’entreprise comme il aime
souvent à le répéter.
Alors que Nicolas Sarkozy est à New York pour livrer, « au nom
de l’Union européenne», son premier grand discours devant les Nations
Unies, détaillant sa vision planétaire des affaires du monde, une vague
de critiques d’une violence inédite s’est abattue sur lui, à domicile
ce week-end, mettant à mal un prestige de plus en plus difficile à
tenir. Cette levée de bouclier contre le président de la
République laisse augurer une opposition radicale aux différentes
réformes qu’il compte mettre en œuvre pour libérer les énergies et
réformer l’entreprise comme il aime souvent à le répéter. Signe
incontestable de cette radicalisation en préparation, la réaction d’un
grand syndicat, la CFTD, plus connu pour sa fréquentation assidue et
disciplinée des salons feutrés de la négociation patronale que par son
animation enragée du bitume des manifestations parisiennes. Son
secrétaire général, le très consensuel, François Chérèque, se demande
«si Nicolas Sarkozy ne cherche pas l’affrontement ( avec les syndicats)
pour prendre l’opinion publique à témoin et masquer les vraies
difficultés du gouvernement», avant d’oser cette charge ironique «Super
Dupont qui change la France en six mois, ça n’a jamais existé. Aucun
pays au monde ne s’est transformé aussi vite». Le style Sarkozy
commence à être l’objet de violentes critiques. Une des plus originales
a été formulée par l’ancien Premier ministre socialiste Lionel Jospin,
en pleine tournée de promotion de son livre réquisitoire contre
Ségolène Royal «L’impasse» aux éditions Flammarion. Pour Lionel Jospin
«Nicolas Sarkozy est menacé par une chose, ce que les tragédiens grecs
appelaient l’hybris, la démesure , la griserie (…) Quant à
l’organisation du pouvoir, elle est de style monarchique». Pour
justifier l’ampleur des réformes et provoquer un électrochoc, le
Premier ministre François Fillon avait adopté une posture
volontairement dramatique avec son dorénavant célèbre «Je suis à la
tête d’un Etat en situation de faillite, je suis à la tête d’un Etat
qui est depuis quinze ans en déficit chronique, je suis à la tête d’un
Etat qui n’a jamais voté un budget en équilibre depuis vingt cinq ans».
L’opposition tapie dans l’ombre s’est emparée de cette confession pour
la retourner contre Nicolas Sarkozy et sa politique fiscale. Le
centriste François Bayrou, sur le retour et à la recherche d’un espace
politique pour exister, considère qu’il s’agit «d’un aveu estomaquant»
en contradiction totale avec la politique d’allégements fiscaux engagée
depuis quatre mois, alors que le Parti socialiste estime que si
faillite il y a «c’est d’abord la faillite de la politique de la droite
depuis 2002 et de ses gouvernements successifs auxquels ont d’ailleurs
appartenu Nicolas Sarkozy et François Fillon». Depuis , François Fillon
semble avoir abandonné le vocable «faillite » qui a suscité tant de
polémiques pour se contenter de cette phrase décrivant l’Etat de la
France et de ses finances publiques: «la situation n’est plus
supportable». Mais la charge la plus acerbe contre Nicolas Sarkozy
provient de l’homme que beaucoup considèrent déjà comme l’opposant
numéro 1 à l’actuel président de la République. Il s’agit de l’ancien
Premier ministre Dominique De Villepin en plein bras de fer avec le
locataire de l’Elysée dans l’affaire Clearstream. Lors de sa dernière
prestation télévisé Nicolas Sarkozy a été tranchant sur le sujet : «je
ne sais pas ce que dit M. Villepin, il s'explique devant la justice».
La réponse politique fut aussi raide . Dominique De Villepin estime que
: «Les Français ne peuvent pas vivre dans un tourbillon permanent, sauf
à avoir des résultats extrêmement rapides (…) Je crois qu'il faut qu'on
sorte un peu de la frénésie actuelle (…) Nicolas Sarkozy a une
ambition. Je crois qu'il faut peu à peu qu'il apprivoise cette ambition
et qu'il s'apprivoise lui-même pour atteindre la sérénité». La hache de
guerre entre les deux hommes n’est pas près d’être enterrée. Ces
différentes attaques ont eu pour conséquences immédiates que les cotes
de popularité de Nicolas Sarkozy et de son Premier ministre François
Fillon enregistrent un recul. Le dernier sondage IFOP paru dans le
journal du Dimanche laisse apparaître une chute respective de 8% et de
7% par rapport au mois précédent.
3 commentaires. Dernier par madoan le 26-09-2007 à 17h19 - Permalien -