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a piece of cake

un arc-en-ciel de la vie

François de MALHERBE (1555-1628) Publié le Lundi 17 Août 2009 à 00:35:16

Chère beauté ...

Chère beauté que mon âme ravie
Comme son pôle va regardant,
Quel astre d'ire et d'envie
Quand vous naissiez marquait votre ascendant,
Que votre courage endurci,
Plus je le supplie moins ait de merci ?

En tous climats, voire au fond de la Thrace,
Après les neiges et les glaçons
Le beau temps reprend sa place :
Et les étés mûrissent les moissons :
Chaque saison y fait son cours :
En vous seule on treuve qu'il gèle toujours.

J'ai beau me plaindre, et vous conter mes peines
Avec prières d'y compatir :
J'ai beau m'épuiser les veines,
Et tout mon sang en larmes convertir :
Un mal au-deçà du trépas,
Tant soit-il extrême ne vous émeut pas.

Je sais que c'est : vous êtes offensée,
Comme d'un crime hors de raison,
Que mon ardeur insensée
En trop haut lieu borne sa guérison,
Et voudriez bien pour la finir
M'ôter l'espérance de rien obtenir.

Vous vous trompez, c'est aux faibles courages
Qui toujours portent la peur au sein
De succomber aux orages,
Et se lasser d'un pénible dessein :
De moi, plus je suis combattu
Plus ma résistance montre sa vertu.

Loin de mon front soient ces palmes communes
Où tout le monde peut aspirer :
Loin les vulgaires fortunes
Où ce n'est qu'un jouir et désirer :
Mon goût cherche l'empêchement
Quand j'aime sans peine j'aime lâchement.

Je connais bien que dans ce labyrinthe
Le Ciel injuste m'a réservé
Tout le fiel et tout l'absinthe
Dont un amant fut jamais abreuvé :
Mais je ne m'étonne de rien :
Je suis à Rodante je veux mourir sien.

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Olivier de MAGNY (1530-1561) Publié le Lundi 17 Août 2009 à 00:31:34

Si d'Amour vient mon gracieux martyre

Si d'Amour vient mon gracieux martyre,
L'effet d'Amour, las ! quoy ? quelle chose est-ce ?
Si bonne elle est, les siens comment oppresse ?
Pourquoy à mal incessamment les tire ?

Si mauvaise est, quell' raison ay je à dire
Doux mon tourment, plaisante ma tristesse ?
Si elle plaist, à quoi plains je sans cesse ?
S'elle deplaist, que m'y vault dueil ou ire ?

O vive mort ! ô mal plaisant à voir !
Comme avez vous sur moy tant de pouvoir,
Puis que voz loix ma volonté n'aprouve ?

O feux jumeaulx ! ô trompeuse esperance !
Vous seulz cousez en moy tant d'inconstance,
Qu'en bien ou mal, content je ne me trouv

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Théodore Agrippa d' AUBIGNÉ (1552-1630) Publié le Lundi 17 Août 2009 à 00:27:00

Mille baisers perdus, mille et mille faveurs

Mille baisers perdus, mille et mille faveurs,
Sont autant de bourreaux de ma triste pensée,
Rien ne la rend malade et ne l'a offensée
Que le sucre, le ris, le miel et les douceurs.

Mon coeur est donc contraire à tous les autres coeurs,
Mon penser est bizarre et mon âme insensée
Qui fait présente encor' une chose passée,
Crevant de désespoir le fiel de mes douleurs.

Rien n'est le destructeur de ma pauvre espérance
Que le passé présent, ô dure souvenance
Qui me fait de moi même ennemi devenir !

Vivez, amants heureux, d'une douce mémoire,
Faites ma douce mort, que tôt je puisse boire
En l'oubli dont j'ai soif, et non du souvenir.

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Théodore Agrippa d' AUBIGNÉ (1552-1630) Publié le Lundi 17 Août 2009 à 00:26:31

Mille baisers perdus, mille et mille faveurs

Mille baisers perdus, mille et mille faveurs,
Sont autant de bourreaux de ma triste pensée,
Rien ne la rend malade et ne l'a offensée
Que le sucre, le ris, le miel et les douceurs.

Mon coeur est donc contraire à tous les autres coeurs,
Mon penser est bizarre et mon âme insensée
Qui fait présente encor' une chose passée,
Crevant de désespoir le fiel de mes douleurs.

Rien n'est le destructeur de ma pauvre espérance
Que le passé présent, ô dure souvenance
Qui me fait de moi même ennemi devenir !

Vivez, amants heureux, d'une douce mémoire,
Faites ma douce mort, que tôt je puisse boire
En l'oubli dont j'ai soif, et non du souvenir.

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Auguste ANGELLIER (1848-1911) Publié le Lundi 17 Août 2009 à 00:24:00

Les caresses des yeux

Les caresses des yeux sont les plus adorables ;
Elles apportent l'âme aux limites de l'être,
Et livrent des secrets autrement ineffables,
Dans lesquels seul le fond du coeur peut apparaître.

Les baisers les plus purs sont grossiers auprès d'elles ;
Leur langage est plus fort que toutes les paroles ;
Rien n'exprime que lui les choses immortelles
Qui passent par instants dans nos êtres frivoles.

Lorsque l'âge a vieilli la bouche et le sourire
Dont le pli lentement s'est comblé de tristesses,
Elles gardent encor leur limpide tendresse ;

Faites pour consoler, enivrer et séduire,
Elles ont les douceurs, les ardeurs et les charmes !
Et quelle autre caresse a traversé des larmes ?

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bienvenue Publié le Lundi 17 Août 2009 à 00:00:57

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